Chapitre 28 - Je veux Emily

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Dans le chapitre précédent :

« Vous savez, la dernière fois que je lui ai parlé, on s'était disputé. Je n'ai pas couru derrière lui pour m'excuser. Je suis restée assise, » murmurai-je en m'engouffrant dans la pièce d'à côté.

Les deux hommes restèrent silencieux, mais je sentais toute leur pitié s'abattre sur moi. Ils ne devraient pas éprouvés cela à mon égard. Au contraire, ils devaient me crier dessus. M'envoyer des mots blessants affirmant à quel point j'étais stupide. Que tout était ma faute.

Ce n'était pas pour rien que j'avais énoncé le fait de ne jamais terminer une conversation sur une dispute, mais sur un mot affectueux. C'était justement pour éviter ce sentiment de regret et de culpabilité. Parce que j'étais coupable. Je le savais.

C'était ma faute si les Dieux me l'avaient enlevé. C'était ma faute si je n'avais pas réussi à le protéger. Si seulement j'avais avoué dès le début qu'il avait raison. Que les loups garous existaient comme il le soupçonnait. Si seulement je lui avais dit que je l'aimais au lieu de lui crier dessus. Mon mensonge avait coûté sa vie.

Je me déshabillai et laissai l'eau bouillante couler sur ma peau. Dommage qu'elle ne pouvait pas aussi laver les peines de mon esprit et de mon cœur en même temps. La chaleur de l'eau me brûlait tout comme elle me faisait du mal. Mais c'était ce que je voulais. Je devais me punir pour être une sombre idiote. Pour l'avoir laissé mourir.

***

Je ne savais plus quoi faire. En fait, je ne savais plus rien faire sans l'aide de Damien. D'habitude, c'était lui qui prenait ce genre de décision. Qui me bougeait pour avancer, pour passer à autre chose. Mais aujourd'hui, il n'était plus là. J'étais seule.

Quand je ressortis de la salle de bain, les deux hommes n'étaient plus présents dans ma chambre. Au début, j'eus la pensée absurde qu'ils m'avaient abandonnée, mais j'entendis des voix en bas, dans la pièce principale.

Je respirai lentement comme me l'avait apprise Damien, puis fis le vide dans mon esprit. Je visualisai de nouveau l'appartement et la chambre de Jack.

Je revis son corps allongé, sans pouvoir déceler les traits de son visage. Je me souvins de plusieurs personnes en tenue blanche dans la pièce. Mais il n'y avait rien d'inhabituel. Cela m'agaçait. C'était impossible qu'il se soit donné la mort, même par accident. Il n'aurait jamais repris de ces drogues de toute façon.

Je soupirai d'énervement, puis descendit sans plus attendre.

« On y va ? » lançai-je une fois dans le salon, habillée d'une robe noire avec un gilet noir par-dessus. Ma mère et Eléonore me prirent de suite dans les bras.

Des policiers étaient déjà à l'entrée de notre propriété. Je rentrai dans la voiture avec Ethan à l'avant. Un autre policier était le conducteur. Il se présenta comme l'inspecteur Alexandre.

La route vers la station de police me semblait interminable. Très longue. Un trajet silencieux. Je n'arrêtai pas de repenser à Jack. Il n'aurait jamais repris de drogue. J'en étais sûre. Il n'avait aucune raison. S'il avait des problèmes, il m'en aurait averti. Comme toujours.

Les seules nouvelles personnes dont il m'avait parlé étaient cette fille vue au garage où il travaillait.

« Son travail. Il faut les prévenir, » murmurai-je.

Je me rendis compte que je pleurais. Encore.

« Kelly, » dit doucement Ethan d'une voix pleine de compassion.

BattementsWhere stories live. Discover now