Chapitre 3

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Finalement, je m'étais calmé car m'énerver encore n'aurait servi à rien.

Là, je venais d'être emmené dans ma nouvelle chambre qui était encore plus moche que l'ancienne, quoique plus grande.

Au bout de quelques minutes, un jeune homme avec une blouse blanche entra dans la pièce.

- Hey ! Moi c'est Ty' et je suis l'infirmier qui vais te suivre ici ! Je suis aussi psychiatre donc on va beaucoup parler toi et moi puis je t'emmènerais à des réunions de groupe pour que tu puisses extérioriser tes problèmes si tu le souhaites ! Donc dès que tu as besoin de quelques chose, tu me demandes ! Bien sûr, je dois aussi m'occuper d'autres patients et je ne pourrais pas toujours être à tes côtés, mais tu pourras sortir un peu si ton état est stable pour te faire de la compagnie ! Si non, tu n'auras qu'à parler avec les infirmières de chambres !

Durant tout son monologue, je n'avais cessé de fixer ses lèvres tellement elles m'appelaient et maintenant je détaillais sans gêne sa tenue et son corps. C'est un beau jeune homme tatoué de partout avec quelques piercings. Sincèrement, il ne ressemble absolument pas à un médecin !

- Tu es sûr que tu veux qu'on ne fasse que parler ? demandais-je finalement avec une voix mielleuse.

Il semblait d'abord étonné puis me fit un sourire en coin avant d'attraper une chaise et de s'asseoir face à moi, mon dossier dans les mains.

- Donc, d'après certains médecins tu as un comportement plutôt instable avec quelques coups de gueules tous les jours accompagnés d'insultes et hier... tu as frappé une infirmière des patients et des médecins alors que tu es fracturé de partout... c'est ça ?

Je soupirais.

- Ouai.

- Comment ça "ouai" ? Tu m'expliques ce qu'il s'est passé pour que je comprenne s'il te plaît ?

- Ben ça faisait plusieurs heures que j'avais demandé un verre d'eau et personne ne me l'apportait alors je me suis relevé, je suis allé me le chercher et là, il y a l'autre qui arrive et qui commence à me faire la morale en m'ordonnant de retourner dans ma chambre et à un moment donné ça m'as saoulé alors je lui ai foutu une gifle. Mais le problème c'est que j'y suis allé un peu trop fort alors il y a un gars qui est venu me chercher les embrouilles et j'ai pas supporté, puis tu connais la suite.

- D'accord, je vois. Dis-moi, ça te dérange de me parler comme si j'étais ton psychiatre, ce que je suis, et pas ton pote ? Non, parce que moi, en fait, ça me dérange tu vois. me dit-il très sérieusement en me regardant dans les yeux.

Abasourdi, je ne répondit rien ce qui le fit sourire. Finalement il remit la chaise en place, posa le dossier dessus et s'approcha de moi.

- Bon, je vais te poser quelques questions et en même temps je vais regarder tes blessures car ça m'étonne que tu ai pu te battre avec autant de blessures que c'est inscrit dans ton dossier.

J'hochais la tête et le regardais me prendre le poignet, retirer l'attèle, et le bouger dans tous les sens.

- Tu me dis si je te fais mal, et j'arrête. m'expliqua-t-il yeux dans les yeux. Dans ton dossier médical, il est écrit que tu as perdu la mémoire, mais que petit à petit tu te souviens de certaines choses, est-ce que je peux savoir lesquelles.

- Je me rappelle de certains moments de mon enfance, comme de mon premier petit-copain et de mon premier baiser, le jour où, à mes douze ans, mon équipe de foot et moi avons gagné un tournois et d'une maison. La maison où j'habitais je suppose.

- Très bien. Il paraît que tu fais un rêve souvent, est-ce que tu pourrais me le dérire s'il te plaît ? demanda-t-il en changeant d'endroit.

- Je suis tout seul dans le noir, puis une femme apparaît au sol. Elle est ensanglanté et me murmure des choses incohérentes. Enfin, c'est un homme qui surgit et il m'éloigne le plus possible d'elle par je ne sais qu'elle force imaginaire et je le vois, de loin, prendre une hâche pour... pour... enfin pour tuer la femme je suppose... je ne sais pas, ce cauchemar s'arrêtte toujours avant...

- Si ce n'est pas indiscret, que te dit la femme ?

- Elle m'explique qu'elle est désolée car tout est de sa faute et qu'elle m'aime beaucoup.

- D'accord. conclut-il en passant furtivement sa main sur mon entre-jambe. Tu es gay ? ajoute-t-il enfin.

- Je ne sais pas. Certainement. Du moins, je pense. En fait non. dis-je en fixant l'endroit qu'il vient de frôler.

- Bien. Si non tu as quelque chose à ajouter ou quelques chose dont tu voudrais me parler ? demande-t-il un sourire narquois planté sur ses lèvres et sa main serrant ma virilité à travers le tissu.

- Tu as deux secondes pour retirer ta pute de main si tu ne veux pas crever dans les cinq minutes qui suivent. ordonnais-je en le fixant dans les yeux.

Il desserre son emprise jusqu'à ranger sa main dans sa poche en me regardant étrangement et me tourne le dos pour se rasseoir sur le siège et d'écrire sur son ordinateur portable.

Je le fixe quelques secondes pianoter avant de me retourner contre le mur et de laisser mes larmes couler silencieusement. S'il savait pourquoi je l'ai remballé, il m'aurait déjà jugé et serait en train de me fixer comme si j'étais un extraterrestre. Sincèrement, je préfère passer pour le mec coincé que le mec étrange que personne ne veut approcher.

Secret oubliéWhere stories live. Discover now