douze ✵ sms

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La tempête rouge, voilà ce qui venait d'arriver pendant que je prenais mon bus de 17h47. Elle m'avait envoyé un message en plein milieu du trajet faisant sonner mon portable devant tous. Je ne l'ai cependant pas sorti, n'aimant pas toucher l'appareil dans le bus.

La plupart des personnes me regardaient bizarrement et avaient l'air de se demander pourquoi je ne regardais pas le message. Le rappel de la réception du message résonna et les gens me dévisagèrent davantage. Et ce n'était pas agréable.

J'ai sorti mon paquet de clopes de ma poche dans ma rue. C'est seulement là que j'ai lu le message, prenant mon portable au même moment. Aucun « coucou » ou « c'est chrystal ».

Juste ce message court et brut qui me rendit mal à l'aise.

« Ta tempête rouge »

Le 'ta' sonnait incroyablement faux. Et je ne comprenais pas son emploi. Elle ne m'appartenait pas. J'ai ignoré son message avant d'en recevoir un autre dans la mêlée. Elle avait l'air d'aimer flirter.

« Plus du style à répondre aux messages ou à les ignorer ? »

Je me suis empressé d'éteindre mon portable. Elle m'énervait déjà. Je n'avais rien de concret contre elle mais pourtant, je la détestais sur le coup. Les personnes aussi sûres d'elles ne faisaient pas partis de mon cercle d'amis, je préférais ceux qui pouvaient me comprendre, me ressembler.

La porte droite de l'étage 10 était ouverte quand je suis rentré, personne en vue tout d'abord, croyant que c'était un cambriolage. Mais rapidement je remarquai mon frère assis sur le canap' et sa bande d'amis. Elle n'était pas là, me soulageant par la même occasion.

- T'inquiète Aris, Chrystal est en route. Lança Duke alors que j'allais entrer dans ma chambre, suivi de quelques commentaires chuchotés avec ses potes.

J'ai juré dans ma barbe, puis ai grogné avant de me demander pourquoi mon frère insistait tant pour que je puisse avoir un truc avec elle. Il restait horriblement lourd.

Les minutes filaient dans ma chambre et c'est seulement quand je me suis rendu compte que j'avais des devoirs qu'on a toqué à ma porte. Je n'ai pas ouvert, mon frère est directement entré.

- Bouge, va lui dire bonjour, sinon c'est elle qui entre. Ordonna-t-il en prenant un ton sévère.

J'ai ri avant de le pousser hors de ma chambre en verrouillant aisément ma porte.

Personne n'est entré ni sorti ce soir-là. J'étais allongé sur le lit, avec mon portable éteint coincé dans ma poche arrière.

Puis après avoir terminé mes devoirs, j'ai souri sincèrement, heureux de ne pas l'avoir revu.


Trente minutesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant