Partie 61

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Si j'ai accepté de l'accompagner, c'est parce que j'ai envie de le croire. Envie de croire qu'il ne ressent plus rien pour moi. J'ai besoin d'être rassurée. Et je l'étais lorsqu'il a demandé tout à l'heure, si je voulais être son ami. J'ai lu dans ses yeux une pointe de sincérité, et j'ai la sensation que c'est ce qui m'a convaincue.
De plus, une des raisons qui m'ont poussées à laisser une chance à notre amitié, c'est mon départ.
En effet, dans quelques jours, je serai loin d'ici, et j'aurai tiré un trait sur ma vie parisienne...

Le chemin se poursuit. Nos pieds s'enfoncent petit à petit dans la neige. Les rues sont désertes. Seules quelques conducteurs courageux roulent en défilant sous nos yeux. Arrivés près d'un passage piéton, nous traversons la route avec vigilance.
Le pantalon rentré à l'intérieur de mes chaussures, et la grosse écharpe enroulée autour du cou, je suis pétrifiée par le froid.

-"T'as froid ?"

S'interroge Niall les mains dans les poches. Il garde les yeux fixés, droit devant lui. Sans blague, c'est quoi cette question ?

-"Je meurs de froid"

Mes dents ne cessent de claquer entre elles. C'est horrible cette sensation d'avoir les orteils paralysés. Je ne sens plus mes membres, alors que les chutes de neiges se poursuivent. Ça va faire un peu plus de cinq minutes que nous marchons, néanmoins, je regrette déjà un peu de m'être engagée à le suivre. Ce n'est pas lui le problème, seulement je suis exténuée et je n'en peux plus de ce vent qui me souffle sur le visage. Je me mets à soupirer.

-"Ne t'inquiète pas, on est bientôt arrivé !"

J'habite les environs depuis des années, pourtant je n'ai jamais entendu parlé de cette épicerie ouverte toute la nuit. Bien-sûre, je sais qu'il y a beaucoup à Paris. Cependant, j'ignorais qu'il y a en avait une tout près de chez moi. Les yeux en l'air, je balaye du regard le grand bâtiment que nous sommes en train de longer. À cet instant, les souvenirs reviennent. Nous venons de passer près de la rue Serano. L'endroit où se trouve le domicile d'Harry. D'ailleurs, en y repensant, je ne me souviens plus du tout de la durée de son voyage d'affaires. Pour ma part, je pense qu'il est déjà revenu depuis un petit moment déjà, mais nous nous sommes jamais croisés. Peut-être qu'il a finit par déménager ? Mais pourquoi est-ce que je parle de lui déjà ? Je m'en fiche complètement de sa tronche.

Soudain, je découvre que Niall et moi sommes arrivés à destination. Je attirée par un groupe de quatre jeunes qui discutent à côté d'un petit commerce. La lumière artificielle de la vitrine illumine une partie du trottoir. Des sachets à la mains, deux jeune filles ainsi que deux garçons squattent l'entrée de l'épicerie. Dés lors qu'ils aperçoivent notre venue, ils se décalent sur le côté, tout en nous adressant un sourire.

À l'intérieur, je découvre un lieu assez spacieux, avec un cadre vraiment chaleureux. Sur ma droite, j'aperçois le caissier derrière un comptoir, en train de s'entretenir avec un jeune couple. Au loin, dans le rayon boisson, un homme semble hésiter entre deux bouteilles d'alcool, qu'il tient minutieusement entre les mains.
Alors que nous passons juste à côté, je tourne les yeux vers Niall, tandis qu'il baisse rapidement la tête, un peu comme s'il ne voulait pas croiser mon regard. Je reste muette et continue ma lente marche. Lorsque Niall s'arrête face aux nombreux paquets de chips, je fais de même.

-"Je te laisse choisir"

Sourit-il.

-"D'accord. Je vais prendre ça"

Je pointe du doigt un sachet de chips au goût moutarde. Toujours avec le sourire, il se penche en avant pour le saisir de sa main droite.

-"Qu'est-ce que tu veux d'autre ?"

LE PREMIER QUI TOMBE AMOUREUX A PERDUWhere stories live. Discover now