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Ça va faire quatre ans maintenant que je suis à l'hôpital. Je ne parle pas. Je suis dans une chambre seul. Je vis ma vie malgré tout. Pourtant, je sais qu'on me garde ici pour une raison. Je sais qu'on me regarde bizarrement quand je passe. Pas seulement à cause de mon physique, mais aussi parce que je suis différent. J'en suis conscient bien sûr. Et ça ne me fait rien d'ailleurs. Je ne cherche pas vraiment à comprendre. Il y a toujours le "gosse" qui suit Médecin un peu partout. Je dis le gosse mais il est plus vieux que moi. Il est le seul à pas me montrer que je suis "étrange" sur son visage. Il ne parle pas non plus. Et je ne le vois pas souvent. Juste parfois, dans les couloirs. Mais comme il n'est jamais seul, c'est compliqué de m'en approcher. J'ai pas le droit de m'approcher de qui que se soit d'ailleurs. Seules les infirmières viennent me voir. Et je m'ennuie. Beaucoup. Beaucoup. Beaucoup. Je ne fais rien d'autre que tourner en rond dans l'hôpital, voir les infirmières, me nourrir et dormir. Ça sert à quoi? Pourquoi d'un seul coup, je me mets à penser à ça? Avant ça ne m'ennuyais pas tout ça. C'était même rassurant. J'ai dis que je ne parlais pas mais par moment je grogne. J'arrive quand même à m'exprimer. En fait, je peux parfois même trouver des mots et les dire. Mais c'est dur.
- Bonjour Aylin. Léo voulait te voir aujourd'hui. Ça fait un bout de temps qu'il n'était pas venu pas vrai? On peut pas dire qu'il en ai beaucoup le temps avec les patients de son père. fit Leila, l'infirmière que je vois le plus souvent. Léo... Je pouvais enfin être seul avec lui. Je l'aimes bien. Il ne parle pas et est plus âgé mais je l'aimes bien. On se fixa longuement, comme d'habitude. Le seul changement fut qu'il ouvrit la bouche et la referma, recommençant plusieurs fois comme s'il voulait parler et qu'au final, il se résignait. Je penchais ma tête sur le côté, lui faisant comprendre que je ne le comprenais pas. Il prit mes mains blessées et les porta à son cœur puis sur le mien. Je ne le comprends toujours pas. Alors il se lève et prend mon calepin de dessins, pour écrire. "Tu sais ce que tu as?" Je secoue la tête. "Je ne devrais pas, mais je te le dis quand même. Tu es différent. Tu es sois disant fou selon les médecins. Traumatisé. Mais je veux t'aider. Parce que je suis comme toi. Je n'ai pas le droit de quitter l'hôpital. Parfois je peux sortir de ma chambre. Toi, tu as plus de droits que moi. Tu pourrais venir me voir de temps en temps. C'est la chambre 69. Je dois te laisser. Viens me voir." Je récupérais mon calepin avec ce texte et lui partait, me lançant un regard profond avec un petit pincement de la lèvre inférieure.

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