Chapitre 41 - Don't blame me.

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Je m'approchai doucement. Mon torse effleura son dos. Mon souffle se mêla à l'odeur douce et familière de ses cheveux bouclés.

— Je pars demain matin.

Elle se retourna lentement, sans essayer de se libérer de ma prise.

Son regard s'accrocha au mien, attendant.
Je soupirai, à la fois fatigué et rongé par ce que j'allais lui dire.

— Je dois régler un problème avec les Mexicains. Je pars pour quelques jours... trois, peut-être quatre.

Elle ne répondit pas tout de suite, mais quelque chose dans ses yeux vacilla. Puis, dans un murmure presque imperceptible :

— Fais attention à toi...

Mon cœur manqua un battement.

C'était à mon tour de me figer.
Elle s'inquiétait pour moi, malgré tout. Malgré la colère qu'elle ressentait à mon égard.

Je ravalai le trouble qui serrait ma gorge et tendis doucement la main vers son visage. Elle ne recula pas.

Ma paume se posa avec tendresse contre sa joue. Mon pouce glissa sur sa peau douce, tandis que mon autre main, toujours enroulée autour de son poignet, la ramenait doucement contre moi.

— Je ferai attention à partir du moment où je sais que je dois revenir ici. Vers toi.

Je posai mon front contre le sien. Elle ferma les yeux. Un souffle, une caresse entre nous.

— Ne t'en fais pas pour moi, amore mio.
Je reviendrai même de l'enfer, s'il le faut.

Alors que nos respirations se mêlaient, silencieuses, et que plus aucun mot ne franchissait nos lèvres, un cri strident venu de l'intérieur de la villa déchira le moment suspendu.

— Kaden ! Y'a du saumon dans ton putain de frigo qui fait la taille de mon appartement ?!

Sienna sursauta légèrement, puis se décolle de moi, le charme rompu, l'instant envolé.

Je restai un instant immobile, le front baissé, les poings crispés.

Putain, je vais le tuer, cet enculé.

Elle partit totalement cette fois, traversant la baie vitrée sans un mot de plus, et rentra à l'intérieur.

Moi, je restais là, figé quelques secondes, toujours planté dans le jardin, encore chargé de l'écho de son parfum, du murmure de sa voix.
Puis soudain, je bouillonnais. Je pivotai d'un coup sec et rentrai brusquement dans la villa, les mâchoires serrées, la patience en miettes.

Direction : la cuisine.

Et là, évidemment, ce bouffon de Luca, penché dans mon frigo comme un gosse, fouillant avec l'enthousiasme d'un rat qui découvre un garde-manger illimité.

Je m'approchai lentement et tendis la main, l'attrapai violemment par le col de son t-shirt trop large, et le soulevai, tout en refermant mon frigidaire.

— AHHH ! Mais lâche-moi ! hurla-t-il en gesticulant. Espèce de malade mental ! MON ÉPAULE, BORDEL !

Je le plaquai contre le frigo en grondant :

— Tu viens de me faire perdre un moment sacré, stronzo.

— Quoi ?! Je voulais juste savoir si tu avais du saumon ! T'es pas obligé de me déboîter les cervicales !

Je me penchai, le regard noir, la voix plus basse, plus froide.

— Tu sais combien de fois elle m'a parlé aujourd'hui ? Peu. Trop peu. Et toi, avec ta bouche de merde, tu l'as fait fuir.

Bound in AshesDonde viven las historias. Descúbrelo ahora