Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 53

Chacun de mes conseillers arrivent un par un.

Je ne peux m'empêcher de me maudir pour ne pas avoir joué cette mascarade avec mon Chevalier. Je sais qu'il aurait adoré voir leur têtes déconfites. J'aurais pu lui faire plaisir si simplement. Mais il en entendra parler déjà et je suis certaine qu'il appréciera la nouvelle. Ils s'échangent des regards remplis de questions tout en se plaçant face à moi. Je leur indique de se mettre en ligne avant de détourner le regard vers le conseiller Bart. Le voir ici m'étonne sincèrement. Il a vraiment de la chance que je n'étais pas consciente parce que j'aurais été capable de le faire exécuter après la stupide idée qu'il a eu. Je laisse ensuite mon regard glisser vers le reste d'entre eux. Dire qu'ils ont osé envoyer des assassins dans mes quartiers pour tenter d'assassiner mon chevalier et l'homme que j'aime. Un sourire particulièrement factice étire mes lèvres pendant qu'ils fixent tous le sol.

-Il paraît que vous avez rendu la vie difficile à mon chevalier. Que vous défiez son autorité ne m'étonne pas mais que vous défiez la mienne par contre. C'est une tout autre histoire.

-Ce n'est pas-

-Vous ai-je donné la parole, conseiller ? Demandais-je froidement. Vous ai-je seulement donner l'autorisation de faire autre chose que de rester debout face à moi ?! Ça fait déjà bien longtemps qu'en plus de m'être inutile, vous êtes tous des boulets. Je vous gardais encore au palais par respect pour ma mère mais vous nous mettez tous en danger avec votre stupide idée de vouloir le trône à tout prix. Je vous démet de vos fonctions.

Toutes leurs têtes remontent d'un coup. Ils me font les gros yeux et s'apprêtent à se plaindre quand je me contente de les faire taire en montant ma main.

-La décision est déjà prise. Vous prendrez vos affaires et quitterez le palais avant la nuit tombée et croyez moi que je vous montre encore de la clémence. Puisqu'en plus d'avoir défié notre autorité à moi et au souverain que j'ai décidé de mettre sur le trône, vous avez mis ma vie en danger en envoyant des assasins dans mes quartiers. Sortez.

-Et madame Leblanc ? Demande le conseiller Bart.

-Madame Leblanc en plus d'avoir rempli chacune de ses fonctions pendant mon absence aura été la seule qui ne nous aura causé aucun problème jusqu'à maintenant. Allez vous en et arrêtez de poser des questions. Vous ne faites plus partie de ce gouvernement.

C'est bouche bée qu'ils me regardent jusqu'à ce que je leur hurle de sortir d'ici. Ils s'enfuient rapidement donc je tourne en direction de Jade qui rit joyeusement pendant que Iris sautille en claquant des mains.

-C'était bien ?

Elles hochent agressivement la tête ce qui me fait rire bêtement.

-Profitons-en pour prendre le thé. Proposais-je.

-Je m'en occupe. Je te laisse avec Iris.

Je hoche la tête avant d'inviter la jeune femme à s'asseoir. Elle me rejoint dans le canapé et commence à me faire la conversation. Je ne sais pas comment elle fait pour ne pas manquer de mots mais c'est assez impressionnant. Comme c'est une adorable jeune femme pour qui tout est encore intimidant, elle a pas mal de chose à dire. Je lui laisse tout le loisir de me noyer de parole remplie de bonheur. Elle ne se tait qu'une fois que Jade nous revient et lui demande de l'aide. La jeune femme se lève en vitesse avant de rejoindre mon amie pour ainsi l'aider avec le service. Je les regarde faire avec une certaine appréciation. Je crois bien que ça fait un bon moment que je n'ai pas pu assister et vivre une simple scène de vie. Ça me permettrait presque de croire qu'on ne s'en ai pas trop mal sorti en fin de compte.

*****

Je n'ai pas dû voir le temps passer puisque finalement mon chevalier ouvre la porte. Étrangement il a pris celle en face du salon mais il ne pose pas ses yeux directement sur moi. Je crois bien que son objectif était de m'éviter pour aller dans la salle de bain, ce qui m'explique sa manière de ne pas entrer par la porte juste en face du lit. Il souffle longuement en frottant ses yeux avant de se débarrasser de son fourreau pendant que nous le regardons attentivement toutes les trois. J'ai du mal à résister à l'envie de lui demander de me regarder. J'ai besoin d'une réaction authentique. Je sais qu'il ne sait pas faire autre chose que rougir mais je me demande s'il ira pêcher sa partie de lui étrangement charmeuse. Étant donné sa manière d'être si confiant ces dernières semaines, il est possible qu'il réagisse de façon audacieuse. Il s'arrête pourtant juste devant la table basse.