Chapitre 3

144K 11.5K 652
                                    

Une longue et dure année passa, je subissais de jour en jour des supplices mais je pris l'habitude. Pour changer d'humeur après avoir passé de sales quarts d'heure avec ma tante Dibor, je lisais les quelques lettres sûrement écrites par mon instituteur M. Lo, qui demandait des nouvelles et me donnait ceux du village. Je fus fière en apprenant que mes frères avaient réussi haut la main au niveau de leurs études. Je leur rendais les mêmes nouvelles même si elles étaient complètement fausses puisque dans cette maison de fous, il n'existait pas la paix.

Un jour, alors que je balayais la devanture de la maison, j'entendis des voix de l'autre côté de l'immeuble où nous residions. La tante Daba et sa fille Kine discutaient et ne cessaient de dire du mal de ma tante.

- Tu ne me crois pas ? Cette Dibor là, commença tante Daba, c'est une femme qui ne manque jamais d'idées salaces et cruelles. Tous les voies sont bonnes pour réussir son objectif. Même ayant eu une coepouse , la première femme de Djibril, elle a réussi à faire en sorte que son mari la répudie n'ayant pas lésiné sur les moyens mystiques. Son mari le suit comme un chien et obéit à tous ses désirs.

-Son visage trahit de ses intentions et son caractère obsessionnel pour l'argent et le confort.

-Ce n'est pas ce qui me dérange. En tant que descendante des guélewars, elle s'est retournée contre sa famille pour épouser ce griot, cet homme de classe inférieure. La preuve, elle n'est plus retournée dans son village natal pour avoir installé le déshonneur là bas.

-Elle est réellement prête à tout pour l'argent, dis moi. En plus elle est tellement estimée dans le quartier, à distribuer des billets de banque lors des cérémonies .

Je m'eclipsais lentement, inquiète, surprise de ce que j'entendis. Je n'en crus pas mes oreilles. Avaient-elles inventé cela par pure jalousie. Ces paroles habitèrent mon sommeil de cette nuit-là.

Je regrettais d'être venue à Dakar particulièrement chez ma diablesse de tante. Mon village calme, tranquille et paisible me manquait beaucoup. En plus d'avoir réussi à me séparer de ma meilleure amie, elle m'a fait subir toutes sortes de malheur. Je me demandais à quel Saint me vouer dans cette ville où je ne connaissais personne.

Cette même nuit, j'avais entendu des voix mais je ne pus me lever parce que j'avais pris beaucoup de temps à trouver le sommeil. Pour ne pas me faire réprimander, je me efforçais de me réveiller tôt, ensuite je commençais à effectuer les corvées de la maison. Pendant que je commençais à sortir les légumes du frigo pour le déjeuner du jour, J'entendis la voix forte de ma tante criant mon nom.

-Oulimata, Wouly ?

-Oui accourus je.

-Viens ici.

Je courus rapidement et arrivée je m'agenouillai devant elle.

-Je suis là ma tante.

-Mon fils Ousmane, est rentré hier soir de la Gaule (France ) . Étant donné qu'il est un féru du plat sénégalais, le riz au poisson, J'aimerai que tu lui concoctes cela pour aujourd'hui. Rien ne manque ici, fais mieux que tous les plats que tu as déjà préparé. Cela vaudrait mieux pour toi. Retourne maintenant dans la cuisine.

Je m'executais au plus vite. Une fois dans la cuisine, une seule question me trottait dans la tête : À quoi ressemblait ce fameux Ousmane ? En fait, je m'inquiétais, était-il fou comme cette paire de vieux qui formaient ma famille .

Après plus de deux heures de cuisson le repas "spécial " fut prêt. Alors que j'eteignais le gaz, je crus voir quelqu'un d'assez grand de taille se diriger vers le lavabo de la cour. Était -ce Ousmane ?

Maux MêlésWhere stories live. Discover now