Chapitre 1

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Ils ont enfin trouvé un coupable. Après 3 ans à m'ignorer, à faire comme si je n'étais rien d'autre qu'un portrait dans cette maison, ils ont enfin daigné me parler. Maman est venue me trouver ce matin, alors que j'étais plongée dans la contemplation du plafond de ma chambre. J'adore m'allonger sur le sol froid de ma chambre et juste vider mon esprit, ne penser à rien. Elle m'a annoncé que je devais partir. Qu'elle ne supportait plus de me voir ici, agir comme une morte depuis 3 ans, refuser d'avancer et de tourner la page. Elle a ajouté que tout été de ma faute, et que j'aurais mieux fait de mourir à sa place. Inutile de le préciser, c'est bien la seule chose que je me répète tous les matins en me levant. "J'aurais dû mourir à la place de Marc".

*

Maintenant, je marche sur Highland Street. A moins que ce ne soit District? Peu importe, je me sens bien. Les voitures roulent à une vitesse impressionnante ici, et elles klaxonnent toutes en me dépassant. Il fait totalement noir, et je viens de finir la dernière gorgée de ma bouteille de vodka. Voilà, j'y suis. Je grimpe sur le rebord du pont. Au loin, les lumières de San Francisco se reflètent sur l'océan. De là ou je suis, je peux contempler toute la côte Américaine. En dessous de moi, la circulation est encore dense, m'assurant une mort certaine. Depuis le temps que je veux faire ça. J'avoue ne jamais vraiment avoir eu le courage d'aller jusqu'au bout, mais je pense que les mots de ma mère, ma propre mère, ont suffi à m'achever. J'ai essayé de me battre, d'oublier, de tourner la page. J'ai vu des psys, j'ai bu de l'alcool, je suis sortie avec mes "amis", j'ai couché avec des inconnus, j'ai même pris de la drogue. Mais rien, absolument rien n'a réussi à faire passer cette horrible douleur qui comprime ma poitrine. La rage que j'entretiens envers moi même est bien plus forte que tout. Alors j'estime avoir assez souffert. Je pense mériter un peu de répit, en mettant fin à mes jours. Alors que je balance la bouteille et m'apprête à la suivre, j'entends des pneus crisser derrière moi. Je n'ai pas le temps de me retourner que quelqu'un m'agrippe par les hanches et plaque sa main sur ma bouche pour ne pas que je crie. Ce geste me donne presque envie de rire, qui pourrait bien m'entendre d'ici de toute façon? Complètement saoule, je suis incapable de me défendre, l'inconnu me balance alors dans son coffre, m'assommant au passage.

*

J'ai tellement mal à la tête. Je suis habituée aux migraines mais là, c'est bien pire. Sans même prendre la peine de voir où je suis, je m'allonge sur le sol bétonné, et le froid agit immédiatement sur mon crâne endolori. Une fois la douleur légèrement contrôlée, j'ouvre les yeux pour analyser la pièce. L'endroit est noir, humide et flippant, ambiance vieux cachot. J'aperçois un lit à ma droite, qui semble peu confortable. Il n'y a pas de fenêtre, rendant le lieu encore plus bizarre. Enfin, je crois que le plus bizarre, c'est l'état dans lequel je suis. Je n'ai pas peur, non, je suis juste agacée. Agacée d'avoir été dérangé dans un tel moment, alors que j'allais enfin être libre. Je suis interrompu dans mes réflexions par la porte s'ouvrant avec fracas, sur... comment dire? L'être le plus sexy et désirable que je n'ai jamais vu. Mes hormones n'ayant pas fonctionnées depuis plusieurs mois entrent en ébullition quand ses beaux yeux châtains entrent en contact avec les miens. Son corps, fin et sculpté à la perfection est magnifiquement bien mis en valeur par son t-shirt noir. Ses cheveux courts lui donnent un effet négligé qui s'accorde parfaitement avec son air de Bad-boy. Il s'approche à grands pas de moi et lance, avec un petit sourire en coin:

-Bien dormi?

-Sérieux? Non, j'ai...

-Je m'en fou en fait, je disais ça comme ça.

-Oh.

Sa réplique me coupe, et je ne sais même pas quoi répliquer. Il s'apprête à repartir mais je l'arrête.

-Eh attends!

-Quoi?

-Tu comptes partir comme ça, sans me donner la moindre explication?

-Ouais.

-Qu'est-ce que je fous ici? T'as pas eu l'impression de m'interrompre?

-Non.

Je soupire. Il ne se foutrait pas un peu de ma gueule lui?

-J'ai envie de pisser.

-Merde, tu fais chier!

-Excuse-moi d'être une fille avec une petite vessie.

Il me sourit, amusé, et quitte vraiment la pièce.

Je n'ai jamais été du genre à me laisser faire, et surtout je n'ai jamais été du genre à avoir peur. Ce trait de caractère s'est accentué après la mort de Marc, parce que je me mettais en danger volontairement. Je lançais des défis à mes amis, j'adorais prendre des risques. Je pense que mon seul but en faisant ça était de ressentir quelque chose. J'avais envie de ressentir autre chose que cette tristesse et ces remords quotidiens. Mais j'ai vite compris que ce serait impossible. Alors, peu importe qui est cet homme, peu importe qu'il soit dangereux, violent, fou ou autre, je n'ai pas peur, et je ne compte pas le laisser avoir le dernier mot. Après tout, je n'ai plus rien à perdre.

Je n'ai aucune notion du temps. Je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, je ne sais pas quel heure il est. Il m'a évidemment enlevé mon portable, ma montre et même mon manteau. Je me retrouve donc en sweat en plein mois de Février, autant vous dire que je meurs de froid. Après ce qu'il me semble être une éternité, le garçon revient.

-Viens.

Je me lève et le suis. Nous quittons la pièce qui se trouve être au fond d'un garage, dont nous sortons également en montant quelques marches. Nous arrivons dans un appartement, petit mais sympathique. J'aperçois la cuisine du coin de l'œil, et du son s'échappe du salon. Je suppose qu'il est inutile que j'essaie de fuir, je ne connais pas le sorties et puis, il est juste derrière moi. Il me pousse dans les toilettes et dit:

-Tu as 1 minute. Si tu tentes un truc, tu es morte.

J'entre dans la pièce et la parcours des yeux. Tenter quelque chose? A part essayer de l'assommer avec du papier toilette, je ne vois pas. Je lui annonce que j'ai fini et il me reconduit dans ma pièce.

-Tu veux bien répondre à quelques questions? Je lui demande.

-Non.

-S'il te plaît!

-J'ai quoi en échange?

-Ma gratitude éternelle...

-2 questions.

-Comment tu t'appelles?

Je sais, vous allez me dire: sérieusement? Tu gâches une de tes questions pour ça? Oui, mais j'aime savoir à qui j'ai affaire.

-Vraiment?

-Oui.

-Shad.

-Drôle de prénom.

-Ce n'est pas vraiment mon prénom, c'est plutôt mon pseudo.

-Je t'ai demandé ton prénom, pas ton pseudo.

-Je sais, mais je ne peux pas te le donner.

-Pourquoi?

-Parce que je fais partie de DeadLine.

QUOI? DeadLine? Ce DeadLine?

-Non?

-Si.

Il se retourne et s'en va.

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Alors que pensez vous de ce premier chapitre mes petits? Je veux pleins pleins pleins d'avis!

Looove ❤


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