Chapitre 9 : Piscine

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‘’Je-je vais aux toilettes…’’ bafouillai-je en me redressant. En marchant, ou plutôt en rampant vers les toilettes avec ma démarche de zombie, je repensais aux paroles de Laura. Je ne m’étais toujours pas excusée auprès de Stevenson, mais ce n’était pas ça le problème, c’était qu’elle puisse me cracher à la face que j’ai joué avec les sentiments de Quentin. De la colère et du regret s’emparèrent de moi. Je n’aurais jamais dû le laisser m’embrasser à cette fichue soirée. Je ne suis juste qu’une sale allumeuse qui joue avec les sentiments des autres. Pire que Julie tiens. Pourquoi n’ai-je pas dis à Quentin de ne pas rester planté sur le bord de la route ? Pff je me déteste, je me hais. C’est de ma faute en fait pas celle de Stevenson.

‘Est-ce vraiment moi ?’ me suis-je demandée, tandis que je regardais mon reflet dans la glace des toilettes de l’hôpital. Mon khol coulait sans retenue, mes yeux étaient rouges, je ressemblais à une droguée. Je passai une main maigre et tremblante dans mes cheveux ternes. J’aspergeai mon visage blafard et exsangue d’eau en espérant me réveiller et que tout cela n’était qu’un cauchemar. Mais me voilà toujours là, à minuit et quart, noyée dans mes regrets, à observer l’autre moi dans la glace. Ma vue se brouilla, je en vis que des formes vagues à présent et des larmes chaudes se mirent à rouler sur le long de ma joue blême.

‘’Sophie, ne pleure pas, je n’aime pas te voir comme ça…’’ me souffla une voix familière. Quentin ! Je m’approchais de lui doucement, pour le prendre dans mes bras mais je me retrouvais à enlacer de l’air. Je crois avoir un vrai problème, j’hallucine. Une fille sortit d’une cabine de toilettes et me jeta un regard apeuré, en sortant rapidement de la salle de bains sans se laver les mains. Je la comprends, j’aurais fait pareil si j’étais dans la même situation. A présent, toutes les paroles qu’il m’a dites au cinéma et en sortant du cinéma faisaient un écho assourdissant dans ma tête. Les larmes coulèrent de plus belle. Je les essuyais rapidement avant de sortir. A ma grande surprise mon professeur m’attendait.

‘’Tu n’es pas revenue alors je suis allé voir si tu allais bien… Je sais c’est une question stupide avec cette situation, mais ça va ?’’ je n’ai pas répondu, pour après m’excuser brièvement pour tout à l’heure et il me pardonna.

On a rapidement rejoint Laura et Julien dans la salle d’attente, ils discutaient avec la mère de Quentin.

‘’Bon-bonsoir madame, Quentin va bien ? Je-je peux le voir ? S’il vous plaît dites-moi qu’il va bien ?’’ j’étais affolée.

‘’Il est dans le coma Sophie… Rentrez chez vous les enfants. Vous pourriez venir le voir chaque jour si vous voulez après la fin des cours, je vous accorderai une demie heure, promis…’’ informa sa mère avant de s’en aller. Monsieur Stevenson, gêné, était en retrait, adossée contre un mur. Son teint était plus blême que d’habitude. Il allumait son briquet et l’éteignait, l’allumait, l’éteignait, l’allumait, encore et encore, fasciné par la petite flamme qui sortait.

Forbidden love. (relation prof/élève)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant