chapitre 1

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JE COURS, plus vite que je n'ai jamais couru.

Qu'est-ce que j'ai bien pu leur faire à ces cyclopes pour qu'ils veuillent autant ma mort. Je suis prête à jurer sur le Styx que je ne leur ai rien volé... enfin rien de vraiment important en tous cas.

Je n'y suis pour rien si je suis cleptomane, j'ai rien demandé à personne moi. Je n'ai jamais demandé aimer subtiliser aux autres ce qui ne m'appartient pas. C'est juste quelque chose qui est en moi. J'ai encore moins demandé d'être douée. Enfin, après réflexion, je ne suis peut-être pas si douée que ça, ils n'ont pas mis longtemps à s'en rendre compte les cyclopes. Faudrait que je travaille la fuite silencieuse.

La cleptomanie, c'est inscrit dans mes gênes. Ou pas, ce n'est peut-être pas héréditaire. Mais si ça l'était, je serais incapable de savoir qui blâmer dans cette histoire.

Ma mère je ne la connais pas. La seule information que j'ai sur elle c'est son prénom. Autrement dit, rien de très utile pour savoir si c'est elle la coupable dans cette histoire. Si je n'ai pas connu ma mère, c'est parce que les services sociaux m'ont enlevée à elle quand j'étais toute petite. Ensuite, j'ai été placée dans une famille, puis une autre. La dernière était très sympathique et je pense que je serais restée avec elle jusqu'à majorité s'il n'y avait pas eu mon père.

Mon père - drôle de façon d'appeler un type qui ne s'est pas soucié de moi avant mes seize ans - je ne le connais vraiment pas. Je ne sais même pas son prénom. Il n'a pas pris le temps de me le dire le jour où il a débarqué en me disant que j'étais trop vielle et que comme il était un dieu, y avait des monstres mythologiques qui voulaient ma peau. Mon paternel est donc un dieu.

Mais pour en revenir aux monstres mythologiques qui veulent me dévorer, je vous déconseille d'être un demi-dieu ou une demie-déesse. C'est extrêmement fatiguant et ça craint un max. Je sais de quoi je parle, j'en suis une et en l'occurrence j'ai six cyclopes qui collent aux fesses.

Six ! Et vu la taille de leurs douze jambes comparée au miennes, je ne suis même pas sûre d'arriver en un seul morceau à la colonie dont m'a parlé mon père.

Avec ma chance, je trébuche sur une racine. Le temps que je me remette debout le peu d'écart que j'ai réussi à creuser avec les cyclopes a disparu. Je n'ai plus qu'une solution me battre et encore ça ne fera que retarder le moment fatidique où ils me croqueront le derrière, je n'ai rien pour me battre. Seul le bronze céleste peut renvoyer un monstre d'où il vient, soit le Tartare, et ce n'est pas ma pauvre branche qui en est pourvue. Me laisser l'info ça mon papa le dieu il y a pensé, en revanche me laisser une arme pour que je puisse les découper comme il faut ça lui est sorti de la tête.

Les cyclopes sont là, ça y est, je vais mourir.

C'est au moment où j'accepte enfin ma mort prématurée qu'une flèche manque de m'arracher l'oreille. Sous mes yeux, le premier cyclope se transforme en poussière.

Alors c'est bien vrai ? Quand on tue un monstre, il redevient poussière !

J'ai déjà croisé d'autres monstres - un sphinx entre autres - mais j'ai toujours pris mes jambes à mon cou, faute d'avoir une arme pour les transformer en bouillie. Et puis d'ailleurs, je n'ai jamais cru qu'ils puissent disparaître de cette manière. ça me paraissait trop gros, surtout venant d'un type qui proclamait être mon père mais que je ne connaissais n' d'Adam ni d'Eve.

D'autres flèches viennent se loger dans les yeux des cinq derniers cyclopes qui s'en pressent de rejoindre le petit tas de poussière de leur pote.

