-"Oh, t'es vraiment trop mignonne quand tu paniques ! Allez, à la prochaine ma petite soûlote !"

-"Idiot ! Vas te faire foutre !"

Beuglé-je alors que je m'appuie d'avantage sur la rampe du balcon. Si j'avais su, je lui aurai craché sur la tête.

Le lendemain matin, à peine levée, je réalise que c'est la dernière semaine de vacances avant la rentrée. Cette année, j'entame ma deuxième année, à la faculté. Mon rêve ? Faire du droit international, et donc je vais bosser sans relâche. Mes parents seraient tellement fiers de moi. Ils passent leur temps à me rappeler que je dois suivre le même parcours que ma sœur, qui aujourd'hui est mariée et exerce la profession d'avocate. Elle a une vie paisible avec son mari, depuis qu'ils se sont installés à New-York, il y a deux ans. Ma sœur Hannah, est clairement un exemple de réussite pour moi. Même si je la vois très peu, et que sa présence me manque quotidiennement, je suis fière qu'elle ait pu réaliser ses rêves. Nous sommes tous nés aux États-Unis. La classe, n'est-ce pas ?
Et puis, quelques mois après ma naissance, nous avons traversé l'Atlantique. Paris ! Je suis amoureuse de cette ville. C'est ici que j'habite, et que j'ai construit ma vie. Boston me manque vraiment. En fait, ma famille me manque. Mes grands parents, mes oncles, mes tantes et mon parrain... Tous souhaitent notre retour définitif au pays. Malgré ça, j'ignore si je suis capable de tourner la page aussi facilement. Quant à mes parents, la question ne se pose même pas ! Une fois mon diplôme en poche, ils partiront, j'en suis presque sûre !

Bon, heureusement que ma meilleure amie a décidé de m'accompagner pour faire du shopping. Ça va faire une demi heure que je fais la grimace devant mon dressing.

-"Déjà ?"

Grommelé-je en constant que si je ne me décide pas dans la minute, je vais littéralement être en retard. Les cheveux en bataille, je m'efforce de leur donner une allure avant de quitter la maison à vive allure.

C'est sous un soleil radieux que je traverse, en petite jupe patineuse et débardeur, le boulevard des Lilas. Je m'apprête à retrouver Emilie qui m'attends au coin de la rue. Je caresse des yeux le ciel bleu en aspirant profondément. C'est tellement agréable de sentir le soleil qui cogne sur ma peau. Je m'approche du véhicule de ma meilleure amie. Je passe la tête à travers la vitre grande ouverte :

-"Hello !"

M'exclamé-je. Mon sourire est aussi large que les rayons du soleil.
Rapidement, je grimpe dans la voiture.

-"T'es en retard !"

Elle m'embrasse.

-"Je sais, désolée !"

Elle me dévisage du regard.

-"Et où est-ce que t'étais la dernière fois que je t'ai appelé ? Je me suis fait du souci pour toi"

-"J'avais besoin d'être seule, t'es capable de comprendre ce qu'une rupture amoureuse peut engendrer chez nous, les filles"

Avoué-je sur le ton de l'humour.

-"Euh, disons que je n'ai jamais eu une longue et difficile relation comme la tienne. Alors, non je ne peux pas comprendre. Mais, ça fait du bien de te voir avec le sourire. Vraiment !"

Avoue-t-elle en me faisant un câlin. Je vous assure que si elle continue à me regarder avec des yeux bourrés de tristesse, je vais finir par verser une petite larme.
Néanmoins, je prends sur moi, souris et baisse la tête.

J'ai conscience que ce sourire n'est qu'un euphémisme. Le cœur déchiré, j'ai dû mal à croire que j'oublierai un jour, la souffrance que mon ex copain David m'a infligée. Il a bousillé mon cœur et malgré ça, je pense souvent à lui. C'est dingue ! Je n'arrive pas à passer outre. Un jour, je ressens le besoin de me venger, et le lendemain, j'ai le désir d'écraser mes lèvres sur les siennes avec passion.
Parce que contrairement à lui, je ne peux oublier quatre années de relation. Pfff ! Une relation ! Je ne sais pas si j'ai le droit de dire ça. C'était tumultueux entre nous. Des "je t'aime" qui ne riment à rien. Des baisers brûlants, des câlins douloureux... J'ai plongé avec sincérité dans un amour factice.

LE PREMIER QUI TOMBE AMOUREUX A PERDUWhere stories live. Discover now