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Les touches du clavier claquaient dans un tempo nerveux, ponctuées parfois d’un soupir ou d’un grognement étouffé. Dans la salle de TP, l’ambiance était tendue : exercice noté, binômes imposés, chrono en marche.
Djamila fixait son écran, les sourcils froncés.
Son script en Python refusait d’exécuter l’instruction. Encore une fois.
Elle entendit Adrien souffler bruyamment à côté d’elle, comme s’il partageait son agacement… sauf qu’il n’était pas du tout dans la bienveillance.
— Sérieusement ? On va encore perdre des points à cause de toi, grogna-t-il, à voix assez basse pour que seule elle l’entende.
Elle ne répondit pas.
Elle refusait de se justifier. Pas devant lui. Pas aujourd’hui.
Elle relança le terminal. Traceback. Ligne 23.
Encore cette foutue exception.
— Tu veux que je le fasse ? Ça ira plus vite.
Djamila recula légèrement sur sa chaise. Elle détestait ce ton. Supérieur, condescendant.
Mais elle finit par hocher la tête.
Pas parce qu’elle abandonnait.
Parce qu’elle savait choisir ses batailles.
Adrien reprit le clavier. Il s’emmêla dans les variables.
Djamila, silencieuse, le regardait faire. C’était chaotique. Il tapait vite mais pensait mal.
Elle vit la faille, la comprit, et sans hausser la voix, dit simplement :
— Tu as oublié d’indenter le bloc après la condition. C’est pour ça que ça plante.
Il releva la tête, surpris.
Elle tenait son regard.
— Ah… Ouais, ok, fit-il, un peu désarçonné.
Il corrigea, sans dire merci.
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En sortant du TP, Djamila respira à pleins poumons. Il faisait froid dehors, mais c’était mieux que la tension de la salle.
Elle s’apprêtait à descendre les marches quand une voix l’arrêta.
— T’étais pas obligée de le laisser faire à ta place, tu sais.
Elle se retourna. Théo.
Adossé au mur, les mains dans les poches, il l’observait.
Pas moqueur. Pas hautain. Juste… attentif.
— Ce n’est pas ce que j’ai fait, répondit-elle, sur la défensive.
Il hocha la tête doucement.
— Je sais. C’est justement pour ça que je te le dis.
Un silence.
Elle ne savait pas s’il lui faisait un reproche ou un compliment. Peut-être les deux.
— C’est ta prof de prog’, Lorentz ? demanda-t-il ensuite.
— Oui.
— Elle est dure, mais elle regarde tout. Elle oublie rien.
— Tant mieux, répondit Djamila, en commençant à descendre.
— Tu vas y arriver, lâcha-t-il.
Elle s’arrêta. Le cœur suspendu un instant.
Quand elle se retourna, il avait déjà disparu dans l’escalier du haut.
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CODE NOIR
Teen Fiction--- 📘 Code Noir - Elle n'a pas forcé la porte. Elle l'a piratée. Djamila, 18 ans, quitte Bamako pour intégrer une école d'informatique en France. Dans un monde technique, froid et codifié, elle se bat pour exister. Entre pannes réseaux, codes binai...
