L'inarrêtable Ténébreux - Tome 1

Chapitre 18

Arrivée devant le jet, mon enthousiasme s'estompa. J'ai une peur bleue des avions. Aiden me prit la main pour m'encourager. Je le remerciai silencieusement. Il m'était impossible de dire le moindre mot.

Je mis mon pied sur la première marche, j'inspirai un grand coup. Je pouvais le faire, j'allais le faire. Je me concentrai sur son magnifique fessier pour me distraire. À l'intérieur, Aiden ferma les stores des hublots. Quelle gentille attention!

Je m'installai sur un siège au milieu du jet, mes mains tremblaient tellement que je n'arrivais pas à boucler ma ceinture. Il m'aida. Je le remerciai d'un sourire au coin des lèvres. Que pouvait-il m'arriver? L'avion a l'un des statistiques où il y a le moins d'accident. Le seule bémol est que lorsqu'il y en a un, c'est par centaines de morts. Dans notre cas, nous serions 4: moi, Aiden, le pilote et le co-pilote.

Ne pense pas à ça, me répétais-je en boucle. Aiden s'installa à côté de moi et me prit la main. Son geste insignifiant me mettait du baume au cœur, sa preuve de soutient silencieuse me boosta. Il approcha sa délicieuse bouche de mon oreille.

- Tout va bien se passer, ce sont les meilleurs pilotes au monde. Tu ne crains rien.

Je savais que ses paroles partaient d'une bonne intention mais un doute persistait en moi.L'erreur est humaine même pour les meilleurs d'entre nous. Je savais qu'Aiden recrutait l'élite dans les diverses domaines. Sûrement la clé de son succès.

Le moteur démarra. Je resserrai mon étreinte. Les jointures de sa main viraient au blanc tellement, je la comprimais. Calme-toi, pensais-je. Relâche la pression sinon on devra l' amputer car le sang n'oxygénera plus ses merveilleux doigts.

Il se rendit compte de mon relâchement car il me sourit. Il caressa avec son pouce le dessus de ma main. Étrangement, ça m'apaisa. Je sentis l'avion en mouvement. Nous étions parés pour le décollage.

Progressivement, il accéléra. L'avion changea d'angle et on décolla. Je fermai les yeux et serrai les lèvres pour éviter de crier. Je suis une vrai poule mouillée me diriez-vous mais chacun ses peurs, il y en a qui ont peur des araignées ou des bananes. Moi, c'est l'avion.

Pendant toute l'ascension ou presque, je ne respirai pas.

- Respire mon ange, sinon tu vas t'évanouir même si le bouche-à-bouche n'est pas pour me déplaire.

J'ouvris un œil pour le regarder, il souriait. Sale con. Je soufflais doucement le Co2 accumulé dans mes poumons. L'avion se stabilisa.

- Nous allons faire plusieurs paliers avant d'arriver à notre plafond. Lors de l'atterrissage, nous ferons pareil. Tu vois ce n'est pas aussi terrible.

J'étais à deux doigts de la crise d'angoisse, je ne pus lui répondre. Pour réponse, je lui broyais à nouveau la main. Il ria. Ce n'est pas parce que Mr à l'habitude qu'il peut se la péter.

Au fil des minutes, mes muscles se relâchèrent. Je me sentais plus à l'aise. J'observais l'intérieur. Il déboucla sa ceinture. Je lui fis des gros yeux.

- Qu'est-ce que tu fais? Dis-je d'une voix aiguë.

- Je vais aller voir le pilote.

- Quoi? Reviens-ici! Et si on se crash?!

Il me sourit.

- Que je sois attaché ou pas, ça ne m'empêchera pas de mourir.

Il n'aurait pas pu être plus rassurant. Je me cramponnais à l'accoudoir. J'essayais tant bien que mal de me calmer. Sois raisonnable, il ne peut rien t'arri...

J'eus l'impression que l'avion tomba. Je hurlai.

Il se précipita près de moi et s'agenouilla.

- Ce n'est rien, c'est un trou d'air. Il ne va rien nous arriver.

Je n'arrivais pas à me calmer. Il me tendit un sac, j'inspirais et expirais.

- C'est bien, continue comme ça, m'encouragea-t-il.

Je hochais la tête. Il se releva, je le suivis des yeux. Il fouilla dans un tiroir puis revint avec une bouteille d'eau.

- Tiens, me dit-il en me tendant un médicament.

Je l'interrogeais du regard.

- C'est un relaxant. Avec ça tu vas te sentir mieux.

Il m'ouvrit la bouteille et me la tendit. Je pris le cachet sans hésiter. Une dizaine de minutes plus tard, je sentis les effets. J'avais envie de dormir. J'observais Aiden en train de préparer un cocktail, il y avait une telle aisance dans ses mouvements, je l'enviais.

Cet homme intentionné cachait des facettes de sa personnalité encore méconnue. Il me tardait de les découvrirent. Pour l'instant tout me plaisait chez lui, enfin presque, son côté protecteur et son inflexibilité m'étouffait légèrement. Après c'est sûr, il ne peut avoir que des qualités en grattant un peu des défauts j'en découvrirai et pas qu'un peu.

Il s'assit dans le siège en face de moi. Il souleva mes jambes, enleva mes chaussures et les installa sur lui. Il entama un massage. Je me délectais de ce plaisir, Seigneur, qu'il fait bien ça!

Je ronronnais, il sourit. Il n'était pas le goujat auquel je m'attendais. Ce fut une bonne surprise. Malgré son côté dominant, son obsession du contrôle, il peut être prévenant, charmant, doux.S'il pouvait toujours être comme ça...Ce serait le paradis.

Doucement, je me sentis glisser vers les bras de Morphée. Il ne pouvait rien m'arriver puisque j'avais un ange à mes côtés.

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