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- Non c'est bon Jen', on arrive. On avait fini de toutes façons, lâcha t-il sèchement, sûrement encore énervé par mes paroles.

Il s'éloigna de moi, non sans me jeter un regard noir, avant de me contourner et de suivre sa soeur dans les escaliers.

Je roulai des yeux, suite à sa réaction (réaction que j'estime mieux aller à une fille qu'au bad boy du lycée...) et les suivis à mon tour.

En arrivant dans le salon, une jeune femme, torchon à la main, se jeta sur moi pour m'embrasser. Elle se décolla ensuite de moi et m'observa sous toutes les coutures avant de se tourner vers son fils, et de lever le pouce en signe d'approbation. Ce dernier leva les yeux au ciel et l'attitude de ce que je supposais être sa mère, m'arracha un sourire.

Alyssa était déjà à table et j'étais gênée devant la mère d'Austin. J'avais peur de la décevoir lorsqu'elle apprendrait que je n'étais pas réellement la copine de son fils. Je n'aimais pas donner de fausses impressions aux gens.
Je suivis l'ordre de la jeune femme et allai m'installer à côté de Jenny et en face d'Austin, qui était à côté d'Alyssa. Je ne fis aucune réflexion. Le repas se déroula relativement calmement, mais Austin ne m'adressa pas une seule fois la parole. Je voyais dans son regard qu'il était toujours énervé contre moi.

Alors que nous finissions notre glace à la vanille, la porte d'entrée claqua brusquement et un homme fit son apparition dans le salon.

- Bonjour chérie ! chuchota t-il en embrassant la mère d'Austin.

Je souris à cette vue ; c'était une belle famille.

- Salut les enfants, Alyssa... salua t-il.

Puis il arrêta son regard sur moi.

- Hmm tu dois donc être Kayla ! lâcha t-il dans un sourire.
- Austin ne nous avait pas menti, tu es très jolie, ajouta t-il.

J'ouvris la bouche pour répondre quelque chose mais rien ne vint. Je me tournai vers Austin et lui lançai un regard interrogatoire. Il baissa les yeux et passa une main dans sa nuque, ce qui me fit esquisser un sourire malicieux. Alors comme ça je suis jolie...?

On resta un peu tous ensemble à table avant qu'Austin ne décide d'aller dans le salon. Alyssa le suivit et je décidai donc de rester pour aider la mère d'Austin à débarrasser. Jenny vint nous aider tandis que son père, arrivé en retard, finissait de manger. J'appréhendais ce fameux moment de débarrasser la table, redoutant la conversation que j'aurai avec la mère et la soeur de mon soit-disant petit ami. Finalement, on ne parla que de mon avenir et de celui de Jenny, que sa mère comparait beaucoup à sa jeunesse passée. Après avoir fini de tout ranger, je rejoignis Alyssa et Austin dans le salon ; ils discutaient calmement et cela avait l'air d'un sujet sérieux de conversation. Ma conscience me fit penser que cela devait être à propos de leur relation plutôt ambiguë. Je soupirai doucement et m'apprêtai à faire demi tour mais une voix m'arrêta.

- Attends Kay' !

Je roulai immédiatement des yeux à l'entente du surnom mais me retins de faire une réflexion : on ne fait pas de réflexion de ce genre à son copain.

- Oui ? demandai-je à Austin, en me retournant vers l'ex-couple.
- Viens voir.

Je m'approchai de lui.

- Alyssa ne nous croit pas, déclara t-il.

Je fronçai les sourcils. Et alors ? Que voulait-il que j'y fasse ?

- Alors embrasse-moi, m'ordonna t-il.

Je le fusillai du regard, me promettant intérieurement de le lui faire regretter par la suite. Et vu le regard qu'il me lança en retour, je compris qu'il était toujours énervé contre moi et que, même si ça nous permettait d'être plus crédibles, ce baiser l'aidait à se venger.
Je décidai de me montrer joueuse et souris malicieusement. Puis je me mis à califourchon sur les genoux d'Austin, face à lui. Je jetai un rapide coup d'œil à Alyssa qui semblait nerveuse. Puis j'embrassai Austin, comme il se doit. Délicatement, sensuellement, et irrestiblement. Je sentais son cœur battre fort sous le mien. Des sensations magnifiques explosèrent dans mon bas ventre et je ne pu m'empêcher de trouver ce baiser parfait. Le plus beau de toute ma courte vie.
Lorsqu'il laissa échapper un petit soupir de contentement, je pris mes distance et me relevai, satisfaite. Je lui lançai un regard furtif avant de me tourner vers Alyssa.

