Cela fait bien longtemps que je n'en ai pas fait, depuis mon adolescence. J'en faisais à chaque fois qu'un problème se présentait, à chaque perturbation.

Certes je peux être imperturbable sur le terrain, tuer de sang-froid, briser les os d'un homme en le regardant dans les yeux sans broncher. Mais quand on touche à mes faiblesses, ma faiblesse, je suis plus vulnérable qu'un nouveau-né.

À: Inconnu

" Je nee com pre nds paas."

Mon message ne veut rien dire, mais je ne peux pas faire mieux.

Un banc se situe à quelques mètres de moi, je m'y précipite avant de m'écrouler au milieu de la rue.

De: Inconnu

" Et il était apparemment sobre les jours de sa mort."

Mais les autopsies disaient qu'il avait pas mal bu et qu'il n'était pas en état et c'est ce qui a aidé à l'achever.

Heureusement que je me suis assise. Je souffle bruyamment, ma respiration est irrégulière.

De: Inconnu

" Les autopsies avaient été falsifiées."

Ah.

À: Inconnu

" Merci, comment peux-tu savoir ça ?"

J'essaye de me calmer, malgré ce que je viens d'apprendre.

Si les autopsies étaient fausses, ça veut dire que quelqu'un voulait faire passer ça comme un accident, mais pourquoi ?

De: Inconnu

" Je sais tout. Tout se sait, il suffit de chercher correctement."

À: Inconnu

" J'ai encore besoin de toi pour trouver d'autres infos."

De: Inconnu

" Demandes."

À: Inconnu

" Je veux savoir qui a falsifié les autopsies de mon père et pourquoi il avait bu la veille de sa mort."

De: Inconnu

" Je vais voir ce que je peux faire."

À: Inconnu

" Merci."

Je ne cherche plus à essayer de savoir qui il est, qui se cache derrière ces messages. J'ai cherché mais rien.

Je range mon téléphone et essaye de me relever du banc.

Ma respiration a repris un rythme normal et mon cœur bat de manière plus lente.

Je décide d'attraper un taxi, heureusement, ils marchent comme à New York.

Je retrouve mon chemin après avoir demandé ma route à un passant.

Je regarde la nuit tomber sur les immeubles gris et modernes qui se détachent du ciel orange. Ce paysage me rappel mon premier meurtre, mon premier vrai meurtre, reconnu par la K.E.A. Je n'oublierai jamais ce meurtre, jamais cette adrénaline et ce stresse.

Je reste encore un peu dans la rue et observe les passants. Je me demande quel âge ils peuvent avoir, quels métiers ils peuvent exercer, s'ils ont de la famille, des amis. Je me demande aussi ce que ça fait d'être normal, de ne pas se balader avec un flingue à la ceinture et dormir avec un couteau de chasse sous son oreiller. Je soupire en pensant à ce qu'aurait pu être ma vie si je n'étais pas tombée dans le meurtre, bercée depuis mon enfance dans les armes et le sang.

Une minute pour te tuerWhere stories live. Discover now