Retournons en enfance. Vingt ans ou cinq, c'est pareil après tout.

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Un immense sourire commença à se glisser sur mes lèvres alors qu'il s'avançait vers moi, dans toute sa splendeur. Il n'avait pas changé. Toujours le même. Ses yeux bleu tirant sur le gris, me détaillait avec une platitude rassurante. Il s'inclina devant moi, calmement, alors que tout le monde murmuraient autour de nous. Il fallait admettre qu'il possédait un fort côté charismatique qui imposait le respect ou l'admiration.

Il n'avait pas changé d'un cil depuis la dernière fois que je l'avais vu, resplendissant dans sa froideur et son stoïcisme. Ses yeux grisâtres me détaillèrent de la tête au pied avant d'esquisser un sourire quand Devon lui tendit la main pour une légère accolade. Je secouai vaguement la tête, amusée. Retrouvaille toute en sobriété et je n'en étais guère surprise, c'était ce qui correspondait le mieux à Cyriel.

Mais visiblement, Cyriel n'avait pas encore envie d'entrer dans l'effervescence brève des retrouvailles. Il se tournait déjà vers moi en faisant tomber le sac qu'il portait sur son épaule. Rapidement, il s'accroupit devant nous, fouillant dans le dit sac. Je fronçai les sourcils, intriguée par son comportement alors que je ne m'offusquai clairement pas au manque d'émotion dont il faisait preuve. Tamara était présente et bouillonnait d'un bonheur que tous pouvaient ressentir à des kilomètres à la ronde. Tous deux étaient extrêmement proche, ayant une histoire commune que j'avais découvert lorsque Cyriel était arrivé sur l'île de Toutatis. Mais leurs retrouvailles ne semblaient aucunement le chambouler. Du moins en apparence, j'étais persuadée que, plus intimement, il serait plus ému de la retrouver. Enfin. Je crois.

Cyriel se redressa, ses yeux toujours aussi impassible mais ce n'était pas sur son regard que je me focalisais, mais sur ce qu'il tenait entre ses mains. Mes sourcils se froncèrent un peu plus alors qu'il tendait, dans ma direction, une longue épée au pommeau longiligne et gravé de dessin familier. Ils étaient semblable à ceux couvrant ma peau. Je relevai mes yeux dans ceux de Cyriel, inquisitrice face à l'objet qu'il me tendait.

- C'est ce que je crois ? Siffla Tamara en s'approchant.

- C'est ce que tu crois, approuva-t-il sobrement.

- L'épée de Nuada, murmura Andrew en venant rejoindre sa conjointe. Où l'as-tu trouvé ?

Nonchalamment, Cyriel haussa les épaules comme si répondre à cette simple question lui coûtait. Non. Comme si ouvrir la bouche lui coûtait. Mais peu importait. Nuada. Un Dieu. Je l'avais rencontrée et je savais qui il était. Un guerrier. Et un puissant magicien. Si cette arme lui avait appartenu alors elle était unique, sans aucun doute possible. Me confirmant ma pensée, des murmures s'élevaient avec plus de force, l'admiration de chacun raisonnant en moi avec précision.

Doucement, j'avançai mes doigts jusqu'à la lame argentée. Elle n'était ni rouillée, ni abîmée alors qu'elle avait probablement traversée les siècles. Mon corps frissonna lorsque je caressais le métal froid, la magie de Nuada venant se faufiler en moi. Oui. C'était bien son énergie. Cette épée avait été sienne et je ne pouvais qu'admirer l'objet, fascinée. L'arme semblait légère et fine, tranchant un peu avec les armes habituelles qu'il aimait utiliser, mais je reconnaissais aisément les pommeaux larges et stylisés qu'il aimait arborer. Curieuse, je me tournai vers Andrew qui n'hésita pas une seconde devant mon regard :

- Beaucoup de légende parle de cette arme. Tu connaîtra probablement la plus célèbre où l'Homme a choisi de la renommer en Excalibur, expliqua-t-il. Mais plus réelle, dans les histoires que nous ont laissés les Dieux, on parle d'une épée ayant appartenu a Nuada et qui possédait des caractéristiques incroyables. Cependant, je pensais réellement que ce n'était qu'une légende...

Water Lily : la floraison.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant