💕Chapitre 39 - Retrouvaille

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Il vit l'enveloppe. Écrite à la main. Encre bleue. Son prénom seul, sans titre. Il l'ouvrit. La lut une fois. Puis une deuxième.

Et la troisième, il la lut plus lentement, comme s'il cherchait à retenir chaque battement. Chaque espace. Il ne souriait pas. Pas encore. Mais ses épaules s'étaient relâchées. Juste un peu.

Il reposa la lettre. Récupéra Gudule. Le plaça contre lui. Et effleura du pouce le pansement.

— Elle m'attend, murmura-t-il.

Puis il referma doucement la porte du bureau, le dossier toujours sur la table.

Et il sortit son téléphone.

"20h. J'apporte Gudule."

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Leïla

Samedi 17 décembre – 19h52 – Chez elle (et Gudule)

Elle avait sorti deux verres à pied. Une nappe légère. Allumé les bougies ,une un peu tordue, l'autre qui refusait de rester droite.

Sur la table, un sac de chez Marco, encore tiède. Et au-dessus, un petit Tupperware contenant le tiramisu. Avec une seule cuillère. Bien sûr.

Clin d'œil. Complicité. Elle avait même demandé la même sauce que ce soir-là.

Elle jeta un œil à l'horloge. Huit minutes.

Et puis elle hésita.

Kigurumi Bourriquet ?
Ou la petite robe noire ?


Celle du premier soir. Golden Fox. Celle qu'il avait regardée trop longtemps sans oser.

Elle sourit nerveusement devant le miroir. Puis enfila la robe.
Sans artifice. Juste elle. Cheveux lâchés. Pieds nus.

Quand la sonnette retentit, elle sentit son cœur sauter deux battements.

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Paul

Samedi 17 décembre – 20h00 – Chez Leïla

Il tenait Gudule dans un bras. L'autre, dans sa poche. Il ne voulait pas trop réfléchir. Il en avait déjà trop fait. Trop contenu.

La porte s'ouvrit.

Et il la vit.

La robe. Cette robe.

Il ne dit rien. Pas "salut". Pas "tu es belle". Pas même "je suis là".

Il s'avança. Et l'embrassa.

Sans frein. Sans jeu.

Comme s'il avait retenu son souffle depuis des jours.

Ses mains sur ses hanches. Sa bouche sur la sienne. Le silence autour comme une toile de fond.

Puis il murmura contre ses lèvres :

— Tu m'as manqué chaque seconde.

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Leïla

Elle n'eut pas le temps de répondre.
Ni même de respirer autrement qu'à travers lui.

Ses bras se refermèrent autour d'elle, fermes, possessifs, la plaquant contre son torse comme s'il craignait qu'elle s'échappe. Sa chaleur l'envahit. Ses mains glissèrent sur ses flancs, d'abord hésitantes, comme pour s'assurer qu'elle était bien là... puis plus vives, plus avides.

D'abord la douceur : ses lèvres sur les siennes, lentes, patientes, goûtant chaque parcelle de sa bouche. Ses doigts qui suivaient la courbe de ses hanches, caressant, apprivoisant.
Puis... la douceur se rompit.

Paul la fit pivoter, sans brutalité mais avec cette détermination qui ne laissait aucune place au doute. Elle se retrouva à genoux sur le canapé, les paumes à plat contre le cuir, son souffle piégé dans sa gorge. Derrière elle, il s'approcha, assez pour qu'elle sente la chaleur de son corps, assez pour qu'elle devine l'urgence dans chacun de ses gestes.

Il ne parlait pas. Elle non plus.
Ils savaient.
Ce n'était pas seulement du désir. C'était un retour, une promesse rattrapée, un pardon arraché dans l'étreinte.

Il remonta sa robe sur ses hanches, le tissu frôlant sa peau en un froissement qui la fit frissonner. La dentelle noire glissa le long de ses cuisses, caressant l'intérieur de ses jambes avant de s'effondrer à ses pieds. Elle leva un genou, puis l'autre, obéissante, offerte.

Le cliquetis métallique de sa ceinture fit vibrer l'air. Le cuir céda. Elle entendit le murmure de la fermeture éclair, sentit son regard sur elle — brûlant, fixe, comme s'il voulait graver cette image à jamais.

Pas pour la posséder.
Pour la retrouver.
Pour lui dire, dans chaque respiration arrachée : Tu es à moi. Je suis à toi.

Elle se cambra, le bassin légèrement relevé.
Quand il entra en elle, la chaleur la traversa d'un coup, la forçant à lâcher un gémissement étouffé. Ses mains agrippèrent le dossier, ses ongles effleurant le cuir. Il la tenait, fermement, ses doigts ancrés à ses hanches.

Son rythme était régulier, puissant. Chaque mouvement résonnait dans son ventre, chaque poussée la portait plus haut. Elle murmurait son prénom, de plus en plus vite, de plus en plus fort... Mais chaque fois qu'elle approchait de ce point où tout se dissout, il ralentissait, l'obligeant à rester suspendue, à savourer.

Et quand enfin il la laissa franchir la crête, ce fut comme tomber dans une lumière brûlante. Ses muscles se crispèrent, son souffle se brisa, son corps se tendit contre le sien.

Elle sut. Qu'il l'avait retrouvée. Et qu'elle, plus encore, venait de le retrouver lui.

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Paul

Elle s'effondra contre lui, corps chaud plaqué à son torse, souffle encore heurté. Il n'avait pas bougé. Juste resserré ses bras autour d'elle. Plus fort qu'il ne l'aurait cru.

Son cœur battait toujours vite... mais plus calmement, régulier. Elle était là. dans ses bras.

Ses doigts glissèrent machinalement dans ses cheveux, profitant de chaque seconde où elle restait lovée contre lui. Elle ne disait rien. Pas besoin. Le silence avait une texture rare, dense, presque douce.

Puis, contre sa gorge, une voix étouffée :
— Tu crois que je peux enfiler Tigrou maintenant ?

Un rire lui échappa. Vrai. Absurde. Irrésistible.
— À une condition.

Elle releva la tête, un sourcil levé.
— Laquelle ?
— Que tu me prêtes la capuche. Juste une fois.

Elle prit un air faussement outré.
— Tu veux porter Bourriquet ? Sérieusement ?
— Je viens de te faire crier mon prénom deux fois et demie en moins de dix minutes. Je pense que j'ai gagné ce droit.

Elle plissa les yeux.
— Deux fois et demie ?
— La troisième était un "Paaa—" interrompu. Ça compte à moitié.

Elle éclata de rire, se glissa à nouveau contre lui.
— Merci d'avoir ramené Gudule.

Il resserra ses bras autour d'elle, un sourire discret au coin des lèvres.
— Merci de m'avoir ramené à toi.

Et là, au creux du canapé, au milieu des coussins, des bougies consumées et d'un sac Marco oublié, ils s'endormirent. L'un contre l'autre.

Un choix...Where stories live. Discover now