Chapitre 17

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Le lendemain matin, Wouly se réveilla rencontrant le regard attendrissant de son mari.

-Depuis combien d'heures me regardes tu dormir?

-Je ne sais même pas, je me suis réveillé tôt mais je n'avais aucune envie de te laisser seule ici. Bonjour mi amor.

-Bonjour mon mari adoré. Tu as bien dormi ?

-Je te laisse imaginer. Dit-il un sourire explicite l'accompagnant. Et toi?

-Je réfléchissais.

-Puis je savoir à quoi penser mon intelligente épouse?

-À nous deux.

-Intéressant, dis moi plus.

-Tu sais que jamais, je ne pourrai porter tes enfants.

-Quel est le rapport ?

- Je veux que tu en aies, je veux diredes enfants.

-Wouly, Qu'est ce que tu veux dire ?

-J'ai beaucoup réfléchi et je t'assure que j'ai pesé le pour et le contre. J'ai remarqué à quel point tu t'occupais de mes neveux et vous étiez beaux ensemble mashallah. C'est pour cela et connaissant ton amour pour les enfants, j'ai décidé quelque chose. Je t'autorise à prendre une seconde femme. Elle pourra te faire des enfants et faire régner la descendance des ndoyenne.

-Sans façon, dit-il en se dirigeant vers la salle de bain.

-Attends, je n'y suis pas obligée, je te le demande.

Il s'arrêta devant la porte la regardant découragé.

-J'ai signé monogamie et ma loi n'autorise pas cela.

-Un mariage religieux simplement.

-Tu sais bien que j'aime tout faire sur des bases de la loi. Hormis cela, je ne pourrai malheureusement pas regarder une autre femme comme je te regarde, tu es la seule et l'unique. Je suis contre la polygamie et avoir un enfant ne me poussera pas à chercher une femme, que je n'aime pas juste pour lui faire des enfants. Ils ne grandiront pas dans l'amour et la complicité parentale, je préfère de loin mourir sans enfants que d'avoir ce genre de gosses.

-Tapha, je te promets...

-Ne promets rien, c'est non. Punto final. On ne force pas le destin

-Mais... Tente-t-elle encore.

-Ne me désobéis pas Wouly. Tu ne l'as jamais fait, ne commence pas aujourd'hui. Je ne veux pas me fâcher avec toi pour ça, on ne sait pas ce que nous réserve l'avenir. Trouvons une autre solution, pas celle là, jamais. Enterrons la dans cette chambre, pour l'amour du ciel. Conclut-il en entrant dans la salle de bain.

Wouly se promit de ne plus lui en parler et de supprimer cette idée de sa tête.
Elle se leva, enroula son corps de son peignoir. Elle enleva la couette, la plia et la déposa sur le canapé de l'autre côté. Elle enleva les taies d'oreillers  et les rangea avec le drap quelque part où elle met ses habits sales. Elle changea le drap et étendit un nouveau de couleur marron foncé assorti avec une couette de la même couleur. Elle dépoussière,  prend un balai et balaye proprement le tapis et le sol en tirant les meubles pas trop lourds pour enlever les saletés cachées derrière.
Wouly n'a jamais laissé Amy ou les autres ménagères qui aidaient Amy s'occuper de sa chambre. Non par manque de confiance, mais par souci d'intimité, elle se réservait le droit de rendre propre et agréablement odorante sa chambre. Elle faisait elle aussi les petits déjeuners de Tapha le matin quand elle n'était pas en retard à cause de on sait qui, qui l'empêche de se réveiller une heure avant lui en la maintenant fermement dans ses bras. Les week-end, elle préparait pour lui du riz habillée d'une taille basse époustouflante et un joli tagal*, foulard de tête, faisait du thé en discutant avec lui pendant qu'il est devant la télévision pour regarder ses émissions politiques du dimanche, parfois c'est le zrik* ou ndiar* , lait caillé sucré et aromatisé, souvent même, un bon jus de fruits typiquement africains. Après cela, elle s'asseyait à ses côtés et lui comme d'habitude, mettait sa tête sur ses cuisses et lui ordonnait faussement de lui gratter ou caresser la tête. Tout cela Wouly le faisait avec plaisir, s'occuper de son mari n'est pas une tâche, un fardeau, une obligation, mais une nécessité, un plaisir.
La femme sénégalaise n'apprend pas à tenir bien son ménage, c'est dans ses gènes de ferrer son mari et lui faire plaisir. Coquette, cuisinière, discrète et coquine résumaient ses qualificatifs. Wouly essayait tant bien que pal d' atteindre ces adjectifs.
La caste des laobés est réputé pour être des experts en séduction, foyer et autres. Durant ces moments libres, elle faisait une petite virée au marché zinc de Pikine où elle avait une vendeuse préférée nommée Diarra Sow. C'est une petite dame dont le visage peut faire peur tellement la dépigmentation l'a ravagé, un vrai timpi Tampa*, tantôt rouge, noir, jaune mais  aux rondeurs dignes d'une djongoma sénégalaise, les perles de reins sur sa taille devait peser 5 kilos. Elle vendait des choses indécentes chez les Saints, les conseils qu'elle lui donnait pour assurer dans sa chambre sont à taire. Elle lui vend, thiouraye*, encens( gowe simple, saff, diguidieu, nakk, seur bou tass, Djeddah,némalii...), des perles de reins où il y avait le nom de Tapha et des phrases pas du tout catholiques, des ensembles nuisettes, bethios*, pagnes légers et troués. Wouly était toujours satisfaite en sortant de sa cantine et le plus important, quand elle s'en servait, Tapha, ce français de souche éblouie par ces choses en demandaient tout le temps. Les articles ont eu l'effet escompté, c'était l'essentiel. Wouly était prête à tout pour rendre complètement gaga son mari. TOUT. Son souci est tout le temps comment le surprendre  et voir dans ses yeux cette satisfaction quand il mange ses plats, boit son thé, son café, son lait caillé sucré, déguster ses samoussas, ses cakes ses nems et petits canapés faits maison du  dimanche après 18 heures. Il lui reprochait souvent de le pousser à prendre du poids quand on lui fait une remarque sur son corps. Les vendredis soirs, dans la cour,elle se charge de laver ses caleçons et sous vêtements ensuite ses sous vêtements à elle et les étend sur les fils que Diop a fait pour elle, tout ce qui est intime et qui n'est pas nécessaire de confier à une lingère.
Les soirs, bien que fatiguées, elle se charge de repasser à nouveau ses chemises ,sortir la veste et le pantalon assorti, coudre ses boutons manquants, essuyer ses chaussures et changer son mouchoir en tissu par un autre plus propre, mettre son cartable sur le canapé.
Tapha lui dit souvent qu'il ne manquerait plus qu'elle lui fasse prendre son bain en le savonnant et elle a cru qu'il était sérieux.

Maux MêlésWhere stories live. Discover now