boston & envelope

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- Qu'est-ce que tu irais foutre à Boston ? Demande Michael.

    Ce benêt est affalé sur mon lit, le regard fixé sur son téléphone - sûrement en grande conversation avec Juliet, encore une fois. Même à l'autre bout de l'Atlantique, il se parle sans arrêt, comme si le hors-forfait n'existait pas.

    Voyant qu'il attend toujours une réponse, je saisis le livre de Cameron et lui envoie dans le ventre. Il râle et se plie en deux lorsque l'impact se produit, et je ricane.

- T'es sérieux ?

    Il tient le livre corné à force d'avoir été lu et relu et me fixe blasé.

    Pour toute réponse, je hausse les épaules avec peu d'entrain.

- Attends, attends. C'est quoi ton plan ? Te pointer à Boston, me suivre jusqu'à chez elle et vivre un mois en parasite ? Qui te dit qu'elle a envie de te revoir ?

    Ses mots me blessent, mais ayant ma fierté, je ne le montre pas.

- Rien, je dis finalement. Le mot de la fin est même très clair. Je ne fais plus partie de sa vie maintenant.

- Et tu t'obstines ?

- Écoute, mec. Je sais, ça fait trois ans, j'ai largement eu le temps de tourner la page. Et j'étais quasi sûr de l'avoir fait ! Je crie presque tellement ce sentiment de faiblesse quand il s'agit d'elle me met en rage. Et là, d'un coup, je vois son nom partout : sur un livre, dans les journaux de la région... Je peux même plus passer un repas en famille sans voir son visage à la télé ! Je dis en faisant référence au reportage qu'il n'a sûrement pas d'un voir.

    Cependant, son expression me fait comprendre qu'il l'a vu. Juliet l'a sûrement prévenu.

- Et c'est quand elle a commencé à être présente à Manchester via ses bouquins et ses reportages, que je me suis rendu compte que je pouvais pas l'oublier comme ça, même en trois ans, je souffle en me posant lourdement sur ma chaise de bureau.

Michael me regarde d'un regard désapprobateur.

- C'est malsain, mec, il dit.

- Si Juliet s'était barrée à l'autre bout de l'océan, tu l'aurais oublié comme ça ? Je demande, sachant la réponse. Parce que rappelle toi que si on avait pas merdé avec Cameron, ta copine serait aussi là-bas en ce moment. Alors excuse-moi de ne pas pouvoir passer au-dessus de ça, mais je compte partir pour Boston, je lui ai même envoyé une lettre. Alors que je vive chez elle ou dans un hôtel, je m'en fou, je veux juste la voir. Je veux qu'on s'explique, comme on aurait dû le faire il y a trois ans.

Michael s'est rassis sur le lit. Il me fixe, et son regard à changer. J'arrive à deviner en un regard, qu'il m'aidera, et ça, c'est la preuve que Michael est bien mon meilleur ami - même si lui et les autres ont tout fait pour me cacher qu'ils allaient aussi à Boston. Sûrement de peur que je m'invite - ce qu'au je fais, au final.

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- Tu es sûr d'avoir tout pris ?

Sur le point de passer les portiques de sécurité, dans le même aéroport qu'il y a trois ans, tout ce que je souhaite c'est décoller pour m'éloigner de ce lieu et des souvenirs qu'il contient. Mais ma mère en a décidé autrement.

- Oui, maman. Tout est dans ma valise qui, actuellement doit être dans l'avion.

- Très bien, elle frotte mes bras avec ses mains et me dit : Bon voyage, et appelle moi quand tu arrives.

- Oui, je dis, à mi-chemin entre l'exaspération et l'impatience.

- T'as intérêt à réparer tes erreurs, me souffle Mali en me prenant dans ses bras.

- Je ne pars pas à Boston pour profiter des plages, je dis, totalement exaspéré cette fois là.

    Ma sœur me frappe le bras et je passe enfin ces foutus portiques, en compagnie de Michael.

Une fois installés tout les deux, nous faisons un rapide point sur comment va se dérouler notre mois à Boston.

     Nous étions tout les deux d'accords au final que je n'allais pas dormir chez elle. Premièrement parce que ma visite n'était pas prévue mais en plus parce que je ne sais pas comment ça se passera. J'ai donc pris un hôtel à la périphérie de Boston, là où ils sont un peu plus dans mes prix.

    J'appréhende énormément cette rencontre. Je pense sincèrement que je serais anéanti si elle me détestait, mais d'un côté, je la comprendrais. Alors je prie pour que tout se passe comme sur des roulettes.

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    Après une escale à New-York et 12 heures de vol à supporter un Michael nauséeux, nous posons enfin le pied sur le sol américain. Alors que nous cherchions nos valises, Michael aperçoit la sienne en premier. Ce n'est que 5 bonnes minutes plus tard que la mienne apparaît, je m'avance pour la récupérer mais trouve une enveloppe attachée à celle-ci à l'aide d'une épingle à nourrice.

     Je l'arrache et sors ma valise de sur le tapis roulant, et retourne voir Michael. Mais il a disparu. La place qu'il occupait il y a quelques secondes est vide, et j'ai beau cherché dans la foule, je ne vois personne. Pas une chevelure bleutée parmi ce monde.

- Qu'est-ce que c'est que cette merde ? Je me murmure à moi-même

    On me bouscule et la lettre m'échappe des mains. Je la ramasse en râlant sur le fait que les aéroports étaient toujours bondés, quand l'écriture sur l'enveloppe m'interpelle.

    C'est celle de Cameron.

    Cette réalisation me frappe et je m'empresse de sortir de cette bâtisse.

    Une fois à l'air libre, je pose mes sacs et me concentre sur ce bout de papier.

Calum Hood

    Je tourne l'enveloppe et remarque un petit mot dans le coin en bas à gauche.

Désolé de t'abandonner comme ça mais Cameron a préparer quelque chose. Je t'ai quand même appelé un taxi il devrait arriver. On se voit plus tard, Mike.

    Je l'ouvre et en sors une lettre, il me faut un dixième de seconde pour reconnaître à nouveau son écriture.

Calum,
N'en veut pas à Michael, mais il m'a prévenu de ton arrivée - enfin, il en a parlé à Juliet, qui me l'a dit. C'est pourquoi j'ai mis en scène un jeu. Un jeu que nous aurions pu finir il y a trois ans si nous nous étions parlés comme de vrais adultes.
Pendant une semaine, je me suis donnée pour objectif de terminer notre carnet, et je l'ai fait, ou presque. Il ne me manque qu'un défi que je compte bien réaliser avec toi, si tu arrives à la fin du carnet avant ton mois.
Un mois pour réaliser 10 défis.
À très bientôt, Cameron.

reconnected - c.h.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant