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Il se gare devant le musée Montmartre et je soupire. Je voulais seulement un plan baise avec une bonne bouteille de vodka ce soir. Pas une exposition.

Ken: Grouille toi.

Je soupire et sort de la voiture en traînant des pieds. Dès qu'on pénètre dans l'enceinte du musée, les regards se tournent automatiquement vers moi. La plupart de ces hommes sont des vieux pervers à la recherche de jeunes minettes à sauter. Ils passent leur temps en voyages d'affaires et en profitent pour tromper leurs femmes à la première occasion qui se présente. Leurs femmes me regardent méchamment et essayent d'attirer l'attention de leurs maris. Elles se font des liftings pour remodeler leurs peaux pendantes, pour effacer les rides qui ont marquées leurs inquiétudes, leurs rires et leurs colères. Elle essaient de paraître plus jeunes pour faire concurrence aux secrétaires que leurs maris sautent tous les soirs.

Ken: Tu m'écoutes?

Je sors de mes pensées et hoche la tête.

Moi: Ouais ouais.

Il me saisit la main ce qui me provoque un moment de recule. Il me regarde bizarrement. Je suis pas habituée aux contacts tactiles et surtout pas de sa part. Il se dirige vers un tableau, Le Cri de Munch.

Ken: Ce tableau me fait penser à une fille spéciale

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Ken: Ce tableau me fait penser à une fille spéciale. Elle était joueuse, heureuse, elle me rendais heureux. Elle pouvait tout espérer parce qu'elle était brillante, brillante mais sensible? Un peut trop sans doute. Je l'aimais tellement que j'aurais pu tout lui pardonner. Elle aurait dû commencer de belles et longues études pour être architecte, médecin ou journaliste. Elle aurait dû vivre sa vie à mes côtés. Et pas finir dans une voiture en ruine.

Il marque une pause et inspire un grand coup. Sa voix tremble légèrement.

Ken: Mais un jour horrible tout s'écroule, un tsunami, une explosion. Elle n'est plus là, elle a disparu. Et moi je me retrouve comme ce mec du tableau. J'ai mal, je sens qu'on me persécute, j'entends des voix qui m'obsèdent. Puis je me dit que bientôt tout ira mieux, que tout ça n'est qu'un cauchemar.

Il baisse la tête et soupire. Pendant un moment j'ai cru qu'il pleurait mais après je me suis souvenu que Ken est comme moi. Il ne pleure pas en publique.

Je le prend par la main et l'emmène voir un autre tableau. J'essaye au maximum de le divertir pour lui faire oublier cette fille. Je me rend compte que c'est la première fois depuis longtemps que je pense à quelqu'un d'autre que moi.

23:02

Moi: C'était intéressant.

Il sourit et démarre.

Ken: Ouais, je pensais pas que t'étais aussi cultivée.

Je fronce les sourcils en m'allumant un joint.

Moi: Comment ça?

Ken: Bah les mannequins ont pour réputation de ne pas être très fut-fut quoi.

Je lève les yeux au ciel en soupirant.

Moi: Peut être pour les autres. Mais pas moi. Je fais semblant d'être conne, c'est ça l'intelligence.

Il sourit et se gare devant chez lui. J'esquisse un sourire. On sort de la voiture pour monter directement chez lui. A peine la porte fermée que nos vêtements sont au sol. Nos baisers sont  sauvages, ce mec me rend folle. Au lit c'est un vrai pro, c'est le meilleur que j'ai connu.

00:02

Je regarde Ken s'endormir après nos ébats. Je ferme les yeux à mon tour et essaye de dormir mais le sommeil ne vient pas. Je soupire et me lève en enfilant mes sous vêtements. Je ramasse mon bomber et fouille mes poches pour en sortir mes pochons.

Je me pose sur le balcon et me roule un stick avant de le fumer en admirant la vue de Paris. Bon cette vue n'est mas extraordinaire par rapport à la mienne mais c'est déjà ça. Après le spliff fini, j'étale la poudre blanche sur la petite table et à l'aide de ma carte de crédit je trace des railles. Je me bouche la narine gauche et aspire avec la narine droite. Je soupire de soulagement en renversant ma tête en arrière. J'en veux encore. Je me refais des lignes jusqu'à ce que ma vue se brouille. Soudain ma tête se met à tourner violemment. Avec le peu de force qu'il me reste je rentre à l'intérieur et me dirige vers Ken. C'est à quelques centimètres du lit que je tombe dans les pommes.

Putain j'ai fait une overdose.

Princesse // NekfeuOnde as histórias ganham vida. Descobre agora