LIAISON DANGEREUSE

Chapitre 4: Perte de contrôle

Il se passa deux heures et quart avant que Malefoy ne se réveille enfin. Et pourtant, Hermione n'avait pas bougé d'un centimètre, assise sur le sofa de la salle commune, attendant avec patience et calme le réveil de son colocataire. Elle ne bougea presque pas lorsqu'il sortit de sa chambre : elle tourna sa tête lentement et le regarda du coin de l'œil. Lui, était encore titubant, les cheveux décoiffés, d'énormes cernes en dessous des yeux, les bras et le dos douloureux, sûrement dû à une mauvaise position dans son lit. Il fixa Hermione avec de petits yeux comme pour mieux la voir, puis lui adressa un petit signe rapide et embarrassé de la tête en guise de remerciements se dirigeant vers la salle de bain, pour prendre une douche... froide. Hermione, quant à elle, semblait avoir attendu ce signe précis pour se lever et se diriger tout de suite vers sa chambre, l'air très satisfaite.

Une semaine, puis deux passèrent sans que l'un ou l'autre ne s'adressent la parole. Une certaine routine s'était installée entre eux, ils évitaient même de se regarder et rentraient à des heures précises où ils étaient sûrs de ne pas se croiser. La torture qui leur était infligée restait leurs rondes ensemble les mardis et jeudis soirs à travers une bonne partie du château, où ils devaient vérifier les endroits les plus dangereux du château, qu'ils semblaient maintenant connaître à la perfection.

Pour chacun, vivre avec l'autre était certainement la pire chose qui leur soit arrivée. Ils ne pensaient même pas se revoir pendant l'année. Malefoy pensait rester auprès de son père et de sa mère au Manoir, suivant les ordres du Seigneur des Ténèbres, et même lorsqu'on lui a ordonné de revenir à Poudlard pour des raisons qui lui seraient communiquées plus tard, il pensait qu'il ne verrait même pas Potter et sa bande. Quant à Hermione, elle avait passé des heures à essayer de convaincre Harry que Ron et elle lui seraient très utiles dans sa quête pour les Horcruxes. Mais Harry avait été catégorique sur le sujet, il partirait seul quand il estimera être le bon moment. Ginny et lui n'osaient même pas se regarder pendant la journée, mais Hermione les soupçonnait de se retrouver tard le soir dans la Salle sur Demande. Mais elle n'en disait rien à Ron de peur qu'il rentre dans une folle rage accusant Harry de faire du mal à sa petite sœur...

Malgré leurs efforts pour s'éviter pendant la journée, Drago et Hermione arrivaient par moment à se croiser, et comme s'il fallait que ça se fasse, comme une sorte d'automatisme, ils en arrivaient toujours, baguettes en main, aux insultes et aux regards furieux. Ernie et Padma avaient pris l'habitude de ne plus être la Salle Commune à ses heures-là, pour éviter Malefoy, bien sûr, mais aussi pour ne pas devenir un dommage collatéral lors de leurs bagarres.

Un soir, alors qu'Hermione accusait Malefoy de ne pas être juste dans les retenues qu'il donnait aux plus jeunes élèves de l'école, le ton monta encore une fois :

"Je n'ai aucun compte à te rendre Granger !

- Tu en as à rendre à l'école, Malefoy ! Tu traites ces gamins comme des Elfes de Maison, ils ne sont pas à tes ordres ! s'indigna Hermione.

- Ce que tu peux être rabat-joie, un vraie Miss « parfaite », rétorqua-t-il. Eh bien, je vais te dire quelque chose Granger, les Sang-de-Bourbes comme toi ne devraient même pas tenir un poste de Préfète–en-chef ! Dans quelques mois, tout ça va changer... Et là, tu me supplieras à genoux de t'épargner !

- Comme si tu étais capable de tuer quelqu'un ! se moqua Hermione, Je parie que Voldemort ne doit pas être très fier de toi... j'éviterai de faire le malin à ta place...

- Tu es folle de prononcer son nom ! hurla Malefoy. Toi et Potter, vous vous prenez vraiment pour les sauveurs de notre monde ! Réagis, Granger, vous allez tous mourir !

- Eh bien, au moins on se sera battu contre des salauds de ton espèce avant...

- ENDOLORIS ! s'écria Malefoy.

- PROTEGO ! lança Hermione avant de le gifler de toutes ses forces.

- Ha ! ricana Malefoy en se redressant, Et c'est comme ça que tu comptes nous arrêter !"

Hermione s'avança encore plus près de lui, et lui dit d'une voix grave :

"Et toi, tu crois vraiment qu'en embrassant une Sang-de-Bourbe, tu vas les éliminer plus vite ? dit-elle sur un ton provoquant, Ou peut-être penses-tu qu'après les avoir toutes violées, tu rendras leur sang plus pur ?

- Je t'interdis de dire ça, Granger ! s'emporta-t-il.

- Tu dois te sentir sale, Malefoy ! Si ton père savait que tu as osé me toucher...

- Il ne le saura jamais, rétorqua sèchement Drago.

- Je pourrais lui dire.

- Tu n'as pas intérêt."

A ses paroles, il s'était rapproché d'elle. Il avait les traits tirés par la colère et Hermione eut un mouvement de recul. Elle n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle ressentait le besoin de le provoquer, alors qu'elle savait très bien de quoi il était capable.

Quant à Drago, il ne supportait pas au fond de lui qu'elle l'insulte et lui résiste, mais pourtant, à ce moment précis, il n'avait pas la moindre envie de lui faire du mal. Il resta figé, toujours cette même expression de colère sur le visage, puis ses yeux parcoururent les courbes du corps d'Hermione. Il se mit à trembler, puis à avoir très chaud. Des gouttes perlaient sur son front et il ferma les yeux comme pour s'enlever les images qui venaient de traverser son esprit. Il les rouvrit et Hermione, plantée devant lui, qui arborait une expression de surprise et, pensa-t-il, sûrement de dégout vis-vis de son comportement étrange.

Il recula, se passant les deux mains dans les cheveux, l'air ahuri et affolé, puis murmura :

"Qu'est-ce qu'il m'arrive... ?"

Puis il courut vers sa chambre le plus vite possible, claquant la porte derrière lui.

Hermione resta là, hébétée, ne sachant pas si elle devait bouger ou attendre qu'il revienne pour finir la dispute. Il l'avait regardé comme jamais, parcourant des yeux son propre corps, comme si elle avait été complètement nue devant lui... Elle se sentait... étrange, mais bizarrement frustrée... et lui en voulait de s'être défilé. Rien auparavant ne lui avait fait cet effet-là.

Malefoy prenait pour la énième fois en quelques semaines une douche très froide. Les mains appuyées sur la paroi de la douche, la tête baissée et ses cheveux blonds mouillés tombant sur son visage, il ne bougeait plus, laissant l'eau le purifier. La gorge serrée, il se mit soudain à sangloter et tomba à genoux dans la douche. Il tapa alors du poing contre le sol et marmonna, en larmes :

« Qu'est-ce qu'il m'arrive... qu'est-ce qu'il m'arrive ? »

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