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Le Rêve

La lune illuminait la noirceur de la cité. Dans un parking sombre, dont seuls quelques rares lampadaires et le satellite naturel de la Terre éclairaient les environs, un homme s'énervait, bouillait de colère, de rage, de violence. En face de lui, la peur commençait à prendre possession d'une femme : elle tentait de lui faire comprendre qu'elle était désolée mais qu'elle était attendu et devait partir. Ce n'était certainement pas vrai, mais tout le monde s'en fichait, les faits étaient là : l'homme en voulait à la femme et celle-ci cherchait en vain à fuir.

Les contours se firent plus obscures, l'espace changea autour des personnages, il ne resta bientôt plus qu'un flou, au fond, reflétant les couleurs de la ville. La lumière était éloignée des protagonistes et pourtant l'éclairage les illuminait, offrant un dégradé de couleur entre le bleu et le rouge à la fois chaleureux, à la fois glacial. On ne savait que penser de ce décor.

La pluie s'ajouta au cadre, le sol fut submergé, les luminaires de l'agglomération se reflétaient dans l'eau.

L'homme vira à l'écarlate et frappa la femme qui tomba à terre, faisant virevolter son sac à main et retomber quelques mètres plus loin. La femme rampa vers celui-ci mais l'homme s'écharnait sur elle. Enfin, la femme atteignit sa besace et en sortit, sous les coups de son agresseur, une arme à feu qu'elle pointa sur l'homme. La femme pleurait, son maquillage coulait sur ses joues, ses cheveux blancs lui cachaient un œil et collaient à sa peau. L'homme réagit immédiatement et sortit son propre révolver, caché jusque-là dans son dos. Il tira sur sa victime avant qu'elle n'eut le courage, la volonté véritable, de tuer son meurtrier.

Et la vie de quitter le corps féminin.

*

Jean Dupond se réveilla soudain en sueur, la respiration haletante. Il s'assit dans son lit et tenta d'oublier sa vision, puis il regarda l'horloge et remarqua qu'il était temps de se lever. Le pressentiment venait d'être oublié.