Chapitre 41 - Don't blame me.

Începe de la început
                                        

Il leva les mains en signe de reddition.

— Mais, j'savais pas moi ! Tu n'as qu'à pas faire de la merde, j'y suis pour rien si elle ne te parle plus !

Je resserrai légèrement ma poigne.

— T'as encore un rein en état de marche ?

— ...Ouais ?

— Alors ne nous interrompt plus, si tu ne veux pas le perdre.

Je le lâchai enfin. Il s'effondra contre le frigo en râlant, la main sur son épaule.

— Je suis chez les fous...marmonna-t-il

Je souris narquois.

— Et d'ailleurs, tu ne touches pas à mon saumon. Tout ce que tu sais faire, c'est des pâtes.

— C'est faux ! Je sais faire des crêpes aussi !

Je secouai la tête, et quittai la cuisine sans lui répondre, le cœur toujours lourd, mais l'esprit un peu plus léger.

Parce que même s'il m'avait ruiné un moment rare, Sienna m'avait parlé. Une seule phrase murmurée, mais c'était déjà une victoire.

Je gravissais les escaliers lentement, une marche après l'autre, comme si chaque pas me rapprochait un peu plus du poids de mes pensées. Une fois arrivé en haut, mon regard se posa automatiquement sur la porte légèrement entrouverte de la chambre de Sienna.

Je restai immobile, les yeux fixés sur cette simple cloison qui nous séparait. J'hésitais à entrer. À la voir. À briser ce silence glacial qu'elle avait érigé entre nous comme un mur invisible.

Mais je savais qu'elle avait besoin d'être seule.
Et je ne pouvais pas lui en vouloir. Tout ce qui la rongeait aujourd'hui venait de moi.

Alors je détournai les yeux, le cœur lourd, et poursuivis mon chemin jusqu'à ma chambre.

Un sac de sport m'attendait au pied du lit, prêt pour mon départ du lendemain. Je l'avais préparé à contrecœur, chaque vêtement plié avec une tension dans les doigts, une réticence dans le geste.

Si ça ne tenait qu'à moi, je n'irais nulle part.

Même si Luca était avec elle dans la villa, quelque chose me dérangeait. Il plaisantait trop, prenait tout à la légère, comme s'il ne réalisait jamais à quel point le monde dans lequel on vivait pouvait basculer d'un instant à l'autre.

Et ce pressentiment...
Ce foutu pressentiment qui me nouait les tripes depuis ce matin. Quelque chose clochait. Et je ne parvenais pas à mettre le doigt dessus.

Je pris une inspiration et sortis mon téléphone. Il fallait que j'envoie un message à Matteo. Qu'il vienne pendant mon absence. Lui, je pouvais lui confier Sienna les yeux fermés. Et Sofia serait sans doute avec lui. Je ne l'avais pas revue depuis son séjour à l'hôpital. À vrai dire, ça m'était égal. Mais Matteo tenait à elle, et rien que pour ça, je devais me montrer attentif.

Quant à Marco...
Il viendrait peut-être aussi. Ou peut-être pas. Difficile à dire avec lui.

Depuis quelques semaines, il était encore plus étrange. Silencieux. Calculateur.
Je savais qu'il préparait quelque chose. Je le voyais dans son regard, dans sa manière de disparaître plus longtemps que d'habitude, de revenir avec cette étincelle dangereuse dans les yeux.

Il avait un objectif. Et il comptait bien l'atteindre, peu importe les moyens.

Mais je ne le laisserai pas faire seul.
Peu importe nos différends, peu importe ce qu'il a fait ou ce que je lui reproche...
Marco reste mon frère.
Mon petit frère.

Bound in AshesUnde poveștirile trăiesc. Descoperă acum