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J'ouvris avec peine les yeux, sentant mon corps me faire atrocement mal. Je sentis mes poignets me brûler, sans parvenir à les bouger ; ils étaient liés à une poutre à laquelle j'étais attaché, les pieds ne touchant pas le sol.

Je me souvins de l'attaque du convois, de ma transformation en loup... Je baissai les yeux, qui ne voyaient pas grand chose, et vis que l'on m'avait remis mon t-shirt et mon pantalon, mais mes pieds étaient pieds nus.

Je soupirai ; une douleur sourde me martelait la tête. Mes yeux s'habituèrent, et je pus enfin voir correctement. Je me trouvais dans ce qui semblait être un camp de rebels. Je voyais des gens vaquer à je ne sais quelles occupations, parfois me dévisageant avec mépris ou pitié. Je reconnus de nombreuses énergies de sangs mêlés ; pourquoi m'avaient-ils attaché ? A la base, j'étais moi-même prisonnier, et je suis un sang mêlé...

Je vis Wellan, les mains liés dans le dos, venir vers moi ; une femme, celle que j'avais vu avant de perde connaissance, marchait derrière lui.

– Wellan, marmonnai-je soulagé, tu es en vie.

– Plus pour longtemps mon ami, dit-il avec un petit air triste.

– Quel triste spectacle, se plaignit la jeune femme. Vous êtes bien pathétiques.

Elle s'approcha de moi, et passa sa main dans mes cheveux, afin de dégager mon visage.

– Mais qu'avons-nous là ?, s'exclama-t-elle. Le fils du trop célèbre Adrian Elros ; Lassa Elros ! Dis-moi gamin, on pensait réussir à nous prendre au piège ?

– Ce n'était pas notre but, commençai-je.

– Oui oui, je sais, ton copain ne cesse de me le repeter, s'exaspéra-t-elle. Mais ce qui m'étonne le plus, c'est que le fils du grand Elros, est un sang mêlé ! Il faut avouer que c'est innatendu de la part d'un salopard qui hait les Surnat' et tous ce qui s'en rapproche. Et comment a-t-il réagit la première fois que tu lui as annoncé ?

Je ne répondis évidemment pas, serrant les dents.

– Oh ! Il n'est pas au courant ? Voilà qui est bien amusant! Crois-tu que si on lui envoie une demande de rançon avec écrit " salut vous saviez que votre gamin était un sang mêlé ? ", signé les rebels, il réagirait bien ?

– Je vous defends de faire cela, dis-je faiblement, car nous ne sommes nullement contre vous.

– Ah ! Vraiment ? Qu'est-ce qui me dit que vous dites la vérité ? Vous avez voulu nous tendre un piège.

– Ce n'était pas censé se passer comme ça, intervint Wellan. Nous devions au départ, les empêcher de vous attaquez et nous avons échoués.

– Blablabla ! Vous pouvez dire ce que vois voulez, je ne vous croirais pas. Je n'ai que faire de vos excuses ; vous allez mourir, et ta jolie tête blonde sera envoyée à ton papa adoré, me dit-elle avec un sourire carnassier.

Elle nous adressa un clin d'oeil et commença à s'éloigner lorsque Wellan tira sa dernière carte.

–Vous allez commettre une bien grave erreur, car Lassa est sous Sa protection.

Elle se stoppa, comme si il venait de dire quelque chose d'interdit. Je ne comprenais pas.

– Elle l'a pris sous son aile, et l'homme qui s'est infiltré, c'est bien vous qui l'avez envoyé non ?

– Vous y étiez..., murmura-t-elle. Et non, cet homme n'était pas des notres, nous ne sommes pas du côté des morts.

– Comment va-t-elle réagir lorsqu'elle apprendra que son protéger s'est fait tué par ceux qui sont censés être ses allies ?, continua-t-il parfaitement calme.

Je commençais à comprendre où il voulait en venir.

– Kaliska Elenwë, ajouta-t-il. Vous n'avez qu'à la contacter.

– Croyez-vous sincèrement que nous en sommes capable ? C'était à peine si nous savions qu'il en restait un, Surnaturel...

Elle me regarda longuement, en pleine réflexions. Ses cheveux bonds, attachés en une multitudes de tresses, s'agitèrent avec le vent. Je soupirai, commençant à en avoir assez d'être attaché ainsi.

– Libérez-le, dit-elle à un homme.

Celui-ci hésita, et elle lui fit signe de s'exécuter. Elle détacha les mains de Wellan, et demanda à ce qu'ils amènent les autres. Je vis Derek et Marek, et fus heureux de les voir en vie.

Je me frottai les poignets, une fois libéré, brûlés par les cordes qui les avaient maintenu attaché.

– Bon, soupira la femme, et maintenant on fait quoi ?

– J'allais justement poser la même question, maugréa Derek.

– Vous nous laissez partir, on vous recontactera, déclara Wellan.

– Comment pouvons-nous être sûr que vous êtes bien de notre côté ?, demanda-t-elle.

– Et bien Ania, sourit Wellan, tu n'as pas trop le choix.

La jeune femme s'immobilisa, effarée. Wellan la salua d'un geste de la main et me fit signe de me dépêcher. Je me tournai vers la femme.

– Je vous promets de faire tout mon possible pour vous venir en aide, dis-je.

Elle hocha la tête, visiblement troublée, et me fit signe de partir.

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