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 Je me dépêchai de me rendre jusqu'à la cellule de Kaliska. Évidemment, elle s'y trouvait, assise parterre, visiblement perdue dans ses pensées. J'ouvris la porte, et me mis face à la vitre. Elle leva les yeux vers moi ; je devais avoir une mine affreuse, avec des traces de sang sur les oreilles et les cheveux en batailles, mais elle ne fit aucune réflexion, sans doute, qu'elle savait déjà tout.

– Kaliska, j'ai tout vu, la mort, la destruction... Et...

– Non, me coupa-t-elle. Tu n'as rien vu ; cela n'en est qu'une infime partie, le vrai désastre est bien plus important... L'erreur de ton père fut tout de même d'avoir provoqué les Surnaturels...

– Ce n'est d'ailleurs pas sa seul faute, mais, j'ai vu quelque chose d'horrible, qui n'a rien à voir avec mon père...

– Une âme de surnaturel...

– Exacte, qu'est-ce ?

Je ne comprenais pas pourquoi Kaliska avait un regard si mélancolique ; elle n'était pas comme ça lorsque j'étais parti. Que s'était-il passé ?

– Une âme de Surnaturel... Celle que tu as vu, est la vrai nature d'un Surnaturel. Car leur but était de corrompre la race humain, pour qu'à leur mort, ils règnent sur un peuple aveuglé par leur corruption.

– C'est horrible !, m'écriai-je.

– Voilà pourquoi beaucoup ne les aimait pas. Nous ne sommes tout de même pas tous comme ça...

Je réfléchis un instant ; j'avais largement dépassé le délai que m'avait laissé Wellan, je devais donc me dépêcher.

– Je vais te faire sortir de là Kaliska, dis-je en saisissant une chaise.

Je la projetai sur la vitre, mais elle s'immobilisa dans les airs. Kaliska fixait la chaise, concentrée.

– Je t'interdis de faire ça, tu n'en as pas le droit, me dit-elle. Tu n'es pas à Oregon, tu n'as pas tous les droits.

– Et alors ?

– Alors, je refuse que tu me libères.

– Tu te rends compte de ce que tu dis ! Tu vas crever dans cet endroit, tu ne peux pas y rester !

– Je te demande à présent de partir, j'ai pris une décision, et je t'interdis de t'interposer.

Soudain, deux hommes défoncèrent la porte, suivit de Wellan et Martha. Elle me hurla je ne sais quoi, j'étais encore trop choqué par la réponse de Kaliska. Les deux gorilles m'attrapèrent par les bras, et me tirèrent hors de le pièce. Juste avant que je ne sorte, je vis Wellan faire un signe de la tête à Kaliska, et celle-ci lui répondre.

Je cessai de me débattre ; comment se connaissaient-ils ?! On ne me donna aucune explication et on me ramena à l'avion.

Celui-ci décolla aussitôt après l'entrée de Wellan. Il s'assit en face de moi, et me lança les clés des menottes que l'on venait de me mettre. Je les rattrapait en lui jetant un regard interrogateur, et les retirai.

– Comment connaissez-vous Kaliska ?, demandai-je, contrarié.

– Et bien, l'année dernière, on m'a envoyé sécuriser le complexe, car il y avait eu une intrusion, et j'ai sympathisé avec elle.

– Avec l'ennemi ?

– Vous vouliez bien la faire évader. Et puis, elle a un point de vu de toutes ces conneries dignes d'un dirigeant.

J'hochai la tête, et me dis que je devais tout entreprendre pour la faire libérer. Personne ne parla pendant un bien long moment, et je ne cessais de réfléchir à ma situation. Je jetai un coup d'œil aux trois soldats qui m'avaient été présentés, et un sourire étira mes lèvres.

– Messieurs, en avez-vous vraiment assez du gouvernement ?, demandai-je.

– Vous croyez vraiment qu'on va vraiment dire ce que l'on pense ?, m'interrogea Marek. On tient à notre peau, vous êtes de fils de notre boss quoi...

– Mais je vous apprécie, dis-je, et je ne suis pas du genre à trahir qui que ce soit.

– Pourtant, vous trahissez votre père en faisant cela, remarqua Derek.

_ Mais non, mais non.

Wellan eut un sourire énigmatique, et rajusta son arme.

– Vous avez du cran gamin, me dit-il. Oui, je déteste le régime politique et la façon de penser de votre père. Je ne vois par contre pas comment vous expliquer pourquoi. Les deux petits aussi, mais pour d'autres raisons.

  – Cela vous intéresse-t-il de sympathiser avec le fils du président qui n'aime pas du tout ce qu'il fait ?

Le commandant eut un mouvement de surprise, et les deux soldats se regardèrent perplexe. Wellan se tourna vers moi, et me tendit sa main.

  – Pourquoi pas ? Vous avez besoin d'informateur au sein de l'armée, et nous au sein de la politique, me dit-il.

Nous échangeâmes une poignée de main, ainsi qu'avec les deux autres soldats.

SurnaturelleWhere stories live. Discover now