Je décide de me retourner pour remercier celui qui vient de me sauver la vie. Tout en croisant les doigts pour que ce soit un ami et non quelqu'un qui ne veut pas partager son repas avec une bande de cyclopes.

Un homme sur un cheval et ce que je pense être un satyre me fixent intensément. Mais en les détaillant à mon tour je me rends bien vite compte que l'homme en face de moi n'est pas sur un cheval.

- Oh merci ! Vous êtes le centaure. Chiron ! Et toi, je ne sais pas exactement qui tu es mais t'es un satyre ! je m'exclame tout euphorique d'être en vie, avec tous mes membres et face à des amis.

- Enfin une jeune demoiselle qui me reconnaît. Le dernier demi-dieu que j'ai rencontré m'a quand même demandé comment j'avais fait pour monter sur un âne de cette façon, m'accueille le centaure. Et toi, ma grande, sais-tu qui tu es ?

Je lui souris. Mon sourire doit être un tantinet hautin et espiègle - j'espère qu'il ne le prendra pas mal - c'est le seul que je sais faire. Il m'a toujours valu de me faire automatiquement catégoriser comme une élève perturbatrice. Ajoutez à ça mon TDAH et ma dyslexie et j'étais l'archétype de l'élève qu'un prof prie pour ne pas avoir dans sa classe.

- Oui et non, je lui réponds. Je sais que ma mère est une mortelle et que mon père est un dieu. En revanche, je ne sais lequel il est.

- Bien c'est déjà ça, déclare Chiron. Suis-moi, on sera plus en sécurité pour discuter à l'intérieur de la colonie.

J'emboîte le pas au centaure et le suis en haut d'une colline où se dresse un grand pin.

- D'habitude je rencontre les demi-dieux à la grande maison et en fauteuil roulant pour ne pas les effrayer, m'explique Chiron.

- Pourquoi autrement pour moi ?

- C'est à cause de moi, fait le satyre. Au fait, je m'appelle Grover. J'allais partir à la recherche de Percy Jackson. Quand j'ai senti une forte odeur de monstres. Je pensais que Percy était peut-être de retour, il a un don pour s'attirer des ennuis et les monstres. Alors j'ai juste prévenu Chiron et on est tombé sur toi.

Il a l'air un peu déçu. Je ne fais aucun de commentaires dessus, il doit vraiment apprécier ce Percy. Mais je suis bien contente qu'il ait senti les monstres et qu'ils soient tombés sur moi.

- Alors qui est mon père ? je demande à Chiron.

- Cela peut prendre un moment, me dit-il. Mais... tu sembles avoir de la chance. Regarde.

Au-dessus de ma tête brille un signe. Plus précisément celui des médecins. Le truc avec les serpents, un caducée je crois bien. Alors comme ça mon père est Apollon, trois syllabes ça lui coutait en rien de les dire.

- Ton père est Hermès, m'informe Grover.

Okay, fausse route, le caducée c'est pour Hermès. Cela dit, lui ça lui demandait encore moins de temps pour me dire son nom.

- Ce qui explique pas mal de chose, dis-je. Par exemple, le fait que je sois cleptomane. Hermès est bien le dieux des voleurs ?

- Exact mais aussi des voyageurs, me dit Chiron. Excuse-moi, mais comment tu nous as dit que tu t'appelais déjà ?

- Euh je l'ai pas dit. Je m'appelle Leia Castellan !

Les yeux du centaure croisent ceux du satyre.

Mais qu'est-ce que j'ai encore fait ?

🌱🌱🌱

Tada ! J'ai fini de corriger le chapitre 1 ! Je ne m'attendais pas à modifier autant de choses mais c'était nécessaire. Il est bien plus propre maintenant. Qu'en pensez vous les ancienn(e)s ?

Si vous êtes nouveau, j'espère que ce chapitre vous aura plu et qu'il vous donne envie de continuer l'histoire de Leia.

Leia Castellan Tome 1 Le héros perdu [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant