Bound in Ashes

Chapitre 41 - Don't blame me.

Je soupirai à nouveau.
L'amour... c'est tellement complexe.

Je ne pouvais pas l'ai–
L'ai...

Pourquoi est-ce que c'était si difficile à dire, même dans ma propre tête ?

Bref.
Je ne devrais pas ressentir quoi que ce soit pour un homme dont je connaissais seulement le nom et la position.

C'était insensé.
Et pourtant, c'était là.
Encré quelque part en moi.
Comme une tâche invisible qu'on ne peut pas laver.

Un sentiment dans le noir.
Peut-être que ce n'est qu'un simple chapitre. Une parenthèse dans ma vie.
Je l'espérais.
Et en même temps... je redoutais que ce ne soit pas le cas.

Tout en moi était contradiction.

Pourquoi suis-je obligée de ressentir ça ?
Pourquoi je ne peux pas juste le détester ? Ce serait tellement plus simple.

Je le détestais... pour tous ses secrets.
Mais lui, il...

Joder !
(= putain *en espagnol).

Je coupai brusquement la télé en plein milieu de la scène de la voiture, et je restai là, à fixer le plafond.

Il m'avait.
Même si je luttais, même si je me battais contre ce que je ressentais...
Il m'avait.

Soudain, la porte s'ouvrit doucement.
La tête de Luca passa dans l'embrasure, un sourire moqueur sur les lèvres.

— T'en tires une de ces têtes, toi...

Il entra complètement dans la chambre et referma la porte derrière lui avant de venir s'asseoir à côté de moi sur le lit.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

Je fermai les yeux, incapable de parler.
Il soupira doucement et passa sa main dans mes cheveux avec tendresse.

— Tu sais que je te jugerai jamais, Sienna.

J'ouvris les yeux.
Et mes larmes s'étaient déjà invitées,silencieuses, prêtes à tomber.

— Oh non... viens là, mio cuore.
(= mon cœur *en italien).

Sa voix douce me brisa un peu plus. Je me redressai lentement, les yeux embués, et sans réfléchir, je me blottis contre lui.

Je lâchai enfin les larmes que je retenais depuis trop longtemps, me laissant aller dans ses bras.

Luca m'enlaça avec une délicatesse rare, et ses doigts glissèrent lentement dans mes cheveux dans un geste réconfortant.

— Tu sais, même si c'est à propos de mon frère, tu peux tout me dire. Je serais là quoi qu'il arrive.

Je gardai ma tête enfouie contre son torse un instant, profitant de cette étreinte chaleureuse. Puis, dans un souffle, je me redressai et m'assis en face de lui, les jambes croisées, les doigts noués sur mes genoux.

— Je ne veux pas ressentir des choses pour lui, soufflai-je. C'est trop dur, Luca... ça me bouffe.

Il m'offrit un sourire tendre, presque triste, et glissa sa main sur la mienne, la serrant doucement.

— Kaden n'est pas un homme facile. Ça, c'est une certitude.

Il marqua une pause, ses yeux fixant les miens avec une sincérité désarmante.

— Mais crois-moi, je le connais très bien. Il a toujours repoussé les femmes. Il n'en voulait aucune. Il restait froid, distant, inaccessible.

Il baissa un peu les yeux, comme s'il revivait lui aussi ces souvenirs.