Bound in Ashes

Chapitre 41 - Don't blame me.

Puis il a recommencé. Il m'a forcé encore. Avec d'autres femmes. Encore, et encore.

Matteo avait tenté d'intervenir. Il avait supplié notre père de le prendre, lui, comme héritier.
De me laisser tranquille.
De me sauver.

Mais mon père refusait de voir autre chose que du « potentiel » en moi. Selon lui, j'étais le seul avec l'esprit assez froid, le caractère assez dur pour gérer la mafia.

Depuis ces moments-là... je n'ai plus jamais touché une femme.
Je me le suis juré.

Elles méritent le respect. Toutes.
Elles méritent qu'on les traite comme des reines, pas comme des objets, pas comme des exutoires pour des hommes en manque de pouvoir ou de contrôle.

Ceux qui leur font du mal...
Ce ne sont pas des hommes.
Ce sont des ordures.

Et je me suis juré que je ne deviendrais jamais comme eux. Jamais.

À mes dix-huit ans, il a cessé d'engager ces femmes lui-même. Il m'a regardé droit dans les yeux et m'a dit, comme s'il m'offrait un cadeau :

«  Tu peux en choisir autant que tu veux parmi les filles de mes collaborateurs. Elles seront à toi. Tu es un homme, maintenant. Un vrai Rossi. »

Je l'ai regardé sans rien dire. Mais à l'intérieur, quelque chose s'est brisé pour de bon.
Parce que c'était hors de question.

Je me suis rappelé ce que ma mère nous disait, avant qu'elle ne parte. Ses mots, je les garde encore gravés au fond de ma mémoire, comme un rappel silencieux de ce que signifie être un homme. Un vrai.

« Traitez une femme comme la reine du monde. Elles sont précieuses comme des joyaux. Prenez-en soin. Chérissez-les. Aimez-les. »

Elle nous regardait avec ses yeux doux, comme si elle voulait nous protéger du monde, nous préserver de la noirceur dans laquelle nous allions inévitablement plonger.

Elle n'a pas réussi à nous sauver.
Mais elle a planté quelque chose en moi. Une vérité que mon père n'a jamais pu écraser.

Je ne suis peut-être pas un homme bien.
Mais je ne serai jamais un monstre.

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Sienna

Je regardais Mr. and Mrs. Smith à la télé, espérant me changer les idées, penser à autre chose qu'à mon mari.

Demain matin, il partait pour le Mexique.

Malgré la colère que je ressentais encore contre lui, je ne pouvais m'empêcher d'être déçue. Une partie de moi refusait de l'admettre, mais je savais que je n'arrêterais pas de m'inquiéter pour lui une seule seconde. Et pourtant, je ne devrais pas. Pas pour un homme comme lui.

Je fixais l'écran alors que la scène de danse entre les deux personnages commençait. L'une de mes préférées. Avec celle où il découvre enfin qui est réellement sa femme. Une scène de révélation, de confrontation, d'amour et de feu.

Mais je n'arrivais plus à me concentrer.

Je soufflai longuement, exaspérée.

Pour un homme.
Sérieusement, Sienna ?

Je savais pertinemment que j'éprouvais des choses que je ne devrais pas pour Kaden.
Je le savais, même si je continuais à le nier, à me mentir à moi-même.