NIAN [Tome 1] : Dans ma peau

Chap 26 - Une dernière fois

J'avais l'impression que l'on essayait de m'arracher le cœur à la petite cuillère. Je la tenais toujours dans mes bras.

- Nina, c'est trop dur, je ne peux pas.

Elle continuait à débiter ses paroles sur un ton monocorde.

- Pendant les vacances, je vais aller à Toronto dans ma famille. Puis à mon retour, je chercherai un appartement.
- Ça ne peut pas se finir comme cela, ça ne doit pas.
- Ian, Nous avons fait les choses à l'envers depuis deux semaines. Mais tu as raison, cela ne doit pas se finir comme cela. Je crois en la vie, même si aujourd'hui elle nous défie. Si nous devons vivre quelque chose un jour, alors nous le vivrons. Maintenant, nous devons faire les choses comme elles se doivent, pour ne pas faire souffrir les personnes qui nous entourent. Alors nous allons devoir prendre de la distance pour que cela fonctionne.
- Je sais et j'espère que tu as raison. Dis-je en soupirant de nouveau.

Elle est restée dans mes bras longtemps. Puis elle a redressé la tête, je savais à ce moment qu'il allait falloir que je la laisse. Mon cœur s'arrêta de battre quand elle se leva. Elle me caressa la joue et murmura.

- Je veux t'aimer une dernière fois. Je te veux pour moi maintenant. Mais promets-moi après que tu partiras.

Surpris mais heureux, j'acquiesçais.

- Je te le promets, mon amour. *

Assis sur le rebord du lit, je la regardais se déshabiller. Instantanément, je l'ai désiré. Elle est venue se mettre devant moi. Je me suis approché plus près d'elle pour pouvoir l'enlacer et embrasser son ventre. Elle avait ses mains qui caressaient ma tête. J'avais envie de lui faire plaisir, et surtout je voulais profiter le plus possible de son corps. Je laissais mes baisers glisser vers son jardin intime et m'amusais avec ma langue. Elle releva ma tête avec ses mains, elle se baissa pour m'embrasser et vint s'assoir sur moi. Je la couvrais de baiser. J'avais follement envie d'elle, mais ne voulais rien précipiter. Je voulais terminer le travail que j'avais commencé quelques minutes avant. Je la serrais contre moi et la fis basculer sur le côté. Juste au-dessus d'elle, je l'embrassais et lui chuchotais à l'oreille, lui mettant ses mains derrière la tête.

- Laisse-moi faire.

Ma bouche était d'humeur exploratrice, je la laissais voyager sur le corps de Nina. Ma route était longue pour atteindre la destination que je m'étais fixée. Je fis une escale dans un paysage vallonné. Que je visitais plusieurs fois. A tour rôle, un mont puis l'autre. Sa douce musique du plaisir faisait écho lorsque je goutais le sommet de ses collines. Mes mains m'aidèrent beaucoup dans ces ascensions successives.
Je reprenais mon chemin en zigzagant dans la prairie dessinée par son ventre. Je n'étais plus très loin de mon arrivée. Il ne me restait plus qu'à ouvrir la porte de son jardin. Je passais mes mains près de son entrejambe, qui en s'écartant au passage de mes lèvres m'autorisaient à savourer sa fleur. J'étais arrivé. C'est ici que ma langue débuta la conquête du plaisir de celle que j'aimais. Sa respiration était saccadée. Parfois son corps se tordait. Des petits gémissements accompagnaient ses contorsions. Puis, ses tensions furent de plus en plus rapprochées. Je sentis sa main m'encourager à poursuivre dans cette voie. Je redoublais alors d'entrain et poursuivais mon labeur jusqu'au moment où son corps fut comme suspendu dans les airs. Le chant de l'extase raisonna dans la pièce. Je restais sur ma lancé jusqu'à ce que sa main m'en empêche. Je relevais la tête et la regardais. Elle avait la chair de poule. Je voyais ses yeux briller dans la pénombre. Je pouvais maintenant faire le chemin inverse pour retrouver la chaleur de ses lèvres. Ses mains m'accompagnèrent tout le temps de la montée. Plus je m'approchais de ses bouche, plus elle dirigeait ses caresses vers ce qui faisait de moi un homme. Lorsqu'elle atteignit sa cible, je ne pus me retenir de lui faire savoir que j'appréciais sa délicatesse. Je m'écrasai sur ses lèvres et l'embrassais passionnément. Je ne désirais plus qu'une chose c'était me réchauffer dans son intérieur. Ce qu'elle souhaitait autant, m'y guidant sans attendre. Maintenant, tout n'était plus qu'une question de contrôle. Je ne voulais pas m'abandonner trop vite, car c'était la dernière fois que nous nous unissions. Alors, nous avons pris notre temps. Nous nous sommes aimés allongés, sur le côté ou assis. Je voulais la voir, regarder son visage, la serrer contre moi, embrasser sa poitrine. J'ai maitrisé le plus longtemps possible mon plaisir. Mais je n'ai pu résister bien longtemps, quand elle m'a dit « je t'aime » à l'oreille, tout en bougeant son bassin et m'embrassant. Je laissais alors l'ivresse de l'exaltation prendre place en moi, et dans une transe euphorique je me livrais en elle.
Je reposais ma tête sur son buste quelques instants. Elle me serrait contre elle, tout en me caressant le crâne. Je voulais graver cet instant dans ma mémoire. Je relevais mes yeux et passais alors mes mains dans ses cheveux pour dégager son visage et mieux la voir. Ses yeux qui scintillaient. Je lisais dans son regard, comme certainement elle pouvait le voir dans le mien, un mélange d'amour tinté de tristesse. Nous étions là, en silence. Nous n'osions plus nous parler ou bouger car tout mouvement de notre part aurait été synonyme de retour à la réalité, que nous venions de fuir une fois de plus dans notre plaisir partagé.
Les yeux dans les yeux, nous prenions le chemin de notre dernière étreinte, qui nous guiderait vers notre baiser d'adieu.
C'est elle qui précipita mon départ en me soufflant.

