Cycle VI

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Il s'étouffait, mais un cou brutal venu de nulle part le réveilla. Il était dans la baignoire, couvert de vomi et de sang. Il se releva en toussant et en crachant. Une odeur de pourriture et de vomi alourdissait l'atmosphère et rendait la respiration insoutenable. Par terre, il aperçu un torse en décomposition, il était couvert de vers et de bestioles qui se déplaçaient entre les trous de la peau perforée. Il vomit, glissa et tomba sur l'arrière de sa tête. En ouvrant les yeux, il vit un visage l'observer au plafond. Il sursauta, le visage sourit alors et disparut. Il sortit de la baignoire, les morceaux du cadavre n'étaient plus là, il n'y avait que quelques os et du sang. Il se dirigea vers la porte. « Sortir » était tout ce qui résonnait dans son esprit aussi vide et obscur que cette pièce. En ouvrant la porte, il vit àdroite au bout du couloir une porte entrouverte laissant échapper un fil de lumière pale. Il s'en approcha lentement sur les pointes des pieds, ignorant les escaliers, toujours présents. Il jeta un coup d'œil furtif à l'intérieur de la pièce. Il vit une femme, sa mère, par terre. Elle pleurait en essayant d'étouffer ses sanglots. Son corps se paralysa quand il aperçut un homme qui la tirait par les cheveux. Ses cheveux étaient mouillés, son visage pale, et ses lèvres bleuâtres tremblaient. Derrière elle, le robinet remplissait la baignoire d'eau, et une buée épaisse s'était formée sur la vitre de la fenêtre. Une vapeur de plus en plus dense engloutissait la salle de bain. L'homme continua à l'agresser. Soudain, il prit sa tête et la plongea dans la baignoire remplie d'eau chaude. Elle se débattit, agitant son corps dans tous les sens comme une proie dévorée vivante par son prédateur. Les bruits de son combat s'étouffèrent, son corps arrêta de bouger et un silence horrible enveloppa la pièce. Quelques fils d'eau rougeâtre échappèrentla baignoire débordante. Il observait la scène, assourdi par l'horreur de la scène. Son corps était tétanisé, une larme coula sur sa joue. L'homme l'aperçut derrière la porte, mais il ne pouvait s'enfuir. Il s'abandonna alors entre les mains de son agresseur.

L'homme le brulait, tranchait sa peau, le fouettait, mais il ne criait plus, ses larmes coulaient en silence. Il avait l'impression de ne plus être dans son corps. Il se regardait subir la torture. Il regardait son corps immobile sur la planche, ses larmes coulaient le long de son visage puis tombaient, heurtant le sol avec un bruit sourd, presque inaudible. Mais il l'entendait. Il entendait des cris qui n'étaient pas les siens. Il entendait la voix de sa mère l'appeler. Il entendait la voix d'une femme inconnue. Il entendait des rires étrangers. Il sortit de la pièce laissant son corps sur la planche de torture. Une lumière éblouissante paraissait au fond d'un couloir interminablement long. Il courut vers la lumière. Il arriva au bout du couloir, il fit un pas dans la lumière, quand une voix venant de l'obscurité le paralysa.

« Arrête-toi ! »

Même s'il ne voulait qu'avancer, il resta immobile. Il était paralysé. Il regardait la lumière, mais ne pouvait l'atteindre. Il vit sa mère lui tendre les bras, il l'appela et pleura. Mais elle resta immobile, un sourire mélancolique sur les lèvres.

« Laisse-moi partir, s'il te plait. » supplia-t-il.

« Ferme les yeux, c'est bientôt fini. »

« Non ! » cria-t-il, ne pouvant empêcher ses paupières de se refermer.


Le Cycle Mortel - [FR] - [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant