Chapitre 1 : Réveil

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"Elle s'est éveillée ! Faîtes venir des médecins !" s'écria une infirmière

J'ai l'impression d'avoir été ressuscitée, ramenée d'un ailleurs parallèle. Je ne sais pas où je suis, ni ce que je fais ici.

Des médecins ? Serais-je dans un hôpital ?

Non, je dois être morte en fait. 

Elle aurait pu crier moins fort quand même, mes oreilles n'ont pas servi depuis un certain temps. Peut-être une dizaine d'heures. 

"ENFIN !" hurla une autre infirmière

S'il vous plaît, moins de bruit. 

"Vérifie son pouls, et vite."

Étrange, j'ai toujours l'impression d'être endormie. Toutefois, je sens la présence de nombreuses personnes autour de moi. Ils en avaient sûrement assez de veiller sur un cadavre.

"Son rythme cardiaque revient petit à petit !"

J'ai fait une attaque cardiaque ? Ah bah d'accord.

Pourquoi ça ? Je vais attendre un peu avant de montrer un signe de vie, histoire d'écouter leur conversation. Que faire de plus, de toute façon.

"Je savais qu'elle s'en sortirait, c'est une fille forte !"

Merci beaucoup du compliment, je suis touchée.

Non sérieusement, est-ce que quelqu'un pourrait enfin me dire ce qu'il se passe ? Ce n'est pas bien compliqué non ? 

Les minutes passent, peut-être même des heures, je l'ignore. Ma notion du temps demeure vague. Je n'ai toujours pas obtenu des explications concernant ma situation.

Je décide alors d'ouvrir doucement un oeil. La lumière me brûle soudainement de l'intérieur, ma rétine semble s'incendier. Je peine à visualiser ce qui m'entoure. Tout semble blanc. La douleur est faible heureusement, mais bel et bien présente. Mes paupières sont lourdes de fatigue, comme si je venais de dormir une vingtaine d'heures de suite après une fête bien arrosée.

Après quelques minutes, j'arrive à peu près à voir une dame assise près de moi, et une chambre d'hôpital, simple comme toutes les autres. Je me sens comme emmaillotée par des milliers de tubes alors que seulement une dizaine d'eux constitue les alentours.

Toutes les autres personnes semblent parties. Il ne devrait pas y avoir des gens qu'on appelle "famille" ? Habituellement, il y a toujours des parents, non ? Pourquoi les miens ne sont pas là, auprès de moi ? 

Je dois vraiment être morte.

On effectue alors de multiples vérifications, je sens des mains se poser vivement sur mon cou ou mon poignet pendant ce que je pourrais juger une heure peut-être.

La petite personne que je suis ne réfléchit plus. Ma conscience reste endormie tandis que je suis physiquement "éveillée", mes yeux rivés au plafond blanc.

Soudain, l'infirmière qui était restée me demande alors :

" - Alors, comment te sens tu ?
   - Bien merci...

Ma volonté voulant m'arracher des mots fait de ma gorge un brasier. Elle était horriblement sèche.

   - Après deux ans, cela doit être étrange de se réveiller n'est-ce pas ?
   - DEUX ANS !? hurlai-je en sursautant sur mon lit

En voulant me relever, une douleur tiraillante vint me rallonger sur le matelas ferme, me figeant sur place. Mes muscles ne m'obéissaient pas, je ne sentais plus rien, comme si le reste de mon corps n'était plus que fragments épars.

Nothing Like UsWhere stories live. Discover now