Un sentiment d'attachement

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Les heures passeraient mais elle n'avait pas envie de quitter cet endroit. Pas maintenant, pas avec cette incertitude qui la paralysait. Mais à chaque instant, cette sensation de cage autour de son cœur se resserrait un peu plus. À quoi servait-il, ce trône, si elle ne s'y sentait pas à sa place ? À quoi servait la couronne, si elle n'avait jamais eu l'occasion de choisir son propre chemin ? Les obligations, les attentes, l'honneur... tout cela semblait désormais bien lointain, presque étranger à son esprit.

"Je suis Aylina ici pas la princesse", se murmura-t-elle, comme pour se convaincre qu'elle pouvait être quelqu'un d'autre. Une simple femme parmi tant d'autres, sans le poids d'un nom royal à porter. Mais au fond, elle savait que cette illusion ne durerait pas. La vérité finirait par éclater.

Le son de la porte qui s'ouvrit brusquement la fit sursauter. Un vent frais souffla dans la taverne, apportant avec lui une odeur de sel et de mer. Elle leva les yeux et aperçut un homme, encapuchonné, qui entra d'un pas décidé. Il balaya la pièce du regard avant de se diriger vers le comptoir. Il n'y avait rien d'exceptionnel dans sa démarche, mais quelque chose dans sa posture attira immédiatement l'attention d'Aylina. Un charisme certain. Peut-être une certaine urgence, ou bien une discrétion étrange, comme celle de quelqu'un qui ne voulait pas être vu.

Elle baissa le regard, ne voulant pas être prise dans cette nouvelle distraction. Mais une sensation étrange s'installa dans son ventre, un instinct qu'elle n'avait pas ressenti depuis longtemps. Peut-être que son passé la rattrapait enfin.

"Eliza ?" La voix de Chems la fit sursauter une nouvelle fois. Pour éviter que cet homme reconnaisse la princesse. Cet homme était Kallan, un proche du roi.

"Je crois qu'il est temps pour vous de partir ». Dit-il en chuchotant, presque imperceptible. "Ce n'est pas un hasard que vous soyez ici. Vous ne pouvez pas fuir indéfiniment. Repartir mais promettez moi de revenir »

Elle le fixa, confuse, son cœur battant un peu plus vite. Il n'avait pas besoin de préciser ce qu'il voulait dire, elle le comprenait. Partir. S'échapper. Mais vers où ? Elle se leva lentement, le regard incertain.

"Vous avez raison, Chems", répondit-elle, sa voix plus ferme qu'elle ne le pensait. "Mais je ne sais pas par où commencer."

Un sourire doux se dessinant sur ses lèvres. " Retrouvez les vôtres et revenez vendredi soir je vous attendrais"

Elle le fixa une dernière fois, comme s'il pouvait la guider dans ce chaos intérieur. Mais Chems se détourna avant qu'elle puisse poser d'autres questions, ses pas silencieux sur le sol de bois.

Aylina resta là, seule à la table, plongée dans un tourbillon d'incertitude et de possibles pendant quelques instants.

Au fond, elle se sentait prête à tout. Mais la peur de se faire surprendre était plus que forte. Elle inspira profondément, se forçant à prendre une décision, une petite première étape vers ce qu'elle pourrait devenir. Il n'y avait pas de retour en arrière. Elle se leva et part grâce à la porte arrière de la Taverne en glissant un dernier sourire à Chems.

Une Contredanse de SentimentWhere stories live. Discover now