Chapitre 18

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Je me retourne et aperçois Camille. "Je peux m'asseoir ?" me demande-t-elle. Je souris et acquiesce. Aucune de nous deux ne parle, nous nous contentons de contempler les étoiles qui illuminent le ciel. Je me sens bien, reposée.

"Ça fait combien de temps que tu es avec elle ?" me demande-t-elle.

Je suis surprise par sa question.

"Eh bien, ça va faire bientôt quatre mois," lui dis-je.

"Oh, c'est récent," me dit-elle.

"Oui, mais on était tout le temps fourré ensemble alors on a beaucoup partagé de choses..."

"Je vois... Sinon, tu as remarqué que Marc te regardait tout le temps ? Non pas que ça me dérange, mais vu que tu es en couple..."

"Ah non, je ne savais pas," dis-je en riant. "Pourtant, il ne fait que te regarder et il n'est pas le seul."

Nous rions toutes les deux.

"Eh bien, il n'a aucune chance puisque je ne suis nullement intéressée, et puis, comme on dit, je suis de l'immeuble d'en face," dit-elle en ayant son plus beau sourire gravé sur son visage.

"Comment ça ?" dis-je, intéressée.

Mais qu'est-ce qui me prend ? Il faut vraiment que j'arrête de m'intéresser à elle. J'AI UNE COPINE, BORDEL ! Je ne peux pas lui faire ça. Elle est trop amoureuse, et puis on est bien toutes les deux.

"Eh bien, disons que je suis lesbienne."

Je ne m'attendais pas à ça. Je reste sans réponse et me contente de regarder à nouveau les étoiles. Un espoir naît en moi. Je suis contente d'un côté puisque je peux être son style et... Et rien du tout. Je ne dois pas tromper ma copine !

Elle ne bouge pas, elle continue de me fixer. Je sens son regard posé sur moi, qui fait des aller-retours entre mon visage et mon corps. Étant gênée, je lui dis que je vais rentrer à l'intérieur. Elle reste encore cinq minutes dehors et nous rejoint. Nous dansons, buvons, rigolons. Certains fument, d'autres s'embrassent et regretteront le lendemain d'avoir abusé de certaines substances qui leur ont fait perdre la raison.

Je décide de les faire tous dormir chez moi quand je vois dans quels états ils sont, et puis, ce n'est pas la place qui manque ! Étant les seules sobres présentes dans la pièce avec Camille, du moins à peu près sobres, nous décidons d'installer les matelas au sol après les avoir nettoyés un minimum et avoir rangé les bouteilles vides qui traînaient aux quatre coins du salon. Il n'y avait pas assez de matelas pour tout le monde, alors nous allions devoir nous mettre par deux. Heureusement qu'il s'agissait de matelas deux places, du moins pour certains...

Bien sûr, tout le monde avait choisi. Il ne restait que Marc ou Camille. Il était hors de question que je dorme avec Marc, qui était bourré et qui faisait des avances à toutes les filles présentes. J'allais donc dormir avec Camille.

Je me glisse doucement sous la couverture, en faisant attention à ne pas la toucher accidentellement. Camille se tourne vers moi et me sourit timidement avant de fermer les yeux. Je suis partagée entre la satisfaction de dormir à côté d'elle et la culpabilité de tromper ma copine.

Je finis par m'endormir, épuisée par cette soirée mouvementée. Mais au milieu de la nuit, je suis réveillée par des bruits venant du salon. Je me redresse brusquement, alerte. Camille ouvre les yeux, surprise, et me regarde avec inquiétude.

"On dirait qu'il y a quelqu'un dans le salon", chuchotais-je.

Camille se redresse à son tour, le visage crispé. On entend des murmures et des rires étouffés. Je me lève doucement, essayant de ne pas faire de bruit, et me dirige vers la porte de la chambre. Camille me suit en silence.

Quand j'ouvre la porte, la lumière du salon m'éblouit. Je cligne des yeux et cherche des yeux la source des bruits. Je vois Marc, qui est en train d'embrasser une fille à moitié nue sur le canapé. D'autres personnes sont allongées sur les matelas, endormies ou complètement ivres.

Je me retourne vers Camille, qui a l'air de vouloir partir.

"On devrait peut-être rentrer chez nous", dit-elle, sa voix tremblante.

Je suis d'accord, mais je suis également inquiète pour les autres personnes qui dorment ici. Je décide d'aller réveiller les plus sobres pour qu'ils aident à ramener les autres chez eux.

Après quelques minutes, j'ai réussi à réveiller trois personnes qui m'ont aidée à transporter les plus ivres hors de l'appartement. Camille nous a aidés en apportant des couvertures et en ouvrant la porte de l'immeuble.

Finalement, nous sommes tous sortis de l'appartement, et je me suis excusée auprès de Camille pour cette soirée chaotique.

"Ce n'est rien, ça arrive", m'a-t-elle répondu en souriant.

Je suis soulagée qu'elle ne m'en veuille pas. Nous avons marché en silence jusqu'à son immeuble, où elle m'a remerciée pour cette soirée et m'a souhaité une bonne nuit.

Je suis rentrée chez moi, épuisée et pleine de culpabilité. Je me suis glissée dans le lit à côté de ma copine, qui dormait paisiblement. Je me suis endormie rapidement, mais j'ai rêvé de Camille toute la nuit.

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