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Poèmes rouges I : Rouge Sang

J'écris ce poème en rouge, rouge sang,
La couleur des chairs et des tripes offertes par un dément
À une machine sociale, vénale, brutale,
À une machine qui me fait souffrir et qui m'a fait du mal.

Le sang brille et roule et coule le long de ma feuille,
Se répand puis coagule au cours de mon recueil,
Je rigole et me marre et me brûle,
Et j'emmerde ces Lions, et je les enculent,
Parce que j'en ai rien à foutre, moi,
Parce que je me bat, et personne ne me ramènera,
Ne me remontera du fin fond du trou où je me consume,
À coup de coups de poings et de labyrinthes de brume,
Et je le souhaite, ça, je le veux,
Car je vaux dix-mille fois mieux qu'eux,
Et que du fondement de merde où je me trouve,
Je bâtis mon château, et j'en creuse les douves !
Sérieusement, je suis sur la bonne voie,
J'ai les chaussures pleines de merde mais je presse le pas.

J'écris dans la couleur d'une putain d'étoile communiste,
Dans la couleur d'une moitié de drapeau anarchiste,
Couleur de volonté, couleur de révolte,
J'écris en rouge, rouge en sera ma récolte...

Thibault Desbordes.