– Bienvenue au Four Seasons, Monsieur Parker, dit le portier en saluant James.

Un habitué des lieux, on dirait... L'endroit est magnifique, le hall est gigantesque et un bar et un restaurant sont à la disposition de la clientèle. Tout est de grand standing, c'est un vrai havre de paix. Je tourne sur moi-même et observe ce lieu avec des yeux ébahis telle une enfant devant ses cadeaux de Noël.

– Ce n'est pas un musée. Arrête de tout détailler comme tu le fais, me dit James avec les clés de la chambre en main. Allez, on monte !

Même l'ascenseur est d'une grande classe, avec sa petite musique mélodieuse en fond sonore. James appuie sur l'étage 52.

– Tu aurais dû prendre une chambre encore plus haute, déclaré-je sarcastiquement.

Mon vertige parle à ma place, je ne suis pas fan des hauteurs.

– La vue y est magnifique. Tu vas sans aucun doute changer d'avis, quand tu regarderas par les grandes baies vitrées de la chambre.

Une petite sonnerie retentit, et les portes de l'ascenseur s'ouvrent. James insère la clé électronique dans la serrure et ouvre la porte.

– Oh mon Dieu ! m'exclamé-je, émerveillée.

Une vue panoramique s'offre à nous, une splendide vue sur tout Central Park et le reste de la ville m'est offert. La magie de l'endroit m'a fait oublier mon vertige. Je m'avance dans la suite, presque comparable à un appartement. Un piano à queue est exposé devant l'une des baies vitrées. Deux grands canapés en cuir marron sont également à disposition et entourent une grande table en verre. Il y a également un écran plat accroché en hauteur. La salle de bains est en marbre beige avec une baignoire sur la droite et une douche à l'italienne sur la gauche. La chambre à coucher, donnant directement sur le panorama, est accompagnée d'une terrasse privée. Une moustiquaire blanche est suspendue au-dessus du lit, comme dans les chambres réservées aux nuits de noces.

– J'ai pris une chambre avec un seul lit. Mais ne t'en fais pas, nous ne dormirons pas ici de toute façon.

Je pourrais dormir sur le canapé s'il le fallait. Dans un endroit pareil, je pourrais dormir à même le sol.

– Oui, je comprends... Je suis subjuguée, c'est magnifique, dis-je les yeux pleins d'étoiles.

J'oublie un instant que dans quelques heures, je serai à l'enterrement de ma mère. Et qu'en réalité, la seule chose qui m'effraye le plus ; c'est que mon père y soit.

– Tu es subjuguée... mais tu restes inquiète, ai-je tort ?

– C'est dommage que tu ne puisses pas lire dans mes pensées, répondis-je pour le taquiner.

– J'arrive à te lire, et cela sans rentrer dans ta tête... Tu es très expressive, il est très simple de te déchiffrer.

– J'aimerais en dire autant de toi.

Mon regard se perd dans le paysage, je m'éloigne de James et pars m'isoler dans la chambre à coucher.

James et sa vitesse me rattrapent. Le courant d'air qui me frôle le visage m'avertit qu'il se tient juste derrière moi. Sa main se pose sur mon épaule.

– Je ne veux pas que tu me déchiffres, Adrina... Dans ma tête, il y a beaucoup de...

– Souffrances ? le coupé-je. J'ai vu un passage de ta vie, quand je suis malencontreusement entrée dans ta tête. Tu souffrais horriblement. Tu te faisais ensevelir sous terre, alors que tu vivais encore.

Je me tourne vers lui et pose mes deux paumes sur son front.

– En échange de funérailles décentes pour ma mère, tu voulais qu'on recommence ? Eh bien, je suis prête. On n'a rien de mieux à faire, de toute manière.

Jamais sang-mêléOù les histoires vivent. Découvrez maintenant