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"La vie est une tartine de merde dont on croque un morceau chaque jour" - Boris Vian

Je suis assise à mon bureau depuis une bonne heure à fixer le dossier de ma "proie", mon téléphone dans ma main avec son numéro déjà composé et pourtant, je suis là, hésitante comme jamais.

Il faut que je me concentre sur mon objectif, si je fais tout ça c'est uniquement pour ma carrière et mes amis ici. Peut importe que je lui vomisse dessus, qu'il m'ai vu en mode "zombie" et que je lui brise le coeur par la suite. Pas de sentiments, juste un mariage blanc.

- Tu comptes rester planté là encore longtemps avant de te décider à l'appeler ?

La voix de Jenny me fait sursauter et bien sur, mon doigt a appuyé sur "appel". Il est trop tard pour raccrocher sinon il va penser que je suis une dégonflée.

Je fusil du regard ma meilleure amie qui se tord de rire en voyant ce qu'elle m'a fait faire.

Il décroche après 3 sonneries.

-"Seth Keller !"

-"Bonjour monsieur Keller, c'est mademoiselle Richards de l'agence BlueDiamond, je vous rappel au sujet de notre petit entretien d'hier. Je vous ai trouvez une colocation et si vous êtes disponible j'aimerais m'entretenir avec vous lors d'un rendez-vous d'affaire aujourd'hui si possible."

Vous avez pu remarquer mon ton professionnel et assuré ? Voilà pourquoi je suis la meilleure, dans mon job, j'ai toujours le contrôle de tout.

Je pense qu'il est surpris à l'autre bout du téléphone car il met du temps à répondre. Serait-il impressionné ?

- "J'ai un emploi du temps de ministre mais je veux bien vous accordez un peu de mon temps pour dîner à 21h, n'y voyez bien sûr rien de personnel c'est seulement qu'il faut bien que je me nourrisse alors autant faire les deux en même temps, vous n'êtes pas d'accord mademoiselle Richard ? "

Quel sale con ! Non mais je rêve ! Il a cru que j'étais à sa disposition ? Moi aussi j'ai un emplois du temps de fou et en plus il a le culot de me préciser que ça n'a rien de personnel comme si il croyait que j'y verrais là un message subliminal. J'aurais bien envie de le gifler mais quand il prononce mon nom, de sa voix si rauque, ma colère fait une chute du vingtième étage sous le regard curieux de Jenny.

- " Je n'y vois pas d'inconvénient, je suppose que vous avez un restaurant bien précis en tête n'est ce pas ? "

-" Quel déduction ! Mon chauffeur viendra vous chercher chez vous, je ne préfère pas prendre le risque que vous vous perdiez quand même."

Son ton est insolant au plus au point. Reste zen Johanna, tu es bien plus intelligente que lui.

Je n'ai surtout pas le choix, sinon je vais perdre mon plus gros client et ma "proie"

- "Très bien monsieur Keller, à ce soir, 21h chez moi, je n'accepte aucun retard."

- " Je vous trouve bien exigeante mais n'ayez crainte, nous serons à l'heure."

- " Être exigeante fait parti de mon métier monsieur Keller, au revoir. "

Je raccroche et lâche le plus long soupir de ma vie.

Il va me falloir un plan et une après midi shopping pour le faire craquer ce soir.

- Une petite après midi fille, ça te tente ? On fini de bosser à 15h.

Je vois dans les yeux de Jenny toute sa malice ressortir.

- Avec grand plaisir ! Je vais te rendre encore plus canon que tu ne l'es déjà !

Nous voilà en plein centre commercial. Vous connaissez le vieux dicton " l'argent ne fait pas le bonheur" ? Celui qui a dit ça, ne savait pas ou faire les boutiques !

Après 2h de shopping acharné, Jenny m'aide à me faire la plus canon possible mais en restant femme d'affaire pour ne pas qu'il puisse croire que je me suis fais belle pour lui.

Je sais mon but est de le séduire mais je suis une femme trop fière parfois pour admettre certaines choses.
Personne n'est parfait.

Je me regarde dans le miroir et sourit en me voyant dans une jupe crayon noir pour laisser mes jambes en vue, un débardeur gris pour mettre ma poitrine pulpeuse en avant avec un collier qui donne envie de le regarder.
Mes longs cheveux brun sont lissés parfaitement, mon maquillage est naturel.
Et sans oublier ma merveilleuse paire de Louboutin !

Je ne veux pas me jeter des fleurs mais je suis canon !

- Si j'étais un homme, je te prendrais direct !

Vous avez pu constater que ma meilleure amie est assez cru, c'est pour ça que je l'aime !

- Il va me manger dans la main pour lui avoir trouvé tout ce dont il avait besoin, un appartement en colocation et un contrat avec le meilleur manager de Floride.

- S'il te demande comment est Isaac, évite de lui dire toute la vérité, une fois qu'il aura signé il le découvrira lui même qu'il verra deux folles souvent dans son nouveau chez lui.

Me voilà prête. Jenny est rentrée chez elle après m'avoir fait une petite danse de la joie et donnée des instructions.

Mon plan pour ce soir ? Faire la femme indifférente à son charme car pour une raison qui m'échappe, l'indifférence attire les hommes. Ensuite je compte bien lui prouver à quel point je suis douée dans mon métier et dans pleins d'autres domaines mais je m'égare là. Je dois lui montrer que je suis celle qu'il lui faut.

Je me suis promise de rester zen à condition qu'il ne pousse pas le bouchon trop loin car c'est un homme à qui on refuse rarement quelques choses, ça se voit au premier regard, sauf que moi je ne suis pas là pour le brosser dans le sens du poil. Et vu notre conversation téléphonique de ce matin, ça promet.

Je dois avouer que je stresse un peu à l'idée d'aller dîner avec le grand Seth Keller, n'importe qui rêverait ne serait ce que lui serrer la main.

Alors que moi, je suis là, à attendre qu'il vienne me chercher.

DESTINYWhere stories live. Discover now