Une idée ingénieuse

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Holly était assise sur sa chaise de bureau et se massait les tempes, se délectant des hurlements rauques de sa victime.
– Mon pauvre très cher Rob... Ne t'inquiète pas, tu ne mourras pas seul, ton ami Daniel va nous rejoindre d'une minute à l'autre... murmura-t-elle d'une voix à peine audible.
Le garçon tremblait et pleurait. À vrai dire, il était impossible de dire s'il s'agissait de larmes ou de sang, peut être même qu'il s'agissait d'un mélange des deux.
Quelqu'un frappa à la porte et Holly se leva brusquement, des étoiles dans les yeux.
Elle se précipita sur celle-ci pour l'ouvrir et se trouva face à un grand garçon aux cheveux blonds.
– Entre babe, Rob est déjà sur le lit on attendait plus que toi... dit-elle d'une voix malicieuse.
– Avec plaisir ! répondit-il avec cet air stupide qu'arborent tous les garçons populaires.
Holly conduisit le garçon jusqu'à sa chambre et ne laisse pas le temps à celui-ci de crier : vive comme l'éclair, elle se saisit du couteau ensanglanté qu'elle avait laissé près du lit et le planta dans le dos du blond.
Il ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Seulement du sang. Lorsqu'il eut fini de cracher ses tripes, il s'écroula au sol et Holly s'approcha pour lui asséner le coup final, lorsqu'elle eut une autre idée, plus ingénieuse.
Elle regarda Rob, qui criait toujours et le menaça de son couteau.
Je vais te détacher. Tu vas m'aider à porter l'autre débile dans la cave. Si tu essaies de t'enfuir, c'est mon couteau qui t'attendra au bout du chemin c'est clair ?
Le garçon ne répondit pas, continuant de gémir.
Je prends ça pour un oui.
Elle coupa les cordes de son détenu avec le couteau et l'obligea à se relever.
Il tomba une dizaine de fois avant de finalement arriver à se tenir debout, avec difficulté.
Tu prends un bras, je prends l'autre. Et tu tires.
Rob ne répondit pas et tenta de s'échapper par la fenêtre mais Holly lui asséna un violent coup de couteau à la nuque.
Le garçon s'écroula au sol, mort.
– Quel dommage, j'aurai bien voulu le voir mourir de faim à la cave, lui aussi... soupira la jeune fille.
Elle tira le corps du second détenu, inconscient, et au bout de dix minutes, ils arrivèrent à la cave.
C'était une petite pièce, sombre, comme la plupart des caves, et une odeur de vieux y régnait.
Holly se saisit d'une chaise qui traînait là et courut à la chambre chercher les cordes qu'elle avait utiliser pour attacher Rob avant de ligoter Daniel avec ferveur.
– Maintenant on va voir combien de temps un robuste garçon comme toi peut tenir sans manger. ricana la brune pour elle-même.
Elle attendit quelques minutes que le garçon reprenne connaissance, mais perdit vite patience et lui envoya une grande claque au visage.
Daniel se réveilla instantanément en poussant un petit cri. Il sembla mettre quelques instants à se rappeler de sa blessure, puis son visage de tordit en une grimace de douleur.
– Espèce de tarée qu'est-ce que tu m'as fait ?!
– Ohh tellement prévisible tous ces cons... Un peu d'originalité c'est trop demander ? répondit Holly, blasée, avant de se diriger vers la sortie de la cave.
– NON NON ATTEND ME LAISSE PAS TOUT SEUL ATTEND ! hurla-t-il
La jeune fille fit mine de revenir, mais se contenta de se saisir d'un vieux torchons et de le coincer dans la bouche de son détenu, de façon à ce qu'aucun son ne puisse sortir de sa bouche.
Une fois son travail terminé, elle se recula et observa attentivement puis, satisfaite, elle sortit de la pièce, sous le regard affolé de Daniel.
Holly ferma la porte à double tour et se rendit dans le salon.
<< – Holly ? T'étais où je te cherchais. interpella une voix lasse.
L'intéressée se retourna et se trouva face à sa mère.
– Ben aux toilettes pourquoi ?mentit-elle avec brio.
– Et c'est quoi tout ce rouge sur toi aussi ?
On fait un spectacle de théâtre au lycée et je fais la fille qu'on assassine. déclara Holly très simplement.
– Et ben dis donc c'est réaliste ! Y'aura un spectacle ?
Je sais pas encore, ils ont dit que ça dépendrait de si on joue bien.
– D'accord d'accord. Je vais faire à manger, va te changer en attendant c'est assez ... Perturbant. fit sa mère, souriante.
– Okidoki. >>

Holly passa son chemin et se dirigea vers sa chambre où elle se mit à trembler. Sa mère avait bien failli tout découvrir, et elle ne pensait pas qu'elle allait rentrer si tôt. Elle regarda le corps de Rob, qui gisait toujours à côté de la fenêtre.
Il allait bien falloir en faire quelque chose.
Soudainement, la jeune fille eut une idée. Elle se précipita sur son ordinateur et créa un profil masculin sur le site de rencontre sur lequel sa mère était inscrite. 
Elle prit bien soin de mettre une photo de profil avantageuse, d'une personne ni trop âgée ni trop vieille. Lorsqu'elle eut fini de peaufiner les détails de son profil, elle entama une conversation avec sa mère.
" Salut à toi ! comment ça va  ?"
Anxieuse, Holly commença à se ronger les ongles, mais par bonheur cela ne dura pas longtemps, car sa mère ne tarda pas à répondre.
"Salut ! Et bien ça va et toi ? Au passage, tu as un physique avantageux !"
La jeune fille sourit : son plan fonctionnait à merveille. Elle envoya un second message
" Et que dire du tien ?! Voudrais-tu que l'on se voit dans le café au coin de la rue Tellnstreet ce soir ? Je sais que tu habites à côté, j'ai lu tout ton profil et j'aimerai beaucoup te connaître un peu mieux !"
Elle continua à se ronger les ongles et cette fois, la réponse mit plus de temps à venir.
" Si ça ne dérange pas ma fille, je t'y retrouve tout de suite ! Je vais juste la prévenir et on se retrouve dans quinze minutes le temps que je fasse le trajet c'est ok ?"

" No problemo !"

Ah ça c'était bien sa mère, toujours à s'emballer trop vite.
Elle entendit les pas de celle-ci se rapprocher de sa chambre et, paniquée, elle la rejoignit le plus rapidement possible afin de l'empêcher de rentrer dans la pièce.
– Chérie j'ai un rendez-vous ce soir ça te dérange pas j'espère ? demanda-t-elle d'un air inquiet.
Non non pas du tout maman.
– Merci ma puce ! Et change toi c'est vraiment flippant ton costume ! fit-elle, toute joyeuse. Je t'ai laissé une assiette de pâtes sur la table de la cuisine. À tout à l'heure !
Elle sautilla jusqu'à ses chaussures et les enfila en vitesse avant de se vêtir de son manteau et de claquer la porte.

Holly poussa un petit cri de joie : elle allait pouvoir effectuer son macabre travail tranquillement, enfin.

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