Charliy Castle

25.

Nous sommes mardi, il est 7:00, Luke ronfle et je me demande si j'ai bien fait de venir ici.

Je me lève et vais déjeuné, seule, dans la cuisine. Puis me prépare dans la salle de bain près de la chambre où roupille tranquillement Luke. Sans pression celui-là, mais vraiment aucune. Quand il se decide enfin à sortir du lit, j'enfile mon manteau et lui passe devant en faisant mine de ne pas le voir. Mais il me retient par la manche.

-Attends, commence-t-il, je dois vraiment t'expliquer quelque chose. Cette fille, elle est rien pour moi, c'est toi que j'aime...
-Ouais, tu as dû lui sortir tout le contraire, dis-je.
-Non mais sérieusement, elle est directrice d'une agence de marketing du coin. Elle m'a proposé d'aller boire un verre et j'ai cru bêtement qu'elle pouvait m'offrir un poste quelque part.
-Un seul verre?
-Bon d'accord, peut-être un peu plus, bref. J'ai bien vu qu'elle me draguais et j'ai rien fait car...
-Car? Vas-y continue je t'écoute.
-Car je suis un véritable idiot et que je n'aurais pas dû accepter ses avances. Je t'en pris Charliy, pardonne-moi. Je t'aime.

C'était trop facile, mais ça marchais.

-D'accord, excuses acceptées. Bonne journée.
-Attends! S'exclame-t-il.
-Quoi encore?
-Un baiser avant de partir? Demande-t-il.
-Tu n'as qu'à aller lui demander, repondis-je.
-D'accord, j'ai compris, dit-il amusé.
-Bonne journée, répétais-je avec un magnifique sourire hypocrite collé au visage.
Le temps est gris , maussade et je n'ai pas envie d'aller travailler, les secondes sont horribles et ne parlont pas des premières et terminales. Sans compter que certain d'entre eux sont plus vieux que moi et qu'il est difficile de se faire obéir et respecter dans ses conditions. Je flâne et ne vois pas le temps passé. Arrivée au lycée, le proviseur m'attend de pied ferme devant le bâtiment.
-En retard mademoiselle Castle. Vos élèves vous attendent en salle de permanence.
-Pardon monsieur, dis-je en passant devant lui. Je ne le serais plus.
-Il y a intérêt mademoiselle,.c'est avec bonne grâce que je vous ai offert ce poste alors que vous n'étiez même pas diplômée d'université. Ne me décevez pas. J'aimerais vous voir dans mon bureau après les cours.
-J'y serais, repondis-je. Bonne journée monsieur le proviseur.
-À vous aussi, ajouta-t-il en se tournant de l'autre côté.