- Tu m'avais promis Ian.

Ma gorge se noua, et je ne pus lui répondre, que par un son monosyllabique, exprimant par là, mon désaccord mais aussi la résignation dont il fallait que je fasse preuve.
Je l'admirais une dernière fois. Nous échangions un dernier baiser, je l'ai serrée fort dans mes bras comme si, je voulais faire rentrer un partie d'elle en moi. Puis dans une douleur intérieure incommensurable je me levais, attrapais mon caleçon et partais dans la salle bain.

Je pris quelques minutes pour me reprendre et surtout me raisonner pour ne pas faire demi-tour, et enlever Nina séance tenante.
Je venais de vivre une journée que j'aurais préféré oublier de suite. Cela s'apparentait à un cauchemar. Je venais de quitter la femme que j'aimais, pour en retrouver une autre, pour qui j'avais un profond respect, mais plus l'amour nécessaire, qui vous porte et vous rend heureux. Néanmoins je devais essayer d'en retrouver le chemin car Meghan le méritait aussi. Je me sentais enchainé à une situation qui me dépassait. Aucune des solutions qui s'offraient à moi ne me convenait, car dans chacune, Meghan ou Nina souffrait.

PDV Meghan

Le bruit d'une porte qui se fermant me réveilla. Je me retournais vers Ian mais ne sentis qu'un lit froid et vide. Il n'était plus à sa place, et ce depuis un certain temps. J'en étais sure. Je savais qu'il se tramait quelque chose entre eux deux. Ses SMS m'avait mis la puce à l'oreille. Trop de petites choses s'étaient accumulées, pour ne pas m'inquiéter de ce qu'il se passait.
J'avais eu des doutes, dès la première fois que je l'avais rencontrée. Sa manière de se comporter, ce qu'elle avait dit à Ian. Mes doutes avaient augmenté quand j'avais passé deux semaines avec eux. Dès qu'ils le pouvaient, ils étaient toujours fourrés ensemble. Puis, j'avais été presque sure de moi quand j'avais essayé d'appeler Ian dans sa chambre d'hôtel, le jour de mon départ, et que personne ne m'avait répondu. Mes doutes se sont complètement volatilisés, en voyant leur réaction cet après-midi sur le plateau.
Il était prêt à me quitter, mais je n'étais pas prête à le laisser partir. Au restaurant, quand il avait commencé à être hésitant et gauche dans ses paroles, j'avais compris ce qu'il souhaitait me dire. Alors rapidement, j'avais trouvé une parade, qui mettrait fin à toute discussion. Je n'étais pas fière de mon mensonge, mais j'étais arrivée à mes fins. Et j'avais bien fait car, il était quatre heures du matin, et vu la fraicheur du lit, cela faisait longtemps qu'il était parti la rejoindre.
A nouveau le bruit de la porte me sortis de mes pensées. J'entendis marcher dans la chambre et sentis le drap du lit se soulever. Il s'allongea sur le côté. Je passais ma main sur ses hanches et lui demandais.

- Tu n'arrives pas à dormir ?
- Non j'étais parti aux toilettes.

Il poussa ma main et s'installa en me disant.

- Bonne nuit, Meghan... dors ! J'ai une grosse journée demain.

Je ne sais pas ce qu'il s'était passé avant, mais je le trouvais amer. Je m'approchais pour l'embrasser, mais il ne se tourna pas. Je fini par l'embrasser sur la joue en lui murmurant à l'oreille

- Bonne nuit, mon homme. Je t'aime.

Il ne daigna même pas me répondre. Je me tournais un peu énervée, et essayais de me rendormir.

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Nous sommes parfois amener à faire des choix en amour qui sont tellement irrationnels. Mentir, partir pour laisser filer son bonheur ... il y a-t-il une logique ?

N'oubliez pas V.C.P.