Chapitre 45: Un dernier au revoir

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Le plus rapidement possible, je m'empare de l'intérieur de la porte de ma main gauche. Je prends une grande inspiration. Après avoir exécuté plusieurs pas plus puissants, je bondis sur ma jambe gauche et me projette à l'intérieur du véhicule tout en refermant la porte sur moi.

Je tombe directement sur Amé. Je ne prends même pas le temps de souffler: je me dégage très rapidement et me mets face à elle.

- Jenn, fais quelque chose! m'implore Amé avec empressement.

Je réalise, avec horreur, que son bras droit est complètement ensanglanté. Il s'est donc passé ce que je craignais; elle s'est fait tirer dans l'avant-bras alors qu'elle m'aidait à embarquer.

- Je ne peux rien faire, m'excusé-je, paniquée. J'ai besoin de "pleurer", c'est vraiment bête...!

Ce pouvoir commence réellement à me taper sur les nerfs.

Une nouvelle série de coups de feu retentit, et Fabien exécute de raides virages afin qu'aucune balle n'endommage trop le véhicule (même s'il y a déjà plusieurs égratignures et bosses sur le derrière de la voiture). Je suis donc projetée d'un sens et de l'autre. Nous sommes sept dans une voiture à cinq places; disons que nous nous fonçons tous les uns contre les autres.

- Jenn, fais quelque chose, merde...! rugit Amé.

La pauvre est au bord des larmes. Elle semble non seulement souffrante, mais aussi en colère. Je dois faire quelque chose. Je suis désolée, mais qu'est-ce qu'elle veut que je fasse? Je n'y peux rien si mes dons sont aussi idiots!

- Amé, on va d'abord se débarrasser des Tracs, déclaré-je en tentant de la calmer et de ne pas montrer mon irritation. Ensuite, on s'occupera de...

- Alors dépêchez-vous! me coupe-t-elle.

Je me tourne vers Alex, qui est assis en-avant avec Fabien.

- As-tu un pistolet bien chargé?

Il en sort un de sa poche et me le lance. Je manque de l'échapper mais fais comme si rien n'était (question de dignitié).

- Je l'ai piqué à un Trac avec lequel nous nous sommes battus, m'explique-t-il.

Je m'en fiche un peu, présentement, mais je hoche la tête. Je pivote à nouveau sur moi-même et appuie sur le bouton qui baisse la fenêtre à ma gauche.

Les coups de feu ont cessé depuis un moment, dehors; mais je sais que, dès que les Tracs verront mon pistolet sortir de la fenêtre, mes mains seront leur cible. Je prends une grande inspiration, agrippe fermement mon pistolet alteran à deux mains et le sors vivement dehors. Le truc, c'est de mettre le conducteur hors d'état de nuire.

Je tire à deux reprises; la première balle ne fait qu'égratigner le capot de la voiture, tandis que la deuxième va se nicher dans le pare-brise. Un auréole de verre brisé se crée autour de l'endroit où la balle a frappé.

Lorsque je vois un des Tracs s'apprêter à répliquer, je retire vivement mon pistolet et fais signe à Fabien d'être prudent. Je répète le même manège à plusieurs reprises, si bien que, après plusieurs coups portés au pare-brise, celui-ci explose complètement. Les deux Tracs qui étaient à l'avant du véhicule se retrouvent alors avec un visage lacéré par des éclats de vitres. Le conducteur fait un faux mouvement, et sa voiture vire brusquement dans un fossé. Jacob lâche un exclamation de victoire.

- On s'est débarrassé d'eux! s'écrie alors fièrement Fabien.

- Oui; maintenant, retournons porter Kat chez elle et chercher les effets que nous avons laissé dans la maison, ordonné-je. Après, on s'occupera d'Amé.

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