- T'en penses quoi ?

Devant son silence, je lui souris et me retournai pour aller vers la chambre d'Austin. Après avoir monté les escaliers, je me remis à chercher le bouton de lumière, toujours aussi stressée par l'obscurité.

J'étouffai un cri strident lorsque deux mains me plaquèrent contre le mur et que cette personne m'embrassa. Sans comprendre pourquoi, je me détendis lorsque je reconnus le parfum d'Austin et me laissai faire. Sa langue chatouilla ma lèvres inférieure et j'entrouvris ma bouche pour lui laisser un libre accès. Ses mains vinrent glisser le long de mon corps et se poser sur mes hanches, me lançant des millions de frissons sur leur passage. Il me poussa lentement dans sa chambre sans jamais cesser de m'embrasser et, pour la première fois de ma vie, je ne pensais plus au noir qui pesait autour de moi. C'est seulement lorsqu'il s'apprêta à me pousser sur son lit que je me ressaisis et le repoussai, paniquée. Je ne dis rien, ne sachant pas quoi dire, et m'empressai d'attraper mes affaires sous ses yeux emplis d'incompréhension.

- Kayla, tu fais quoi là ?
- C'était pas une bonne idée du tout, vraiment pas, lâchai-je avant descendre précipitamment les escaliers, lui sur mes talons.
- Mais explique-moi ! s'indigna t-il.
- Y'a rien à expliquer Austin.
- Madame, monsieur, Jenny, j'ai passé une formidable soirée, merci beaucoup. Au plaisir ! lançais-je à toute la famille avant de sortir en claquant la porte derrière moi, sans laisser le temps à Austin de tenter quoi que ce soit pour me rattraper.

J'attrapai mon skate que j'avais laissé à côté de la porte et montai dessus, roulant en direction de chez moi.

Mais qu'est-ce qui m'avait pris de l'embrasser comme ça ? Pourquoi mon corps ressentait-il autant de frissons, pourquoi me faisait-il autant d'effet ? Je soupirai lourdement, un nuage de fumée s'extirpant de ma bouche à cause de la fraîcheur due à l'heure tardive.
Il ne fallait pas que je lui parle demain. De toutes façons, nous avions une journée pédagogique et la journée était libérée. Il fallait que je l'évite le temps de prendre une décision.

En rentrant chez moi, je courus dans ma chambre sans prévenir personne et m'endormis comme une souche.

[...]

Un réveil lourd. Voilà comment je qualifiais ce matin. Mes parents n'étaient pas là, tout comme mon petit frère, ce qui me surpris au début. Puis je me rappelai que si moi je n'avais pas cours, ce n'était pas le cas de mon frère, Théo. Mes parents, eux, étaient au travail. Ils m'avaient laissé un message pour me prévenir que je n'avais finalement pas besoin de garder Théo ce soir, qu'il dormait chez un copain.

Je me dépêchai d'enfiler un long t-shirt de provenance du placard de mon cher patriarche, et dévalai mes escaliers pour me jeter sur mon pot de Nutella chéri. Je retins mes cheveux en arrière à l'aide d'un chignon négligé et me frottai les mains de malice. J'entrepris d'attaquer mon petit déjeuner mais la sonnette de la porte d'entrée retentit. Je jetai un coup d'œil à l'horloge. Le cadran affichait 11h30. Qui pouvait bien venir chez moi à cette heure, alors que mes parents travaillaient, que mon petit était à l'école et que, à part les autres personnes de ce lycée, tout le monde pensait que j'étais dans le même cas que lui ? Cela devait donc être quelqu'un de mon lycée. Mais qui ?

Cap ou pas cap ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant