Chapitre 43: Un soupir au milieu des pleurs

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Alex se renfrogne brusquement et baisse la tête, sans rien dire. J'arrête de marcher. Mon ami avance de quelques pas avant de s'immobiliser à son tour. Il demeure dos à moi, mais je décide d'insister.

- Alex... Tu es le seul qui connaisse la localisation de la ville. Nous avons besoin de toi. Ou plutôt, ils ont besoin de toi.

- Je sais, réplique-t-il brusquement, toujours sans me regarder. (Puis, il reprend, un peu plus doucement:) Je le sais très bien...

Nous demeurons quelques instants silencieux avant de se remettre en marche. C'est ainsi que nous fermons la conversation. Nous continuons à nous promener dans la cour de Kat pendant près d'une heure sans revenir sur le sujet. Nous bavardons un peu de tout et de rien, sans pour autant se lancer dans une conversation sérieuse. Le fait que j'ai parlé d'Étamiert l'a beaucoup renfrogné.

De plus, un nouveau tracas vient de s'emparer de mon esprit. Ces derniers jours, j'étais trop occupée ou déchirée pour y penser, mais maintenant que le calme est revenu, je suis à nouveau consciente des sentiments que j'ai vis-à-vis d'Alex, de l'effet évident qu'il me fait. Mais lui, ressent-il la même chose à mon égard? A-t-il encore des sentiments pour moi, ou se sont-ils tous évanouis? Sommes-nous toujours juste des amis? Je ne peux m'empêcher de me poser intérieurement ces questions. Je me promets de tirer tout ça au clair lorsque nous aurons fiché le camp de cet endroit.

Je finis par annoncer à Alex que je retourne dans la maison. Il me répond qu'il a encore besoin de demeurer un peu seul dehors, alors je le laisse derrière moi.

J'entre dans la maison et demeure quelques instants seule dans le halle d'entrée. J'entends beaucoup de vacarme dans le salon. Curieuse, je décide de m'y diriger. Je découvre que tout le monde est réuni dans la pièce en question. Fabien est debout sur le sofa à raconter une histoire loufoque tout en gesticulant exagérément, et Jacob s'amuse à lancer des insultes à son meilleur ami (ce qui lui doit plusieurs gifle de la part de celui-ci). Kat et Jess sont agenouillée sur le sol, et elles écoutent d'une oreille attentive l'anecdote de Fabien. Elles éclatent de rire à chaque fois qu'il se met à se disputer avec Jacob. Amé, elle, est écrasée mollement sur le même sofa que Jacob, les bras croisée, et la pauvre est prise d'un fou rire qu'elle est incapable de contenir.

Je demeure un moment à distance, à les regarder s'amuser. Un grand sourire s'étire sur mes lèvres. J'ai tant de chance d'avoir de si merveilleux amis avec moi.

C'est alors que Jacob me remarque. Il s'interrompt brusquement alors qu'il allait marteler Fabien de coups de poing.

- Jenn! s'écrit-il, surpris de ma voir là.

Tous cessent de rire et tournent la tête vers moi, l'air inquiet, ne sachant pas trop si j'apporte de mauvaises nouvelles ou si je m'apprête (à nouveau) à m'enfuir sans rien dire dans le sous-sol. Mais je n'en fais rien. Je leur lance un grand sourire et vais les rejoindre lentement dans le salon.

- Salut, leur lancé-je.

- Putain, Jenn, on commençait à se demander si t'avais encore une langue! s'exclame Amé en se redressant vivement.

J'éclate de rire. Tess se lève et vient me serrer dans ses bras. Je réponds à son étreinte et je me mets à pleurer de joie. Être heureuse me manquait. Mes amis me manquaient.

Chacun d'entre eux - Amé et Kat y compris - viennent me faire tour à tour un câlin en me disant à quel point ils sont heureux de me retrouver enfin. Moi aussi, je suis heureuse de les retrouver. Et aussi de me retrouver moi-même.

- Alors, comme ça, tu viens de décider que tu voulais écouter l'histoire du siècle? me lance Fabien alors que tous reprennent leur place sur les sofas.

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