RED LINE - Ever Faster

CHAPITRE DIX

CHAPITRE DIX

LOUIS

Je me laisse encore un jour pour réussir à convaincre Eden. Et si je n'y arrive pas... Eh bien je me contenterai de Sienna pour les prochaines courses.

Rebecca a d'autres problèmes à régler et elle m'a assez rendu service comme ça, je dois me débrouiller maintenant. Visiblement, ma seule option reste Sienna.

Quand ma vie a explosé, c'était celle qui se trouvait le plus proche de la collision, comme j'aime le dire. Je n'ai aucun souvenir d'une quelconque prise de position en ma faveur. Je suis même persuadé qu'elle n'a fait que creuser un peu plus profondément le trou dans lequel tout le monde essayait de me pousser.

Elle est encore trop proche de toute cette histoire et c'est dangereux pour moi et ma réputation déjà bien ancrée dans les mémoires. Elle m'a soutiré de l'argent que je n'aurais jamais dû donner à l'époque et maintenant, ça l'arrange bien de voir que je n'ai plus beaucoup d'options. C'est une des seules attaches à demander un pourcentage aussi gros en fin de course, bien plus que la moitié, et c'est pour ça qu'elle ne monte que dans les voitures des désespérés.

Ça me crève d'admettre qu'en ce moment, c'est exactement la catégorie dans laquelle je me trouve, étant donné le fric que je dois à Tim et à Maiden.

La porte du bâtiment d'Eden s'ouvrant, je sors de ma léthargie et quand je la vois enfin, je me redresse si vite que je cogne mon genou contre le volant, m'arrachant un grognement. Quand je reporte de nouveau mon attention vers elle, elle enfile son casque et évite clairement de poser les yeux là où je suis garé. OK, message clair.

Malgré ça, je sors de ma voiture, la laissant prendre de l'avance. Je sais ce qu'on dirait, un vrai stalkeur, mais je suis persuadé que ça pourrait l'intéresser. Je sais que c'est pour mes propres ambitions et surtout pour mon manque de confiance en moi que je me lance dans cette étrange poursuite, mais je dois réussir à la convaincre. Si seulement je ne l'avais jamais invitée à participer à cette stupide course où j'ai dû la trimbaler sur mon capot, on n'en serait certainement pas là. Elle traumatisée et moi agonisant pour qu'elle daigne accepter de monter de nouveau dans ma voiture.

Si seulement le monde des courses n'était pas si fermé, j'aurais pu trouver une fille comme elle, qui ignore toute mon histoire, pour prendre sa place. Mais non ! Ça faisait des mois que je n'avais pas vu de nouvelles têtes, tellement longtemps qu'elles ont été vite repérées le premier soir où elles sont venues, elle et sa pote. C'est mort, à moins de payer quelqu'un trouvé au hasard en ville, je ne parviendrai jamais à faire monter quelqu'un dans ma voiture.

Eden doit avoir un point faible, un truc que l'argent pourrait appâter vu que le simple fait de faire quelque chose d'un peu fun dans sa vie ne semble pas suffire.

Je la suis de loin jusqu'à son bâtiment de cours visiblement car je la perd de vue un instant. Oui, seulement un parce que quand je commence à regardé en vision périphérique j'ai à peine le temps de la voir surgir de ma gauche qu'elle m'attrape par le tee-shirt et me tire de nouveau hors du bâtiment.

— C'est la dernière fois que je te le dis Louis, il faut que tu parte d'ici, me préviens-t-elle.

J'essais de paraitre calme alors que mon coeur bas la chamade tellement elle m'a fait peur.

— Je dois assister à un cours de peinture sur corps nu, tu ne saurais pas ou je dois aller ?

Un instant, je sens que sa naïveté prend le dessus et qu'elle va croire ce mensonge mais elle fronce vite les sourcils réalisant surement à mon sourire que je me fou d'elle. Je réajuste mon tee-shirt qu'elle a un peu distendu avant de m'adosser au mur de pierre derrière moi.