Bound in Ashes

Chapitre 41 - Don't blame me.

Bonne lecture.🖤🥀

Kaden

Quelques heures plus tard ~ 13h46.

Ça faisait depuis dix heures ce matin qu'on était partis de l'hôpital.

J'étais resté devant la porte de cette foutue chambre toute la nuit. Pas parce qu'on me l'avait demandé. Pas parce que j'étais obligé. Parce que je ne pouvais pas faire autrement. Parce que je n'arrivais pas à m'en aller.

À un moment, après quelques heures de silence et d'obscurité, j'étais entré dans la chambre.
Sienna s'était endormie sur cette chaise minable à côté du lit de Luca, la tête penchée, les bras croisés, son visage tendu même dans son sommeil.

J'avais soupiré, longuement, puis –  à contrecœur – j'avais déplacé Luca plus loin sur le lit d'hôpital pour faire de la place à mio tesoro.

Je ne pouvais pas la laisser comme ça. Alors je l'avais installée doucement sur le matelas, en la couvrant avec un plaid qui se trouvait au coin de la pièce.

Puis j'étais ressorti et je m'étais rassis contre le mur du couloir. Sans fermer l'œil.
Juste... à attendre.

J'étais épuisé.
Pas seulement physiquement. C'était autre chose. Plus profond. Plus lourd.

Marco était chez Matteo, avec Sofia. J'avais ordonné à mes hommes de le déposer là-bas. Il avait besoin de recul. De se calmer. De se remettre de ses blessures, bien qu'il n'en ait que faire.

Quant à Luca, il avait finalement pu sortir, avec des instructions claires : nettoyer la plaie, changer le bandage tous les deux jours, et ne pas trop forcer.

Ce casse-couille professionnel, s'était d'ailleurs incrusté dans ma villa, sans aucune gêne.

Pour comme excuse : «  Je peux pas me soigner tout seul, fratello. Tu veux que je crève dans mon coin ? »

J'ai tellement envie de le faire dormir dehors ce soir. Sans couverture et avec seulement une gamelle d'eau.

Et Sienna...

Elle ne me parlait plus.
Pas un mot dans la voiture.
Pas un regard quand nous sommes rentrés.
Et maintenant, elle est là, dehors, assise dans l'herbe, un livre dans les mains, comme si je n'existais plus.

Je l'observe depuis le salon, à travers la baie vitrée. Je devrais la laisser tranquille. Mais c'est plus fort que moi.

Elle a quitté mon t-shirt et mon short pour une robe blanche, légère, presque transparente sous la lumière. Ses pieds nus jouent avec l'herbe. Ses jambes sont repliées sous elle, et ses cheveux tombent en cascade sur ses épaules.

Elle semble... ailleurs. Loin. Trop loin.

Je souris, malgré moi.

Ma femme est unique.
Il n'existe personne comme elle. Personne qui me regarde comme elle, personne qui me confronte comme elle. Personne qui sache me faire taire sans un mot.

Ma Sienna est magnifique.

Ma Rossi... elle est tout.

Et je suis en train de la perdre. Lentement.
Et le pire, c'est que je n'ai que moi à blâmer.

Je soupirais, épuisé de tout ça.

J'avais eu mon père au téléphone hier soir.

Il voulait que je parte quelques jours au Mexique.
Un échange d'armes avait mal tourné, une cargaison s'était volatilisée, et bien sûr, c'était à moi de régler ça.