Chapitre 25

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Nathan – Saint exorciste
Chevalier de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem

Je me réveillai dans ma chambre inondée par la lumière du jour. J'étais allongé sur le flanc droit, face aux fenêtres si éblouissantes que je plissai les yeux.

Mes souvenirs du dernier exorcisme n'étaient pas très nets. Je ne savais même pas comment j'étais arrivé chez moi sain et sauf. Donna et Michaël y étaient-ils pour quelque chose ? Peut-être.

Je battis des paupières et expulsai tout l'air de mes poumons pour me détendre avant d'inspirer doucement.

J'avais mal et j'étais épuisé, pourtant je tentai de me remémorer les derniers événements jusqu'à ce que ma mémoire daigne coopérer, et je me souvins de l'information qu'avait laissé échapper le possesseur de Dominique concernant Cerbère. À quel point pouvais-je y accorder d'intérêt ? Se pouvait-il que le gardien des portes de l'Enfer ait volontairement laissé échapper autant d'âmes ? Ou avait-il disparu ?

Une douleur lancinante parcourut soudain tout mon crâne, mettant un terme à mes réflexions. Je tentai de bouger pour me réinstaller mais abandonnai aussitôt. Mes muscles refusaient de répondre et me brûlaient. J'essayai néanmoins de réinstaller ma tête sur mon oreiller et y parvins bon gré mal gré. Je vis alors l'état pitoyable de mes draps blancs salis par un mélange de sueur, de crasse et de sang. Je devais être dans un état lamentable et le pire, c'était que je n'avais absolument pas la force d'aller me doucher.

Sérieux, je devais sentir le chacal depuis le temps que je ne m'étais pas lavé. Sans compter que ma nuit passée avec des SDF pour échapper aux chevaliers après mon évasion n'avait pas dû arranger les choses. Mais il avait bien fallu que je me cache quelque part en attendant le dernier exorcisme. Revenir ici aurait été trop risqué, les chevaliers avaient dû surveiller mon appartement et si je m'étais montré, ils m'auraient de nouveau enfermé dans un cachot.

La lassitude pointa le bout de son nez, je soupirai pour l'évacuer. J'étais encore trop faible, je devais me reposer avant de penser à faire autre chose.

Aidé par les événements des derniers jours, je me rendormis sans mal.


Je sursautai légèrement en me réveillant en plein milieu de la nuit. Cette fois, c'était les lumières douces de la ville qui tamisaient l'ambiance de ma chambre et jouaient de concert avec le flux bleuté remontant le long de mon bras.

Allongé en face de moi, sa main droite dans la mienne, Michaël dormait paisiblement.

Je ne bougeai pas, je n'en avais pas envie. J'avais peur de le réveiller par mégarde, peur que ses magnifiques yeux vert-bleu ne surprennent mon expression fragile et trop douce pour un homme face à un autre homme. Je ne voulais pas qu'il me juge aussi, qu'il me haïsse comme mes pairs me haïssaient. Je voulais simplement le regarder dormir et savourer les contours sublimes de sa silhouette à moitié nue.

Je ne savais pas quel jour nous étions ni combien de nuits il avait passé à mes côtés, mais je me sentais presque guéri. Je pourrai certainement me lever demain sans souffrir. La douche n'était plus qu'à quelques heures de sommeil.

Ce dernier, justement, estima qu'il n'en avait pas fini avec moi et m'embarqua de nouveau vers des rêves dont je ne me souviendrai pas.


Mercredi 2 mars 2016. Ce fut la date que je lus sur mon portable lorsque je me levai le lendemain. J'avais profité du fait que Michaël s'était tourné pour m'extirper du lit sans le réveiller. Mon estomac protesta violemment contre ces derniers jours de diète, pourtant la cuisine ne fut pas le premier endroit où je me rendis.

CDSE 1 - La Marque des CinqOù les histoires vivent. Découvrez maintenant