Thousand Years -H.S-

Deux Heures.

Jennifer Wilson

Il est deux heures du matin. Je m'assois et vois Dan qui dort paisiblement. Je caresse tendrement ses cheveux et embrasse son front. Je l'aime et je ne sais pas pourquoi j'ai agis aussi méchamment avec lui tout à l'heure... Je descends du lit et vais dans la salle de bain. Je me lave le visage et reste pendant un long moment à m'observer dans le miroir.

Après quoi, je vais au salon et vois mon téléphone sur la table basse. Je le prends en main et le dévérouille. J'ouvre mes messages et décide de texter Lisa.

Par chance, elle ne dort pas non plus.

iMessage

Amour💝: Il t'arrive quoi?
Moi: J'tai dis que j'avais vu Harry... Eh bien, il me hante l'esprit maitenant...
Amour💝: Jenny il ne faut pas que tu t'rendes malade pour quelqu'un de cette manière... Arrête d'y penser! Tu l'as vu une fois c'est bon, tu ne le reverras sûrement plus!
Moi: T'es sûre?
Amour💝: Certaine babe❤️
Moi: J'vais sortir un peu...
Amour💝: À 2h du mat?! T'es cinglée toi
Moi: La nuit porte conseil :)
Amour💝: Fais tout de même attention...

Je ne la répondis pas et glissais mon téléphone dans la poche arrière de mon bas de survêtement. J'enfilais un manteau et pris mes clés avant de sortir de l'appartement.

Je sors de l'immeuble et marche dans les rues sombres de Londres. Les seules lumières sont celles de lampadaires. Je marchais longtemps sans trop de repère car il fait nuit. J'arrive devant un café, le seul qui est ouvert à cette heure ci je pense. J'ouvris la porte et une petite clochette se fait entendre. Un homme assez âgé sortit de la cuisine et me saluait d'un signe de tête. Je regardais autour de moi et ne vis presque personne. Seul, un jeune homme assis au fond de la salle, mais je ne m'y attardé pas sur lui. Je m'assois sur l'une des grandes chaises face au comptoir et le vieil homme vient vers moi.

– Bonsoir ma fille. C'est bien la première fois que je te vois ici. Il dit d'une voix un peu cassée par la vieillesse mais tout de même douce et chaleureuse.
– Bonsoir. Oui c'est la première fois que je viens ici, du moins j'en ai pas le souvenir d'y être venue avant.
– Je te sers quelque chose? Il demande.
– Hum, un thé au lait serait parfait.
– Bien. Il dit avant de repartir en cuisine.

Je tournais sur la chaise et mon regard croisa celui du jeune homme. Mon cœur rata plusieurs battements quand je rencontrais ses iris verts émeraudes qui m'ont charmé il y a bientôt huit ans de cela...

On ne bougea plus pendant un long moment. Aucune parole ne pouvait sortir de ma bouche. Mes yeux lui disait tout mais mon visage restait neutre.

Harry se trouve ici. À me regarder et moi pareil.

Puis il baissa la tête et je détournais mon regard. Aucun de nous ne va faire le premier pas. Et pourtant... Nous avons tellement de choses à nous dire et à nous expliquer. Mais on ne fait rien.

– Voilà ton thé ma petite.

La voix du vieil homme me fit sursauter.
Je me retourne vers lui et essaye tant bien que mal de sourire.

– Tu ne m'as pas l'air bien... Me dit-il.
– Effectivement, je ne le suis pas. Je dis.

Pourquoi ne pas me confier à cet homme? Après tout, les meilleures écoutes sont les personnes âgées, non?

– Je t'écoute. Il dit en s'asseyant.

Je lançais un léger regard vers Harry. Il avait la tête toujours baissé et jouait avec ses doigts. Il est terriblement adorable...

– Eh bien... Mon passé à refait surface. Je dis, la gorge nouée.
– Comment ça?
– J'avais...mon premier amoureux étant petite. Je l'ai aimé, j'en étais folle... C'était la première fois que je tombais amoureuse et... On s'est séparés. Et ça faisait maintenant huit ans que nous nous voyions plus mais...il est revenue. Et...je... Je commençais à pleurer.
– Non ne pleure pas ma fille. Tu ressens toujours quelque chose envers lui? Demande le vieillard en me caressant tendrement la joue. J'aurais cru sentir la main de mon grand-père...
– Je ne sais pas... Je dis en reniflant.

Je peux voir Harry me regarder à travers la vitre de la porte.

– Je le déteste pour ce qu'il m'a fait, mais je ne peux pas l'oublier pour une raison que j'ignore encore... Je dis en m'accoudant au comptoir.
– A-t-il essayé de s'excuser?
– Oui...mais pas directement à moi. Enfin, il ne m'a presque pas parlé.
– Vous devriez vous accorder un temps et vous expliquer. Car je peux voir dans tes yeux qu'il y a encore de l'amour envers lui. Me dit le vieux.

J'hôchais la tête voyant qu'il a raison. Mais...

– Mais comment vais-je lui parler? Je demande.
– Ça viendra avec le temps. Mais un de vous deux aura besoin de l'autre et reviendra.
– Je dois attendre...?
– Qui sais? Peut-être que c'est aujourd'hui ou bien demain ou pire...dans un an..

Je baissais la tête.

– Merci, je regarde la petite pancarte sur le gilet du vieil homme, merci Gilles.
– De rien ma petite. Quel est ton prénom?
– Jennifer.
– C'est un très beau nom. Et toi? Il regarde Harry. Mon garçon comment t'appelles-tu?
– Harry, monsieur.
– C'est un très beau nom aussi. Mais, tu m'as l'air tendu Harry.
– Non non, je vais très bien...
– Je n'en suis pas si sûr. Fit Gilles.

Harry souria et se leva. Il marcha vers nous et s'asseyait sur la grande chaise à côté de la mienne.

– Gilles, raconte nous des histoires de ton époque. J'ai besoin de retourné au temps où mon grand-père le faisait aussi... Dit Harry.

J'hôchais la tête, car j'en ai aussi besoin.

– Vous êtes adorables les enfants. Bien, je vais vous raconter mon parcourt jusqu'à l'Angleterre pendant la seconde guerre mondiale. J'avais à cette époque 19 ans...

Et le vieil homme nous raconta son histoire. J'y étais captivée, je pouvais même imaginer les scènes. J'ai même oublié Harry, pire encore, qu'il se trouvait à quelques centimètres de moi.

On riait ensemble quand Gilles nous racontait  ses petites erreurs d'étourderies et parfois nous étions attristés à causes des difficultés qu'il a enduré.

Nous étions à l'image d'un grand-père qui racontait une histoire à ces petits enfants. Et franchement ça m'a fait du bien.