1 ~ "It's Mine."

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Elle est là, je la vois au loin et je pourrais presque me mettre à hurler dans la ville tellement j'étais heureuse de la voir. Elle, si belle, si grande, si... Blanche ? Ouais, blanche.

J'avance vers ce bâtiment que j'affectionne tant et s'approche en courant des portes. Une fois ma main posée sur la poignée, je respire calmement pour calmer les battements de mon coeur suite à ma course et ouvre la paroi de verre.

La chaleur qu'émet le petit magasin me fouette le visage, créant un énorme contraste avec le froid de cette fin d'automne de l'extérieur.

Le son de cette petite sonnette que j'aime tant retentit pour prévenir le gérant de mon arrivée. Celui ci sort de l'arrière boutique et sourit en me reconnaissant.

-Salut Carlos ! Dis-je à l'intention du vieille homme qui s'occupe de la boutique.

-Oh ! Dany ! Comment tu vas ?

Je retire mon bonnet et passe une main dans mes cheveux pour les dompter un peu puis m'approche de Carlos en souriant.

-Bien, et toi ?

-Bien aussi.

Il me rend mon sourire pendant que je m'accoude à son comptoir, les paupières papillonnants. J'en fais trop et c'est ce qui le fait rire. Je me redresse et pose mes mains à plat sur la paroi en céramique.

-Alors ? Combien as-tu aujourd'hui ? Me questionne-t-il.

Suite à sa demande, je glisse une main dans la poche avant de mon skinny jean noir troué au niveau des genoux et la ressors, ma paume remplie de billets et de petites pièces. J'écrase le tout devant les yeux impressionnés de Carlos.

-Cent dollars et... je commence à compter les pièces, Dix... Trente... Quarante-huit cents !

Ses paupières se plissent doucement puis il reporte son regard interrogateur sur moi.

-Où as-tu eu tout ça ? Tu l'as volé ? Tu as dealé ? s'inquiète-t-il soudainement.

-Quoi ? Mais non Carl' ! J'ai fais deux semaines complète de babysitting. Et c'était vraiment chiant alors j'espère que j'ai assez !

Il glousse doucement puis avance une main vers mon argent pour commencer à les compter en silence. Mon sourire s'estompe doucement laissant place à un regard plein d'espoir que je lance à mon ami qui prend, bien sûr, tout son temps pour compter. Juste pour me faire rager.

Je vais lui exploser la tête dans ses CDs de Nirvana si il continue.

Une fois terminé, il relève sa tête vers moi, son sourire à disparu.

Quoi ?! Pourquoi ?!

-Hum... Bah...

-Oui ? Il manque combien ?! Tu sais je serais prête à me prostituer pour avoir le reste de cette argent ! Dis-je, désespérée.

-Je ne pense pas que ce sera utile.

Je fronce mes sourcils tandis que son sourire joyeux reprends place sur ses lèvres alors qu'il plonge sa main dans sa poche et pose une pièce de deux cents près de mon petit tas d'argent.

-Il manque tout pile deux cents !

D'un coup, il tape sur sa caisse, faisant émettre un petit son de celle ci lorsque je commence à comprendre ce qui se passe. Ça y est... Enfin je-

-Elle est à toi ! Cri Carlos.

J'écarquille mes yeux et mes lèvres en un sourire qui fait trois fois le tour de mon visage. 

-Elle est à moi ! hurlais-je. 

Je me hisse sur le comptoir, de sorte à être assise dessus et prends Carlos dans mes bras. Le vieil homme rit et répond à mon étreinte.

Je me dégage de lui, saute de mon "siège" et court à travers le magasin à la recherche du bon rayon. Le rayon des guitares électriques.

J'avance et la voit enfin, si belle et je vois bien qu'elle m'appelle. Qu'elle me hurle de la prendre en main.

-Allez, viens là ma jolie.

J'attrape le manche de mon nouvel instrument et passe la lanière autour de mon coup. Enfin, elle est à moi, après deux ans à baver dessus comme pas possible, elle est là, entre mes mains.

Je caresse doucement les cordes, m'imaginant déjà en train d'en jouer comme Ray Toro, mon Dieu tout puissant.

Après ces deux ans interminables d'économie, j'avais enfin à la payer, seule, sans aide. Enfin, si on oublie les deux cents de Carlos. Je souffle doucement et un sourire se place sur mes lèvres car oui, je suis fière de moi. Ce n'est pas souvent que je le suis et je dois avouer que c'est un sentiment si cool.

Être fière de sois, fière de ce que l'on a accompli...

Mylène, Kiss xx.

Playing Guitar (l.h) [Réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant