Chapitre 4

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Appel...

Je fus réveillée en douceur par Shirahoshi. Je lui sourit un peu, me levai et m'étirai. Je regardai l'heure à une pendule et sursautai. Plus que trois minutes. Je me précipitai à la porte d'entrée, la déverrouillai et m'élançai dehors devant une Shirahoshi stupéfaite. Je récupérai le précieux bien dans la boîte à gants et revenais à l'intérieur.

- Qu'est ce que... ? Un portable ? Je croyais qu'ils étaient HS.
- Ceux de l'armée tiendront pendant quelques jours voire une semaine encore.

Je l'allumai et bénit le gars qui l'avait bidouillé pour le faire marcher à l'énergie solaire. C'était bien le seul truc qu'on avait en abondance maintenant. C'était l'heure. Avant que je puisse commencer mon texto, le téléphone se mit à sonner. Sonner ?! Oh mon dieu, il y avait un problème ! On avait convenu de ne pas s'appeler, que la sonnerie pourrait les attirer ! Je décrochai, tremblante :

- Tu vas bien ?! demandais-je anxieusement en guise de préambule.
- Oui mais... j'ai besoin de toi...
- Je suis désolée, j'ai pris du retard, ma voiture a crevé, j'ai avancé à pied avant d'en voler une autre qui en était en bon état. Avance jusqu'à la prochaine ville.
- Je sais. Il y en a tellement... J'ai peur...
- Courage ! Pense à ce que je ferais et fais-le !

Je savais que ça lui coûterait. C'était moi la tête dure. Celle au sang froid qui allait parfois jusqu'à la glace. Celle qui prenait des risques.

- Tu es sûre ?
- Aujourd'hui il faut faire ce qu'il faut pour survivre tu sais.

Il y eu un silence à l'autre bout de la ligne. Un silence qui me pesa sur le cœur le temps qu'il dura.

- J'ai cru entendre leurs pas traînants. Je suis en planque dans une espèce de bâtiment désaffecté.- Ne t'inquiètes pas. Tout va bien se passer. On se reverra bientôt.
- C'est gentil d'essayer de me rassurer. Mais t'es toujours aussi douée qu'avant. Et c'est pas brillant.

C'était stupide mais je ris à ça. Il y eu un petit silence mais presque aussitôt, un rire étouffé retentit à l'autre bout du fil. Elle devait se retenir à cause de sa cachette mais j'imaginais son rire cristallin. Cela me rappela des tas de choses.

- Quoi ? Tu me crois pas ? dis-je faussement indignée.
- Tout n'est pas en train de bien se passer ! Le monde part en morceaux !

Pour éviter de lui faire peur encore plus en soupirant, je grimaçai. Seule Shirahoshi fut témoin de ça. Elle me regarda sans comprendre. D'après ce qu'elle connaissait de moi, enfin, d'après ce qu'elle avait pensé de moi depuis les dernières 24 heures, autrement dit pas grand chose, cela devait quand même l'étonner.

- Je sais. Mais il y a un point dont je suis absolument sûre.
- Ah ouais, lequel ?
- On se reverra, je peux te le garantir. Je ne laisserais aucun de ces...revenants se mettre entre nous ! Tu vas bien et moi aussi, c'est le principal. Ça, au moins, tu le crois ?
- Ouais c'est vrai.
- Écoute bien, repris-je avec une voix que je voulais autoritaire, tu vas continuer à avancer, tu vas aller jusqu'à la prochaine ville et moi aussi. Et quand nos routes se rejoindront enfin, tout sera plus facile.
- D'accord... chuchota la voix. Je ...enfin merci. Te parler m'as fait du bien !

Je souris et lui murmurai la phrase qui ponctuais toujours la fin de nos messages. La voix fit de même. J'éteignis le téléphone et allai dans la cuisine où étaient rassemblées les affaires qu'on allait emporter.

- On s'en va. énonçais-je d'un ton sec.



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