Cycle I

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Il se réveilla dans une baignoire. L'eau était glacée, et l'obscurité dense. Il tremblait. Il faisait froid et sombre, et il avait peur. Quand ses yeux s'habituèrent à l'obscurité, il commença à voir la pièce. Il essaya de sortir de la baignoire mais ses membres étaient rigides et tremblaient tellement qu'il retomba dans l'eau glacée. Il finit par sortir et s'assit par terre. C'était une salle de bain, sale et abandonnée. Le miroir était fissuré et couvert de ce qui semblait être des taches de sang. Il sursauta quand il entendit un bruit dans la pièce. Il vit une petite masse traverser rapidement la pièce. C'était probablement un rat. L'air était lourd et portait une odeur infecte, comme si un cadavre était en pleine décomposition dans la pièce. Il aperçut une porte. Il rampa vers celle-ci et essaya de se lever. Ses jambes étaient lourdes et affaiblies, ses pieds étaient si froids qu'il avait l'impression d'être chaussé de deux bloques de glace, mais il réussit à se mettre debout, peinant à retrouver son équilibre, et tourna le poignet rouillé de ce qu'il espérait être la sortie. Un couloir obscur se révéla alors devant lui. Il traina ses pas, s'appuyant sur le mur pour éviter de se retrouver par terre. Soudain, la porte claqua derrière lui et il vit une silhouette flottante avancer rapidement en sa direction. Il se retourna en arrière, mais un mur en béton avait remplacé la porte de la salle de bain. Il le cogna, laissant échapper un cri de désespoir, puis s'accroupit et enfuit sa tête entre ses bras, les larmes ruisselaient de ses yeux. Il fut soudain envahi par un sentiment de profonde mélancolie, suivi d'une colère explosive. Un souffle froid effleura le pavillon de son oreille, chuchotant :

« Ne crie pas, il n'aime pas ça, il va nous punir ».

Son instinct de survie le fit alors bondir debout et il fonça vers l'autre bout du couloir, aveuglé par la peur. Il vit enfin deux issues: des escaliers menant vers le haut d'un coté, et une porte de l'autre. Il avait une peur inexplicable des escaliers. Il ouvrit donc la porte. C'était une chambre à coucher. L'éclairage tenait à la flamme tremblante d'une bougie unique placée sur la commode, devant un miroir. Mais il voyait considérablement mieux. Au milieu de la pièce, il vit un grand lit au matelas déchiré et couvert de sang. Les draps étaient en lambeaux. En levant les yeux, il aperçut des traces de sang circulaires sur les murs, d'une hauteur de plus d'un mètre du sol. Il vit une fenêtre. Il se précipita vers celle-ci pour l'ouvrir, mais la déception fut au rendez-vous quand il aperçut les barreaux de fer qui isolaient la chambre du monde extérieur. Soudain, il entendit des pas lourds descendre les escaliers, il courut se cacher sous le lit. La porte s'ouvrit doucement. Les pas se déplacèrent dans la chambre. La bougie s'éteignit et il entendit un ricanement.

« Sais-tu pourquoi il ne faut pas jouer à cache-cache avec moi ? »

« Je gagne toujours ! »

Une main glacée le tira brutalement. Il ne vit que les yeux. Des yeux plein de haine, un regard sadique qui s'obscurcissait de plus en plus avec ses gestes.

« Ne crie pas ! » Il brula sa peau dénudée.

« Ne pleure pas ! » Il le fouetta avec une ceinture.

Il le battait, l'insultait, cognait sa tête contre les murs et lui donnait des coups de pieds quand il tombait. Il attacha ses poignets et ses chevilles avec une corde et l'accrocha au mur. S'il criait, ses souffrances augmentaient. Ses larmes coulaient alors en silence.

« C'est bientôt fini. »

« Ferme les yeux, ça va piquer. »

Sa tête devint lourde, sa vision floue, ses paupières retombèrent et il perdit connaissance.



Le Cycle Mortel - [FR] - [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant