Cycle II

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L'eau glacée entrait dans ses narines, le réveillant brutalement, suffoqué. Il se débattit pour sortir la tête de l'eau. Il s'assit dans la baignoire. Ses membres étaient gelés et il arrivait à peine à bouger. Il quitta difficilement la baignoire. Une faible lumière éclairait la salle de bain. Cette dernière était différente, semblait être plus propre et relativement entretenue. Néanmoins, son odeur était toujours infecte. Une curieuse odeur métallique se mélangeait à l'odeur de pourriture. Il avait froid. Il n'arrivait ni à comprendre ce qui s'était passé ni à se rappeler de ce qui l'avait conduit à nouveau dans cette pièce. La porte s'ouvrit et une femme souriante apparut. C'était sa mère. Elle avait toujours un regard aussi triste que tendre.

« As-tu fini ta douche ? Le dîner est prêt mon enfant. Je suis sure que tu as faim. »

Tremblant encore, il sourit et essaya de se relever, mais il vit quelque chose qui le paralysa de peur. Le visage de sa mère se mit à fondre. Puis elle fondit entièrement révélant une silhouette obscure qui flottait derrière elle.

« Tu as faim ? Mange ! »

Des cafards, des millepattes et des araignées émergèrent du lavabo et infestèrent le sol en quelques secondes. Il ouvrit la bouche pour crier mais aucune voix ne sortit. Il fut paralysé, la bouche ouverte, les bestioles rampaient sur son corps et dans sa bouche. Il essaya de bouger, mais son corps ne répondait pas, il fixait malgré lui la silhouette qui ricanait. Des larmes se formèrent dans ses yeux, brouillant sa vision. Il réussit enfinà fermer les yeux. Et après un moment semblait être une éternité, il entendit son propre cri. Il ouvrit les yeux, tout avait disparu, il avait juste un gout de cafards d'égouts dans la bouche, et des pattes et des restes d'ailes qu'il recracha aussitôt, avant de vomir du suc digestif qui brula son œsophage. Il se précipita vers la porte, l'ouvrit et vit le couloir. Il courut tout droit sans savoir ce qu'il fuyait ou ce qui l'attendait àl'autre bout. Quand il se retrouva en face d'un mur, il regarda autour de lui et aperçut àsa gauche des escaliers menant vers le haut. Il se tourna vers la droitàla recherche de la porte de la chambre àcoucher, mais celle-ci n'y était plus. A la place, se dressaient des escaliers menant vers le bas. Sans comprendre pourquoi, il avait trop peur de monter et se senti obligé de descendre. Il avait descendu quelques marches quand il entendit des pas lourds descendre les autres escaliers. Il se précipita vers le bas, sautant des marches, mais ces escaliers ne semblaient pas avoir de fin, et le bruit se rapprochaient de plus en plus. Il courait vers le bas, mais avait l'impression de plonger dans une obscurité sans fin. Il tomba, roula sur plusieurs marches, se cogna la tête et s'évanouit.

Il se réveilla en hurlant, sentant sa peau fondre sous le fer brûlant d'un couteau chauffé. Il était là, avec son regard glaçant. Ricanant en le voyant pleurer et supplier.

« Ne crie pas ! » dit-il en transperçant sa peau de la première aiguille.

« C'est bientôt fini. »


Le Cycle Mortel - [FR] - [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant