bipolar love

18

Je savais que Simon avait des sentiments pour moi, après tout cela faisait déjà quelques temps que nous passions le plus clair de notre temps ensemble, mais je n'avais jamais réalisé qu'il pouvait être amoureux de moi. A vrai dire, j'avais énormément de sentiments pour lui, mais jamais je n'aurais été jusqu'à lui dire que je l'aimais. C'était des mots que je n'avais dit qu'à une seule personne de toute ma vie, et ils avaient pour moi beaucoup trop d'impact pour être pris à la légère.

Simon était toujours à l'autre bout du canapé, il ne semblait même pas attendre une réponse de ma part. Il fixait le sol, ou peut être ses mains, je n'aurais pu le dire.

- Simon, je..

- Tu n'a pas besoin de    répondre, me coupa-t-il. Je voulais juste que tu le saches. Il    t'aime aussi, cela ne fait aucun doute, à sa façon.

- Je ne comprends pas ou    tu veux en venir..

- Nous t'aimons tous les    deux. Mais quoi qu'il arrive, je ne te laisserais jamais tomber    comme il l'a fait. Jamais je ne te ferais de mal, jamais je n'irais    voir ailleurs tant que j'ai toujours une chance avec toi. Tu es une    fille incroyable, et j'ai tellement de chance de t'avoir dans ma    vie, et je ne veux surtout pas que ça s'arrête. Je ne sais pas ce    que tu a vécu avec lui, mais imagine ce qu'on pourrait vivre tous    les deux..

- Simon, je..

- Je ne te demande pas de    prendre une décision maintenant, je sais que tu va avoir besoin de    temps pour réfléchir à tout ça, mais penses-y, s'il te plaît.

- Je.. D'accord, je vais    y réfléchir.

Il m'embrassa sur le front,très doucement, comme un geste de protection. Je l'embrassais sur la joue, me levais et quittait son appartement. Il pleuvait des cordes dehors, et je n'avais évidemment pas de parapluie. J'essayais de ne pas trop penser à ma conversation avec Simon. Ce qu'il m'avait dit m'avait vraiment retournée. Une fois arrivée chez moi, je filais directement sous la douche. J'étais trempée, et l'eau chaude m'aiderais peut être à y voir plus clair.

D'un côté, je tenais vraiment beaucoup à Simon, il était toujours là quand j'avais besoin de lui, et il était vraiment adorable avec moi. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser que, même si Simon avait tout du parfait copain, j'aurais toujours Leo dans un coin de la tête et que cela finirait par ruiner notre relation.

D'un autre côté, Leo m'avait fait tellement de mal et pourtant je l'aimais toujours.Malgré tous les problèmes que nous avions eu, je ne pouvais m'empêcher de penser que, sans sa maladie, Leo n'aurait rien fait de tout cela. Il ne m'aurait jamais fait de mal consciemment. Et pourtant, il y avait toujours un léger doute qui planait dans un coin de ma tête.. Certes il était malade, mais il n'oubliait des parties de sa vie que pendant ses crises, et il m'avait complètement effacée de sa vie pendant deux mois entiers.. Je ne savais pas sic'était du à son traitement, ou s'il n'avait pas simplement utilisé sa maladie pour justifier des actions qu'il ne voulait pas assumer.

Je sortais de la douche,dans laquelle j'étais restée bien trop longtemps, et me mettait enpyjama avant d'aller sous ma couette. J'étais totalement perdue.J'attendrais le lendemain matin, et j'appellerai Leo pour avoir desexplications.

J'avais mis une éternité à m'endormir, et mon sommeil avait été tout sauf reposant. J'avais fait beaucoup de rêves, qui tenaient plutôt du cauchemar que du rêve d'ailleurs. J'avais rêvé de Leo et de Simon. Et aucun de ces rêves n'avaient été agréables. Je me retrouvais à chaque fois dans une situation ou je devais choisir entre les deux, et je n'arrivais jamais à faire mon choix. En y pensant, ce n'était pas si différent de la réalité.

Je me réveillais doucement, prenais le temps de boire un café et de déjeuner avant d'appeler Leo. Je ne savais pas comment allait se passer notre discussion, mais je l'appréhendais beaucoup. Je ne savais absolument pas comment allait réagir Leo. Je pouvais le trouver de bonne humeur, gentil et doux comme je pouvais me retrouver devant le Leo qui m'avait poussée et abandonnée. J'appréhendais énormément, mais d'un côté j'avais envie de me retrouver seule avec lui, même si cela allait sûrement me rappeler notre passé. Et je ne savais pas si c'était une bonne chose ou une mauvaise.

Je prenais mon téléphone et appelais Leo. Comme je m'y attendais, il décrocha à la première sonnerie. J'essayais de garder un ton froid et distant, je ne voulais pas qu'il pense qu'il pouvait me récupérer en claquant simplement des doigts.

- Coucou !

- Salut.

- Tu vas bien ? Me    demanda-t-il, l'air enjoué.

- Ça va. Quand est-ce    qu'on peut se voir pour discuter ?

- Euh.. Ce soir ?

- Quelle heure ?

- Vers 20 heures ?

- D'accord, à ce soir.

Je raccrochais sans lui laisser le temps de répondre, on aurait assez de temps pour discuter lorsque j'irais chez lui. Je me rendais compte, un peu trop tard, que le fait d'aller chez lui n'était peut-être pas la meilleure idée de tous les temps. Cela dit, je n'avais pas envie de rappeler Leo, et décidait donc d'y aller. La journée passa à une vitesse incroyable. J'avais envie de voir Leo, mais plus l'heure fatidique approchait, plus je la redoutais. L'heure de partir était arrivée, et je partais de chez moi sans savoir ce qui allait se passer chez Leo, sans savoir que j'aurais du redouter ce moment encore plus que je ne l'avais fait...