Happy ending. [Muke]

Chapitre treize.

On se demande souvent si tout va bien. On se demande souvent  si un jour ça va aller, si un jour on pourra toucher le bonheur du bout des doigts et on se perd dans ce genre de pensées. On se perd et on se noie, sans jamais pouvoir sortir la tête de l'eau et on y reste, faisant de l'apnée volontaire jusqu'à lâcher et laisser ses poumons se remplir d'eau en touchant le fond.

Je suis resté sur mon lit, un instant, assit. C'était le lendemain du match, je suis resté sur mon lit abasourdit par le message que je venais de recevoir. J'étais dans un état second, fixant mon téléphone. Pourtant, aujourd'hui Calum m'avait ignoré, même pas un regard de dégout.

De « Calum. »: Merci pour les mois de bonheur que tu as pue me donner, mais désormais je n'ai plus besoin de toi j'ai trouvé quelqu'un de mieux, beaucoup mieux même. Je n'ai plus besoin de toi Lucas. Au revoir.

Je suis resté devant mon téléphone jusqu'à que les larmes montent dans mes yeux. J'avais la rage, la haine, mon visage tremblait alors que je ne bougeais pas, la colère faisait battre mes tempes plus vite et une sueur froide coulait dans mon dos, pour me rappeler que j'étais encore un humain. Alors c'est bon ? Je n'ai plus personne, vraiment plus ? Je n'ai plus personne à qui tout raconter, plus personne à câliner, plus personne pour me câliner, plus personne qui puisse me consoler et que je puisse consoler en retour, toute ces années partis en fumée grâce à quelques mots, quelle tragédie. La solitude m'envahissait, elle prenait possession de mon corps, encore une fois mais elle revenait plus forte.

Je n'avais plus personne.

C'était un moment de la journée où seul ma lampe de chevet m'aidait à combattre l'obscurité, Jack était couché depuis bien longtemps et heureusement pour moi sinon il m'aurait vu dans cet état épouvantable. Michael devait surement être partit depuis un bon moment, il allait voir ses putes et les baiser, tant dis que moi je travaillais pour essayer d'avoir un avenir. Ironie du sort. Il ne fait rien, mais à un avenir tout tracé. Je travaille, et mon avenir et brouillé. Je me suis levé d'un pas nonchalant laissant mon lit défait. Si personne ne voulait de moi, je n'en voulais pas non plus, je devais me détruire, petit à petit, lentement.

Je suis allé à la salle de bain, mes pieds sur le carrelage froid de la nuit. Quelques perles coulaient sur mon visage mais je ne ressentais rien sauf peut-être, une énorme vide en moi, juste du vide encore et encore. Je me suis fermé, pas à clé se n'était pas vraiment utile et j'ai pris mon rasoir. Je l'ai regardé, lentement, quelques minutes et j'ai détaché une lame de celui-ci. C'était cela la solution, me détruire en me coupant, me faire du mal et recommencer. C'était comme une évidence ce soir là, il y avait trop de mal-être, trop de colère envers moi même. C'était ma faute. Ce soir j'étais tellement bouleversé que je ne savais plus ce que je faisais. J'étais un mélange de colère et de malheur.

Puis sans réfléchir j'ai planté la lame de rasoir dans mon avant-bras et j'ai tracé un trait, épais, puis j'en ai tracé un autre au dessus du lavabo alors que je tremblais, alors que mes sanglots se faisaient un peu plus bruyant sans vraiment l'être. J'ai levé le visage et je me suis regardé. Je voyais une personne fatiguée, une personne qui a perdu tout espoir.

Je voyais une personne brisée par la réalité.

J'ai continué à tracer des traits et je voyais mon sang s'écouler dans le lavabo, il n'y en avait pas beaucoup, mais assez pour laisser une trace rougeâtre, et j'y ai trouvé un plaisir malsain mais une voix ma sortit de mon chaos intérieur laissant ses paroles trainer dans ma tête.

« Luke putain, t'aurais pas vu mes chaussures ? Je suis en retard je te signale ! Elles étaient juste là dans l'entrée et c'est toi qui est censé faire le ménage alors je sais pas où tu les as mise mais tu vas me les retrouver sinon je... » Michael venait d'ouvrir la porte de la salle de bain me trouvant tout tremblant, en train de faire une crise de panique. « Putain Luke... Putain de merde qu'est-ce que tu fous ? »

Sa voix me parut lointaine et l'air manquait à mes poumons. J'étais en train de me noyer une bonne fois pour toute. Mon corps était secoué de tremblements incontrôlables et les sanglots ne voulaient plus s'arrêter. J'avais du mal à tenir debout, mes jambes me lâchant. Tout était flou autour de moi, j'avais beau essayer de calmer ma respiration je n'y arrivais pas, j'étais tombé dans un tourbillon infernal. Je laissai tomber ma lame alors qu'elle fit résonner un bruit sourd dans ma tête. Il venait de me rattraper, juste avant que ma tête ne percute le sol, s'élançant à genoux contre moi. Il regarda mes poignets rougit par mes actes avant de me serrer contre lui alors qu'il s'asseyait sur le sol.

« Luke... il faut que j'appelle une ambulance, tu ne peux pas rester comme ça. » Il chuchota et je secouai la tête de droite à gauche.

« Non... pas-pas l'ambulance... Michael, s'il te plait. » Il passa sa main dans mes cheveux alors que je recherchais l'air.

On resta longtemps comme ça le temps que je me calme, le temps que je reprenne mes esprits envolés depuis que j'avais lu le message de Calum. Il m'avait dit des mots doux qu'il avait déposé dans le creux de mon oreille alors que je m'accrochais à son t-shirt comme à ma vie. Il n'avait pas bougé d'un poils, il avait juste continué à me serrer encore et encore et j'aurais voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Au bout d'un moment j'allais mieux, ma respiration était redevenu régulière et mes yeux me piquaient, je devais être affreux. Michael m'écarta un peu de lui avant de me regarder.

« Pourquoi tu ne m'as rien dit Luke ? J'aurais pu t'aider avant que tu en arrives là. » Il prit doucement mon poignet entre ses doigts alors que je baissais le regard.

« Michael, tu vis toi ? » Il hocha la tête. « Moi, je survis. Et survivre c'est de la merde, tu passes tes journées dans le noir en te demandant si un jour ça va aller. » Ma voix se brisa. « Je n'ai plus personne Michael, plus personne. Je suis seul. »

Et il me tira à nouveau dans un câlin alors que je cru voir une larme dévaler sa joue et il déposa des baisers sur mes coupures qui provoquèrent de délicieuses brulures sur mes poignets.

/!\ Pas de chapitre la semaine prochaine :c /!\